[terminé] question de vie ou de mort. (Theresa)

question de vie ou de mort

Theresa & Kelsier

Tu ne t’étendras pas davantage sur le sujet. Tu as probablement voulu être rassurant, rien de plus, rien de moins. Et comme souvent, avec toi, c’était un peu bancal, grandement maladroit aussi. Si bien que tu préfères détourner le regard, te concentrer sur ce qui vous entoure pour ne pas croiser ses yeux. Et même quand elle avoue que ta présence est pour elle rassurante, tu t’efforces de ne pas réagir, malgré le fait qu’une part de toi soit relativement touchée par ses mots. Ce n’est pas le moment d’être sentimental, n’est-ce pas ?

▬ Tu m’en vois ravi.

C’est tout ce qui sort de ta bouche alors que tu viens remettre l’arme récupérée à ta ceinture avant de venir passer la lame souillée de sang de ton couteau sur ta cuisse pour l’essuyer un peu. Au moins, elle a cessé d’avoir cet air si abattu, c’est toujours ça de gagné. Et comme pour te sauver de cette étrange discussion, voilà que des marcheurs apparaissent de nouveau dans votre champ de vision. De nouveau, Theresa change de direction pour éviter de laisser vos deux odeurs parvenir jusqu’à eux, et pour cette fois, c’est elle que tu suis du regard. Si bien que toi non plus tu ne le vois pas, ce marcheur, du moins pas avant qu’il ne s’élance sur vous deux. Elle te prend de vitesse, simplement parce qu’elle est plus agile, plus rapide que toi, et elle s’élance pour le repousser, le taillader avec une précision incroyable et rarement observée.

Lorsque tu réagis, c’est pour te précipiter en avant pour venir achever cet infecté qui malgré ses blessures importantes gesticule encore tant bien que mal au sol. Et puis tu te redresses, et tes yeux croisent ceux que vous venez tout juste d’essayer d’esquiver … à première vue, c’est un échec cuisant puisque s’ils marchaient, erraient encore tout à l’heure, ils sont désormais en train de courir dans votre direction.

▬ Faut filer. Tu essaies de garder le cap, par rapport aux indications données par la jeune femme depuis votre départ du district, tu te mets à courir droit devant, et puis, tu sautes dans une espèce de fossé pour au moins disparaître de leur vue, en te disant que ce serait déjà un bon début. En bas, c’est humide, un peu boueux même du fait des pluies de ces derniers jours. Moins d’une heure que vous étiez partis, tu pataugeais déjà, et tu étais déjà dans un état des plus pitoyable. On devrait pouvoir remonter un plus loin.

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Theresa & Kelsier

Oh, alors là Kelsier, tu as un gros doute quand au fait que cette idée était la meilleure qui aurait pu te traverser l’esprit dans un moment pareil. Tu patauges. Ça colle. Et quand tu essaies de lever un pied, tu t’aperçois que c’est lourd sous le pied. C’est comme de la glue, c’est gluant et tu t’aperçois bien vite que marcher là-dedans ne sera vraiment pas évident. Au contraire. Alors, quand Theresa te le fait remarquer, tu grognes. Franchement, tu as beau fouiller dans tes souvenirs, tu ne te souviens pas t’être déjà retrouvé dans pareille situation, tu ne sais donc pas à quoi tu peux t’attendre. Tu ne sais pas si ces marcheurs seront susceptibles de vous suivre et de sauter à votre poursuite. Tu te dis qu’il sera forcément ralenti eux aussi, mais ça n’enlève rien au danger qui plane au-dessus de vos têtes si jamais ils décidaient de vous suivre…

▬ Je n’en sais rien.

Le pire était probablement de songer que vous ^étiez probablement loin d’être arrivés jusqu’aux seringues tant convoités. Deux fois que vous preniez du retard, que vous ralentissiez. Deux fois aussi que vous étiez obligés de dévier et subitement, tu te trouves bien trop impatient. Tu sais pourtant comment ça se passe, à l’extérieur. Jamais comme prévu.

La progression ici est lente. Pénible. Plus fatigante que si vous ne faisiez tous les deux que marcher. Tu es endurant. Pourtant, tu te retrouves assez vite à bout de souffle, et tu grimaces en levant les yeux pour regarder la pente que la rousse te propose d’escalader pour vous sortir de ce guêpier dans lequel tu vous as fourrer.

Ça presque l’air facile quand on l’écoute parler. N’empêche que toi, tu prends quand même le temps d’examiner la pente, pas si raide, et tu notes dans un coin de ta tête les différentes prises, les endroits où tu vas pouvoir t’accrocher. Après quelques longues secondes de silence, tu finis toutefois par t’élancer. Tu prends de l’élan, et tu attrapes une large racine pour te hisser à la force de tes jambes et de tes bras, c’est ensuite d’une touffe d’herbe que tu te sers pour progresser, puis d’une autre racine, et d’un rocher qui malheureusement sort de terre un peu trop facilement et manque de te faire chuter. Une fois en haut, tu prends le temps de souffler, et puis, tu te penches en avant, sur la pente pour offrir une main à Theresa alors que ton autre main s’agrippe à une branche solide.

▬ Attrape ma main, ça ira plus vite.

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Theresa & Kelsier

Tu te dis tout simplement que ça va le faire. Ta main est tendue, tu n’as plus qu’à attraper sa main, lorsqu’elle sera à portée, puis à tirer pour la ramener avec toi sur la terre ferme. Alors, oui, tu es prêt. Et tu l’observes qui prend de l’élan à son tour, et elle s’élance avec agilité, à la vitesse de la lumière. D’un bond, elle parvient pratiquement à attraper ta main. Mais seulement pratiquement. Parce que si tu parviens effectivement à refermer tes doigts autour des siens … la chute qu’elle fait sous tes yeux elle, est impressionnante. Tout comme le déluge de vulgarités qui s’en suit. Tu ne peux même pas te retenir de sourire, c’est plus fort que toi.

Et la voilà, étalée par terre, ses doigts accrochés aux tiens, le visage et le corps couverts de boue épaisse. Du coup, tu te penches un peu plus en avant, tu assures ta prise sur sa main, resserrant un peu tes doigts, espérant que les siens ne glissent pas de ta main. Finalement, après tout ça, la tâche s’avère plus compliqué que prévu, mais tu te débrouilles quand même pour y parvenir, et tu tires sur sa main, de toutes tes forces pour la remonter, la ramener vers toi, et lorsque tu sens qu’elle est assez proche, tu lâches la branche qui te servais d’assurance, et tu viens l’attraper toute entière. Tes bras passent autour de son buste, et tu l’attires à toi avant de basculer légèrement en avant. Genoux à terre, tu es pratiquement équilibre sur le rebord du ravin duquel vous venez de vous sortir avec difficulté.

Tu souffles. Baissant un peu la tête. Tu la sers dans tes bras, tout contre toi, et tu finis par desserrer un peu ton étreinte.

▬ Je peux te remonter.

T’as soufflé ça, c’était même presque un murmure tandis que tu relâches un peu la pression, que tu détends un peu, et que sans la lâcher, tu te laisses tomber en arrière, assis, sur le sol terreux. Cette fois, t’es à bout de souffle. Elle n’est pas bien lourde, pourtant, mais l’escalade et la marche dans la boue avaient déjà contribuer à te fatiguer suffisamment pour tu ressentes maintenant le besoin de souffler un peu.

▬ Est-ce que ça va ? Et d’un geste doux, mais instinctif, tu viens essuyer de tes doigts un peu de la boue qui parsème maintenant son visage.

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Theresa & Kelsier

Ce n’est franchement pas passé loin pour le coup, et tu le sais. L’effort a été de taille, mais heureusement pour vous deux, tu as réussi, tu l’as ramenée jusqu’à toi, saine et sauve, plus ou moins. Elle est couverte de boue, oui, mais à première vue, tout semble aller pour elle et tout ce que tu peux lire dans son regard, c’est de la peur qui s’efface lentement, ainsi qu’une bonne dose de soulagement. Maintenant, tu en es entièrement convaincu, même si sauter dans ce ravin vous avez probablement sauver la vie sur le moment, ça avait été une idée désastreuse qui aurait pu vous coûter cher.

Tu la gardes contre toi, un instant. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, d’ailleurs, mais au final, c’est elle qui demande à ce que tu la laisses profiter de ta présence, elle va même jusqu’à enfouir son visage dans ton cou, et ça te fais soupirer, tout doucement. Tu lui laisses ses deux minutes, tu aurais même pu lui accorder plus si elle l’avait voulu, mais elle finit par s’éloigner, se remettre sur ses jambes et te tendre une main pour que tu en fasses de même. Alors tu la saisie, et tu te redresses.

▬ C’est de ma faute si tu étais en bas … c’était à moi de te remonter, tu ne me dois rien. Était-il utile de préciser à quel point tu n’appréciais pas voir quelqu’un considérer qu’il avait une quelconque dette envers toi ? Contrairement à beaucoup, tu n’agissais pas en attendant une récompense. Tu le faisais. Point.

Méthodiquement, mais aussi et surtout calmement, tu te mets à vérifier si tu n’as rien perdu de ton matériel. Le sac qu’elle t’avais confié et que tu portes depuis le début est toujours fixé à ton épaule, ton couteau toujours à ta ceinture et l’arme que tu as prise dans la carcasse aussi.

▬ On y va, alors.

Vous êtes couverts de boue, tous les deux. Encore une fois, en la prenant dans tes bras, elle avait transféré à toi une bonne moitié de la boue qui s’était accrochée à elle, comme le sang la dernière fois. Ça devenait une habitude. Pour autant, cette fois, tu ne t’en plains pas, même si tu ressens déjà l’envie et le besoin de prendre une douche, tu songes surtout au fait que la terre humide qui vous recouvre en partie aidera à dissimuler vos odeurs et qu’il sera peut-être plus simple d’échapper à d’éventuels marcheurs.

▬ Combien de kilomètres ? Environ ? Une estimation, c’est tout ce que tu aimerais avoir, histoire de te faire une idée. Il y avait quelques bâtiments vers l’est, tu les as vus ? Tu penses que ça vaut le coup de s’y attarder ? Le problème dans le coin, et aussi proche des barricades, c’était surtout que nombreux étaient ceux qui étaient déjà passé pour visiter les endroits, du coup, il ne restait généralement plus grand-chose, voir plus rien du tout en vérité.

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Theresa & Kelsier

Et vous voilà de nouveau sur la route, ou presque. Une marche soutenue, un rythme constant, malgré la fatigue encore bel et bien présente, malgré le fait que ton corps te hurle déjà de faire une pause malgré ton endurance, tu n’es pas spécialement décidé à t’arrêter de nouveau parce que tu sais que si tu le fais, tu n’auras probablement pas le courage de te remettre à marcher ensuite. Elle t’annonce que vous avez bien déviés de votre route initiale, et évidemment, c’est bien loin de te surprendre. Il vous reste encore pas mal d’heures de marche, mais tu sais que tu pourras tenir, parce que tu ne manques certainement pas de volonté. Tu es prêt à marcher jusqu’au milieu de l’après-midi s’il le faut.

▬ Mh … Oui. C’est tout ce que tu réponds lorsqu’elle te propose de faire une pause dans ces bâtiments que tu viens de repérer. Il n’y aura probablement plus rien d’intéressant, là-bas, et franchement, le manque d’intérêt de l’endroit ne te pousse absolument pas à désirer une pause. Tu hausses donc simplement les épaules. J’en pense que si on s’arrête on va perdre du temps, on arrivera probablement plus en fin d’après-midi et si ton ambulance est à découvert, on le sera aussi. Le soleil se couche vite, on risque de se faire surprendre par la nuit sans avoir le temps de se mettre à l’abri.

De jour, il était encore relativement simple de repérer les marcheurs. S’ils étaient handicapés par la nuit, eux aussi, ils étaient capables de se repérer à l’odeur et vous dénicher ne leur serait pas particulièrement difficile. Tu savais donc que voyager de nuit ne serait pas une bonne idée et vue le temps que vous veniez de mettre pour arriver jusqu’ici, et les estimations de la jeune femme, tu savais que quoi qu’il arrive, vous ne seriez pas de retour dans le District avant la tombée de la nuit.

▬ On va d’abord récupérer les seringues. Et ensuite, on se repli jusqu’ici pour se reposer. En barricadant un peu, on devrait pouvoir être en sécurité à l’intérieur si on se débrouille bien.

Ne restait désormais plus qu’à atteindre l’ambulance dont elle avait parlé. Et à espérer qu’il serait possible de se barricader efficacement dans ces bâtiments. De toutes façons, vérifier serait une perte de temps à ton sens, mieux valait tracer votre route et récupérer le produit.

▬ Tu as déjà dormi en dehors du district ?

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Theresa & Kelsier

C’est le plan, oui. Celui que te parais être le meilleur, pour le moment. Du temps, vous en avez perdu beaucoup trop de toute façon, et tu l’acceptes. Par contre, ce que tu sais, c’est qu’il faut aussi trouver le moyen de le rattraper un minimum, ou au pire de sauver les meubles. Tu t’inquiètes. C’est rare quand ça t’arrive, mais pour le coup, tu n’arrêtes pas de te poser des questions, de te demander si oui, ou non, vous allez parvenir à atteindre l’ambulance avant la nuit, ou avant d’être épuisé, à bout de force. Si encore il s’agissait que de marcher … Ca irait. Tu peux marcher. Tu n’as aucun souci avec, du moment que tu es en forme. Actuellement, tu vas bien, mais tu n’es pas dans les meilleures conditions possibles, déjà parce que tu n’as encore rien avaler aujourd’hui, comme beaucoup de monde, ce n’est pas rare. Ensuite parce que cette excursion est loin d’être une promenade de santé, entre les ravins, les imprévus, et surtout, les marcheurs qui se baladaient dans les parages et qu’il fallait au maximum éviter sous peine de devoir se battre et de risquer la morsure, c’était tout simplement épuisant, même pour quelqu’un pour toi, même pour quelqu’un comme Theresa.

C’est avec méfiance que tu accueilles le paquet qu’elle te tend. Tu observes ce truc avec attention avant de comprendre de quoi il s’agit, lorsqu’elle essaie de te l’expliquer.

▬ Lyophilisé. Tu la corriges, distraitement, tournant et retournant la ration entre tes doigts.

Il restait pas mal de ces choses en circulation, mine de rien. Probablement parce qu’à une époque, la présence militaire avait été conséquente dans le coin, et puis surtout parce qu’il y avait pas mal d’installation de l’armée un peu partout autour de Hope City. Toujours est-il que lorsque tu ouvres cette chose, l’odeur provoque chez toi un violent haut le cœur que tu peines à réprimer.

▬ C’est même pire que ça … Le pire, dans l’histoire, c’est que tu étais bien incapable de savoir si ce truc avait toujours eu cette odeur, cette couleur, mais aussi cette consistance, ou si le temps avait joué en sa défaveur en l’altérant.

Heureusement, vous viviez à une époque ou faire la fine bouche ou être difficile n’était tout simplement plus permis. C’était visiblement comestible, et surtout, peu importe son allure, cette nourriture allait te donner un boost d’énergie dont ton corps avait actuellement grandement besoin si tu voulais continuer sur ta lancée. Du coup, tu te décides finalement à mordre dans la barre, tu mâches rapidement, tu avales rapidement, tout ça pour éviter d’en sentir le goût dans ta bouche de façon trop durable. Et franchement, c’est peine perdue.

▬ Je suppose qu’en arrivant à s’enfermer, et à se barricader, c’est possible … Et tu dis que si vous pouviez avoir des avant-postes, à divers endroits dans la région, ça faciliterait grandement les choses. Des aliens ? Tu agites la tête, tu as même un sourire aux lèvres tiens. Ne me dit qu’il y a encore des gens à notre époque, qui pensent que la zone 51 gardait des aliens prisonniers … ? Ça te parais surréaliste, tiens. C’est étonnant d’ailleurs, que personne ne soit encore parvenu à entrer là-bas. Tu supposais que beaucoup s’y étaient essayer, la base devait sans nul doute représenter un abri des plus sécuritaire. Je suppose qu’ils avaient peur des martiens …

Est-ce que tu as essayé de faire de l’humour ? Oui. D’ailleurs, tu ricanes tout seul, tiens, si ce n’est pas malheureux ça aussi. La bonne nouvelle, cependant, c’est que rapidement, la barre semble faire son « effet », ou alors, peut-être est-ce tout simplement un effet placebo, le fait d’avoir avaler quelque chose qui te redonnes de l’entrain. Peu importe, puisque tu reprends un rythme rapide et que malgré les heures qui passent, s’écoulent, tu ne le perds pas, vous parvenez même à esquiver habilement plusieurs petits groupes de marcheurs afin de vous faufiler tout en gardant un cap relativement correct.

▬ C’est moi, où plus on avance, et plus on en voit ? Les infectés, j’entends. Des groupes de plus en plus gros, mais aussi des marcheurs de plus en plus décharnés, abîmés physiquement, toujours plus laids et repoussants. Pas étonnant que personne ne s’essaie à aller bien loin …

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Theresa & Kelsier

Tu hausses les épaules. Des aliens … même à seize ans, ça te paraissait déjà complètement surréaliste, voir stupide. Jamais la tête dans les étoiles, Kelsier. Toujours les pieds bien à plat sur terre. Ça expliquait des choses, n’est-ce pas ? Tu n’avais jamais été un grand rêveur et tu ne croyais que ce que tu voyais de tes yeux, que ce que tu pouvais toucher, sentir par toi-même. Cette épidémie. Les morts qu’elle engendrait. La possibilité d’être immunisé à ces effets. Tu croyais en tout ça parce que oui, c’était des faits prouvés, avérés. Si demain, on te parlait d’un marcheur qui sait parler, coudre et marcher sur les mains, tu rirais. Déjà parce que c’était complètement stupide, ensuite parce que tant que tu ne l’aurais pas vu de tes yeux, tu n’y croirais tout simplement pas.

▬ Pas étonnant … c’était probablement l’endroit le plus protégé du pays, pire que la maison blanche. Tu secoues la tête, légèrement. Mais ouais, je suppose qu’y entrer pourrait être intéressant.

Plus qu’intéressant, même. Tu étais persuadé qu’une partie de la zone était encore alimentée, et que même si ce n’était plus cas, il devait se trouvait là-bas tout un tas de matériel utile à ramener au District. Qui sait ? Peut-être même qu’il était possible de réquisitionner les locaux pour s’y réfugier. Tant de possibilités … et tu savais bien, pourtant, que ce ne serait probablement pas pour maintenant.

Les marcheurs sont différents. Cette affirmation te fait frissonner. Un long frisson particulièrement désagréable qui se propage dans le bas de ton dos et qui remonte le long de ta colonne. Le fait qu’ils soient affamés, ou en manque de sang, de chair fraîche était une possibilité. Après tout, rares étaient ceux qui s’éloignaient autant du camp, justement parce que c’était dangereux. Tu finis alors par hocher la tête, ton couteau de nouveau à la main, tu avances plus lentement, avec précaution. Le pas plus léger, tu progresses en direction de l’endroit que Theresa vient de te désigner. Si ton regard fixe avec attention les arbres, si tu essaies tant bien que mal de voir le véhicule dont elle te parle, tu n’oublies pas non plus de regarder autour, et surtout, de tendre l’oreille. Parce que … tu l’entends, ce son étrange que tu ne saurais même pas décrire. Un craquement. Un grincement. Et tu lances un étrange regard à la rousse parce que, tu sens que quelque chose ne va pas, que la zone n’est pas sûre. Pourtant, tout est calme. Pourtant, à première vue, il n’y a rien ni personne …

Il ne manque plus que quelques mètres, et maintenant, en penchant la tête, tu la vois, l’ambulance. Elle est là, sous trois grands arbres et surplombée de leurs larges branches. Tu continues de regarder autour de toi, tu t’arrêtes même au bord du fossé dans lequel le véhicule se trouve pour prendre le temps de vérifier que tu peux descendre sans risque, toujours intrigué par ce bruit.

Tu fronces les sourcils.

Et puis, ça craque, et tu n’as pas le temps de te rendre compte de ce qui se passe, réellement, tu n’as que le temps de lever les yeux, pour te rendre compte d’où venait ce bruit. D’en haut, oui. Au-dessus de ta tête. L’une des branches vient de craquer, et l’infecté qui se trouvait bloqué sur cette dernière te tombe littéralement dessus.