Tu n’es pas dans ton état normal, Saskya. Tu erres plus que tu ne vis, ton attention ne parvient à se focaliser sur rien si bien qu’il avait fallu te répéter les choses au moins trois fois, durant la matinée, lorsque tu avais fait l’effort d’aller travailler. Une fille facile ? Toi ? Certainement pas. Et pourtant, ses mots t’avaient touchée, ils avaient agi comme des lames parfaitement aiguisées habilement jetées dans ta direction alors que tu étais complètement incapable de les esquiver. Et ça trottait dans ton crâne. Parce que, ce que tu avais pu être stupide ma pauvre. Comment est-ce que tu avais pu en arriver là ? Ah ça. Comment … ça restait complètement inexplicable.
Le seul moyen que tu avais trouvé, pour essayer d’enfermer tout ça dans un coin de ta tête, c’était de ressortir. Tu n’en avais pas envie. Tu ne te sentais ni l’envie, ni la force de te battre, et pourtant, tu avais quand même passé cette porte, et tu avais marché, encore et encore, sous la chaleur étouffante du désert. Machinalement, tu avais fouillé quelques coins, ramasser quelques trucs, et puis, finalement, rapidement lassée par tout ça, tu étais revenue sur tes pas, et c’est là que tu l’avais croisé, ce marcheur. Un balèse celui-là, en train d’errer, pile sur ton chemin, il n’avait pas tardé à te repérer, à te foncer dessus. Ouais. Il avait fait comme tous les autres, et tu avais agis comme d’habitude. Et puis au dernier moment, tu avais vu l’éclat de cette lame, elle avait brillé au soleil et toi, tu n’avais même pas réagi. Le couteau s’était planté directement dans ton abdomen, un coup sec et net, tu avais senti le métal chaud te transpercer sans que tu n’ais la moindre expression de douleur. Trop tard. Tu le savais, le mal était fait, et tu l’avais repoussé, ce marcheur, sa lame toujours dans ton ventre, un coup de pied, et puis, tu avais arraché son arme de ta chair et tu t’en étais servie pour t’en débarrasser. Un robot, Saskya, voilà de quoi tu avais l’air.
Une main sur la blessure, tu t’étais alors rendue compte que ça saignait pas mal. Et non, tu n’avais pas pris le temps, ou la peine d’y faire quoi que ce soit, ou presque. Isolée dans une vieille bicoque, tu n’avais fait qu’enrouler ça dans un tissu bien serré, et puis, tu avais jetée ta cape sur tes épaules, et tu t’étais enroulée dedans de manière à cacher le sang qui avait taché tes vêtements.
Là, tu avais repris la route pour Hope City. Tu n’avais pas mal. C’était toujours comme ça, avec toi. Et le fait que tu ne ressentes pas la douleur avait bien souvent tendance à te faire dire que non, ça n’était pas si grave. Du coup, tu pousses, tu forces, et si tu soupires alors que la porte est en vue, ce n’est pas à cause de la fatigue, ou même de cette blessure, c’est simplement que tu crains qu’on ne te prennes un peu trop la tête quand tu l’auras passée.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 16:51
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim
Encore une sortie. Tous les jours depuis qu’ils sont retombés sur Saskya, Micah leur impose de longues marches dans le désert, pour tout et n’importe quoi. Pour ne pas a avoir à gérer la paranoïa de Kanaan, ou les remontrances de Fahim. Pour ne plus penser à cette blonde qui l’a rendu complètement fou. C’est ça, pour la première fois depuis toujours, Micah fuit quelque chose, et il impose aux deux autres une fatigue de plus en plus pesante, qui a fait tomber Kanaan dans les pommes la veille.
« Micah, rentrons. -Lâche-moi. Grogne-t-il à la voix qui l’assaille depuis une bonne heure. -Kanaan est épuisé… Moi aussi, je voudrais me reposer. -Ne viens pas à la conscience, tu n’aurais qu’à dormir ! -Arrête. C’est son corps que tu fatigues ! Tu ne peux pas lui faire ça ! »
Fahim. Fahim a toujours les bons arguments dans ce genre de moment. Et même s’il est encore beaucoup trop énervé, Micah n’a pas de raison de ne pas s’y ranger. Alors oui, il remonte son sac sur l’épaule, vide de toute trouvaille, et il se remet en route pour la ville. Il marche vite, même si ses jambes brûlent et dès qu’il arrive aux abords de la ville qu’il repère les miliciens et les explorateurs qui sortent ou entre, il se retire.
Fahim soupire en voyant où son comparse l’a abandonné. Il accélère autant que possible le pas pour ne pas rester plus longtemps dans ce désert qui est dangereux pour lui et, sans cesser de jeter des regards craintifs derrière lui, il finit par atteindre la porte. S’il ne comprend pas tout de suite qui est la personne qui entre avant lui dans l’enceinte de la ville, il finit par ouvrir de grands yeux et courir vers elle.
Une main sur son épaule, il la retient et la regarde, avec cette expression à mi-chemin entre la douceur pour elle et l’inquiétude de ce qu’il s’est passé la dernière fois. Il brise le silence en premier, pour éviter de se faire rembarrer trop brusquement.
« Saskya ! Je suis sincèrement désolé pour ce que Micah a… Il s’arrête, incapable de continuer, de peur de ramener de mauvais souvenirs. Comment allez-vous ? Vous étiez partie en exploration ? »
Et il tente le tout pour le tout et lui adresse un joli sourire, comme pour dire : “viens, enterrons la hache de guerre”. Et dans le fond, il a raison Fahim. C’est Micah qui a merdé, Micah qui l’a blessée, Micah qui a failli profiter d’elle et de son instant de faiblesse. Lui et Kanaan n’ont rien fait alors il a raison d’espérer pouvoir conserver sa relation naissante avec la jolie blonde, non ?
On l’avait dit… Une fleur bleue. Un naïf plein d’espoir. Voilà ce que le roux est. Alors, quand il avance d’un pas pour se mettre à son niveau et tenter de capter son regard, il a vraiment l’espoir que tout se passera pour le mieux.
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 17:11
Tu te traînes plus que tu n’avances réellement, Saskya. Et tu le sens. Et tu le sais. Tu as du mal, tu es lente, tu te sens si fatiguée. Pourtant, tu ne t’arrêtes, c’est encore et toujours cette foutue fierté, ton amour propre. Hors de question que tu sois faible, tu te l’interdis, c’est comme ça. Et tu sais quoi ? Tu es naïve. Ou alors est-ce de la folie. Peu importe. Parce que toi, tu te dis que tu vas rentrer, que tu vas dormir un moment, et que passera, que dés le lendemain matin, tu pourras te lever, bosser, et même retourner chercher ce que tu n’as pas trouvé aujourd’hui. Vraiment, ma grande, il n’y a que toi pour penser comme ça, il n’y a que toi, aussi, pour négliger autant ta santé, ton état.
Et tu t’avances. Et tu as de la chance, aujourd’hui, parce que le milicien qui est en charge des fouilles à l’air d’en avoir plein les bottes de sa journée, il ne cherche pas bien loin, ton sac est presque vide, et il t’expédie rapidement. Alors tu t’avances, tu t’échappes à son regard, ta main se pose un instant sur ton abdomen sur lequel tu appuies un instant, comme pour t’assurer que ton pansement de fortune est encore en place. Là, tu sens que c’est bien humide. Que le sang à continuer de s’écouler, lentement mais surement, et qu’il a complètement transpercer le tissu qui enserre la plaie. Et tu soupires. C’est étrange, n’est-ce pas ? Toi qui veux tant mourir, tu es si résigner à rester en vie que tu es persuadée que tu vas t’en remettre bien trop vite. Alors tu ne t’affoles pas. Tu ne te dépêches même pas …
Tu t’arrêtes même. Non. Tu te figes. Ton prénom retentit, une main s’est posée sur ton épaule, et tu reconnais cette voix. Elle te tend, tu te crispes même, avant de capter l’accent qui vient ponctuer certains mots. Et là, tu soupires avant de te retourner.
▬ C’est oublié. Faux. Tu n’es pas près d’oublier ça. D’ailleurs, tu balayes ses excuses d’un revers de la main, parce que, tu n’en veux pas, tout simplement. Tu es fautive. Tout autant que lui, si ce n’est plus, d’ailleurs. Mh. Je dois y aller.
Et tu es précisément en train de faire ce que tu avais dit que tu ferais, sans penser que c’est peut-être un peu trop tard pour ça, voilà que tu sembles être décidée à garder tes distances. Et ton regard évite de s’attarder sur ses traits, si familiers, si bien que tu finis par te détourner, ignorant jusqu’à ce sourire, probablement sincère qu’il t’adresse.
▬ T’as une sale tête, tu devrais dormir, Fahim.
C’est tout ce que tu lui lances avant de t’éloigner. Et là, tu forces, plus que dans le désert, plus que pour t’extirper de cette foutue chaleur, tu accélères le pas, encore, et encore. Jusqu’à sentir que ça tourne, tes oreilles bourdonnent, et toi tu grimaces tout en portant ta main jusqu’à ton front. C’est trop tard. Tes jambes ont cessées de te retenir, et si tu tentes bien un pas supplémentaire, tu tangues, et puis … tu tombes.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 17:28
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim/Micah
Elle ne veut plus d’eux. Fahim le comprend à l’instant même où il croise son regard. Elle a beau lui dire qu’elle a tout oublié, que ce n’est rien, il sent l’amertume dans chacun des traits de son visage. Et Bon Dieu ce que ça lui fait mal… Elle leur en veut. Elle lui en veut. Lui, parce qu’il n’est rien d’autre qu’un morceau du tout final qui l’a agressée, la dernière fois. Il incarne Micah autant que Micah l’incarne. Ils sont Kanaan, il ne faut pas l’oublier.
Alors il la relâche et il tente quand même de sourire, de lui faire comprendre qu’il ne lui veut pas de mal. Mieux, même, qu’il est là pour elle, si elle le veut. Mais non, ça ne prend pas. Et cette grande asperge de Fahim sent qu’il se brise jusqu’au fond de lui. Il a mal au coeur, mal et peur. Parce que cette femme qu’il apprécie surement un peu trop pour une rencontre si nouvelle le rejette, elle aussi.
Elle se détourne, lui dit de se reposer et l’homme reste immobile, les larmes aux yeux. Là. Il attend qu’elle disparaisse de sa vue. Et tant qu’elle n’aura pas tourné dans une rue, finissant de le rejeter complètement, il restera là à la regarder s’éloigner. Parce qu’elle a encore le temps de se retourner vers lui. De lui adresser un regard, un mot. De lui dire de conserver son espoir. Elle peut encore changer d’avis.
Ses mains tremblantes et les yeux embués de larmes, il la voit comme dans un flou artistique. Elle ondule de plus en plus. Et c’est quand elle se met à tanguer qu’il essuie ses yeux et comprend que ce n’était pas qu’un effet de ses larmes. Elle se traîne, se déséquilibre et elle tombe, comme ça, sans prévenir.
« Saskya ! »
Il se jette sur elle, et même s’il ne peut pas retenir sa chute, il tente de lui venir en aide le plus vite possible. Son visage est terne, presque grisâtre. Elle a une mine affreuse et c’est seulement maintenant qu’il s’en rend compte. Sauf qu’il ne comprend pas pourquoi elle est si mal. Alors il la remet sur le dos, pour lui permettre de mieux respirer et c’est quand il sent l’humidité chaude sur ses doigts qu’il baisse les yeux sur son ventre et sa main. Du sang. Partout. Beaucoup trop.
« Oh non… Saskya. Saskya ! Il la secoue, en vain, alors que la panique lui fait perdre ses moyens. Qu’est-ce que tu as fait ?! »
Cette question, qu’est-ce qu’il a pu la poser… À chaque fois que Kanaan tente de se donner la mort, c’est le surplus d’émotions qui attire Fahim a la conscience. Et il panique en soufflant ces mots. Et ça, c’est le déclencheur pour que leur gardien se réveille aussi.
« Qu’est-ce qu’il se passe. D’où vient ce sang ? Gronde la voix dans sa tête, déjà prête à prendre la lumière et les armes pour les défendre. -Elle est blessée ! Elle vient de s'effondrer devant moi. Qu’est-ce que je dois faire ?! -Laisse-la et pars ! »
La hargne de Micah laisse échapper un cri outré, souffrant, à l’arabe. Comment peut-il dire ça alors qu’il y a quelque temps à peine il l’embrassait à pleine bouche ? Dans son dos, des pas commencent à se faire entendre et la voix d’un milicien vient finir de mettre le chaos dans le corps du borgne.
« Vous ne pouvez pas rester ici ! »
Fahim se met à grelotter. Kanaan, réveillé par la confusion de ses deux colocataires se tord en dedans. Micah, hargneux, finit par prendre les choses en main. Il charge le corps de la blonde dans ses bras et il s’élance en courant dans la ville, jusqu’à chez eux. Là, il barricade la porte avec la table en bois et il la pose sur leur lit en sifflant furieusement.
Dans quelle merde viennent-ils encore de se fourrer ?
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 17:49
Non mais quelle idiote tu peux faire. C’est à se demander, parfois, Saskya, si tu réfléchis avant d’agir pour de bon, parce là, en l’occurrence, ça n’en a pas l’air. Toi-même, tu ne sais même pas ce que tu cherches, mais c’est seulement lorsque tu sens que tu tangues dangereusement que tu comprends que tu t’es mise dans la panade. Si tu tombes ici, tu seras ramassée par la milice, tu vas finir à l’isolement, et si la solitude ne te dérange pas plus que ça, pour y avoir déjà passer pas mal de temps, tu sais déjà à quel point tu détestes cet endroit.
Mais tu n’y peux rien. Il est déjà bien trop tard pour vouloir tenter quoi que ce soit. Tu ne tiens plus. Ton corps est affaibli parce que de minute, en minute, et ce, depuis que ce marcheur à réussi à t’avoir par surprise, tu perds du sang. C’est lent, mais ça coule abandonnement et ce n’est pas ce morceau de tissu, aussi serré soit-il qui aurait pu y changer quelque chose. C’est comme si toute ton énergie était en train de se déverser, et d’imbiber tes vêtements. Alors oui, fatalement tu perds connaissance, tu chutes, et ton corps blessé s’étale sur le sol sablonneux de la rue. Et te voilà livré au monde entier, sans pouvoir y faire quoi que ce soit …
Tu ne sais même pas ce qui se passe autour de toi, dans un premier temps, il te semble entendre ton prénom, mais cette voix, ces voix, que tu entends se font de plus en plus lointaines, jusqu’à s’éteindre complètement. Et en réalité. C’est toi qui sombres dans l’inconscience. Pendant combien de temps ? Tu ne saurais le dire. Ce que tu sais en revanche, c’est qu’à un moment donné, tu as l’impression de reprendre pied, et quand tu essaies d’ouvrir les yeux, tu as la nausée. Pourtant, tu forces, tu te souviens être tombée dans la rue … tu t’imagines déjà enfermée dans une cellule et pourtant, il ne fait pas si froid que là-bas. D’ailleurs, lorsque tu parviens à ouvrir les yeux, tu te rends compte à quel point tu as fait fausse route et tu soupires, en te redressant.
Tu tires sur cette blessure, un peu plus, mais tu ne t’en rends pas compte du fait de l’absence de douleur. Tu es focalisée sur le fait que tu ne connais pas ce lieu, et ton regard se promène un instant … lorsque tu le vois, Saskya, ton sang ne fait qu’un tour, et peu importe ton état de faiblesse, peu importe cette foutue blessure qui continue de saigner, encore et encore, tu bascules sur le côté et tu te lèves. Et au bout de deux pas, seulement, tu te rends compte que c’est fermé, mieux, barricadé. Et sans un mot, avec le peu de forces qu’il te reste, tu entreprends de dégager ce qui se trouve entre toi, et la sortie. Parce que tu vois, Saskya … tu te dis que tu ne vas pas supporter à nouveau d’être dans une sorte de tête à tête avec Kanaan, encore moins avec ses autres personnalités, et bien moins encore avec Micah.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 19:18
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim/Micah
Micah abandonne la conscience dès qu’il a fini de barricader la porte. Il jette le flambeau à Fahim avec un dégoût puissant et quand le doux arabe prend la conscience, il est obligé de s’asseoir un instant tant il tourne de l’oeil. Son visage passe par un vert très inquiétant et ce n’est qu'en regardant la jeune femme qui a toujours besoin de lui et surtout de soin qu’il se remet sur ses pieds.
Et au final, Fahim n’a pas le temps de grand-chose qu’elle revient à la réalité. Il vient de récupérer sa trousse de premier soin (une de ses idées, après avoir vu quelle tête brulée peut être Micah et combien Kanaan cherche à se blesser), puis de se retourner quand son regard fatigué tombe sur les yeux fous de la jeune femme.
« Tu ne devrais pas… SASKYA ! »
Elle se relève, sans même se rendre compte qu’elle ne fait qu'aggraver ses blessures déjà sérieuses et la voilà à se jeter sur la porte. Et vraiment, Fahim manque de défaillir là. Il laisse tomber sa trousse sur le sol et il court derrière elle. Le voilà à tenter de la tirer en arrière. Il passe ses bras sous ses aisselles et les ramenant vers lui, il essaie de la tirer en arrière en soufflant comme un boeuf.
« Arrête ! Saskya, arrête ! On ne voulait pas te faire peur, mais tu ne peux pas sortir dans ton état… Saskya, je t’en supplie, arrête ça, tu te vides de ton sang ! »
Pourtant Fahim n’a jamais été fait pour lutter contre quiconque et il sait aussi qu’il n’est pas entendu. Il sent qu’il ne pourra rien faire et la peur qui monte en lui ramène encore une fois MIcah à la conscience. Pendant un instant, en voyant la position dans laquelle il se trouve, l’américain se dit qu’il doit être maudit pour n’avoir de cesse d’être appelé à la réalité, mais comme toujours, il fait ce pourquoi il a été conçu.
Son pied vient frapper l’arrière du genou de la blonde, la faisant ployer en avant. Et d’un mouvement qui devient beaucoup trop habituel, il la prend contre lui, dans ses bras et il la lance sans vraiment de ménagement sur le lit. Pourtant, cette fois-ci, il n’abandonne pas la lumière avant de lui accrocher les deux mains ensemble avec le drap au montant du lit. Il serre à lui en faire mal, si elle n’était pas insensible à la douleur.
« Quand vas-tu cesser d’être aussi chiante hein ?! Laisse-les s’occuper de toi où c’est moi qui m’en chargerai ! »
Pas difficile de comprendre qu’il s’agit de Micah dans le ton enragé de l’homme. Pourtant, sans prendre la peine de se reculer, l’homme se rétracte. Et pour la première fois depuis leur rencontre, il se montre dans toute sa folie. À deux pieds d’elle, voilà que le corps de Kanaan se ramollit, que son expression devient aussi vide que celle d’un mort. Différentes expressions s’allument puis s’éteignent et seuls ses yeux restent mouvant d’une manière complètement anormale.
Et quand Fahim reprend son souffle, il a l’air encore plus épuisé qu’avant. Ce genre de changement brutal de leur conscience est une source de fatigue pour l’âme et le corps. Son visage se creuse, même les cernes sous ses yeux semblent encore plus sombres et il la regarde, avant de murmurer, l’air sur le point de craquer.
« Je… Il n’aurait pas dû t’attacher… Je te… Et enfin il remarque qu’il est passé à ce tutoiement qu’il s’était empêché d’utiliser avec elle, et soupire. Je ne vous ferais pas de mal, je le jure. Je vous soigne et je vous laisserai repartir. Je suis… si désolé. »
Et le voilà à se trainer pour aller chercher la trousse et une chaise.
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 19:43
Tu ne resteras pas ici. Tu l’as décidé, parce que tu sais à quel point c’est dangereux, pour toi. Pour lui … ou eux. L’idée même de te retrouver dans la même situation que chez toi est un supplice bien plus préoccupant de cette plaie béante qui ouvre ton ventre. Et encore une fois, tu ignores ses paroles, ses supplications. Tu n’écoutes rien. Tu ne veux pas l’entendre, tu ne veux plus entendre cette voix, pourtant si douce et attentive cette fois. Même dans ton état, tu peux sentir à quel point Fahim semble fatigué, éreinté, mais tu t’interdis de t’arrêter de te débattre, tu luttes, de tout ce qu’il te reste de force, tu luttes avec acharnement pour le repousser, pour t’en éloigner lorsqu’il vient t’attraper pour t’empêcher de fuir cet endroit.
▬ Je vais me débrouiller seule ! Que tu finis par lancer. Et même toi, tu n’y crois pas une seconde, parce que, si tu as toujours eu un don pour t’occuper tes autres, tu n’as jamais été capable de t’occuper de toi-même. Lâche-moi !
Et te voilà en train de hurler pour te faire entendre, comprendre. Tu forces, encore et encore, et tu te fiches bien du sang qui s’écoule, jusqu’à venir tâcher le sol, tu es tellement naïve, et surtout, tellement effrayée par cette présence aussi douloureuse qu’attirante pour toi, que tu en oublies tout le reste, au point de penser sincèrement que tu pourras t’en sortir toute seule.
Sauf que rapidement, les choses changent, et si Fahim avait été inefficace pour espérer te retenir à lui jusqu’ici, voilà que tu sens un coup puissant à l’arrière de ton genou. Un coup qui te fait perdre ce qu’il te restait d’équilibre, qui te fais tomber à nouveau. Sauf que cette fois, tu ne t’étales pas au sol, non, il te récupère, et lorsqu’à nouveau il te soulève, tu comprends qu’il ne s’agit déjà plus de la même personne. Il te balance sur le lit, et puis, le voilà à nouveau penchée sur toi et si la dernière fois, tu l’avais regardé faire avec envie cette fois, tu te débats, et tu lances tes jambes pour espérer réussir à lui coller un coup.
▬ J’ai besoin personne, lâche-moi je te dis !
Peine perdue, Saskya. Parce que c’est comme s’il n’était plus là, et il a eu le temps de t’attacher, et tu tires sur tes liens, tu gesticules dans tous les sens pour espérer te dégager. Difficile à croire, n’est-ce pas, que tu étais dans les vapes il y a environ dix minutes. Le truc, c’est que tu as la rage. Tu as envie de frapper, de mordre, de hurler. Tu ne veux pas qu’on s’occupe de toi. Tu veux qu’on te fiche la paix, et quand Fahim s’adresse à toi, à nouveau, quand il s’éloigne … tu cesses de t’agiter.
▬ Arrête-toi. Finis-tu par dire. Je ne suis pas Kanaan, je n’ai pas besoin de vous. Et c’est si dur, ce que tu lui dis. Tu te trouves affreuse, au moment même où ces mots ont quitté ta bouche, mais il est déjà bien trop tard, et ton corps se tends, ta gorge déjà serrée est devenue douloureuse à force de contenir ta rage et tes pleurs. Tu ne veux pas pleurer devant lui. C’est hors de question et pourtant … Détache moi … laisse … ça … c’est … s’il te plait. Mais ta voix se perds, Saskya, parce qu’à nouveau tu en as bien trop fait, et si tu ne perds pas connaissance, tu te sens subitement de nouveau si fatiguée.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 21:06
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim
Attraper la trousse. Prendre la chaise. Revenir vers elle, en tremblant de partout. Fahim n’en peut plus, et pourtant il le fait, parce qu’il n’a pas le choix. Il ne peut pas laisser Kanaan voir son amie dans cet état. S’il confie la tâche à Micah, il n’est pas certain de ne pas la retrouver vidée de son sang. Alors il le fait, même si son corps tremble et que son âme s'essouffle. Il le fait pour lui, mais surtout pour les deux autres hommes de ce corps. Et puis pour cette fille, qu’il respecte bien trop pour la laisser mourir.
« Vous avez besoin de soin… S’il vous plaît, laissez-moi juste faire ça. »
Il s’assied sur la chaise et il la regarde un instant, avant de tendre les mains vers elle. Il sait qu’elle n’aura bientôt plus l’énergie de se débattre, mais il a l’espoir qu’elle cessera de hurler avant de s'effondrer dans le néant à nouveau. Et il tente de lever son haut quand elle l’attaque encore une fois. Sauf qu’il n’est pas MIcah, lui. Il ne peut pas garder les choses à l’intérieur.
Alors il se fige. Il résiste quelques secondes, en tremblant de fatigue, sans pouvoir lever les yeux vers elle. Il a trop peur de ce qu’il pourrait y lire. Et puis, subitement, les larmes se mettent à sortir de ses yeux. De belles grosses larmes qui tombent lentement sur ses genoux. Ploc. Ploc. Ploc. Et il essaie d’essuyer ses yeux de ses mains, comme un enfant avant de murmurer :
« Je ne peux pas… Désolé. »
Et le voilà à se remettre en mouvement. Il remonte son haut et elle cesse de se débattre. C’est trempé de sang… à un tel point qu’un haut-le-coeur le prend et qu’il est obligé de tourner la tête pour éviter de craquer. Et puis, il s’y remet. Il coupe le linge dans lequel elle s’est entortillée. Il l’utilise pour éponger la blessure avant de l’abandonner sur le sol. Il rince abondamment la plaie avant de la désinfecter avec l’alcool infâme que Micah boit trop souvent.
Il n’ouvre pas la bouche, mais ses yeux ne se sont pas vidés pour autre. Quand il finit de désinfecter, il attrape une aiguille et du fil. Les moyens du bord hein… En tremblant, il la nettoie avec de l’alcool puis la passe dans la flamme de la bougie qui l’éclaire et le voilà à se pencher vers elle. Et là, il s’arrête.
« Je… Je suis désolé. »
Il ne peut plus bouger, tétanisé par la peur. Les sanglots le submergent tout à coup et il est obligé de retenir le bruit de sa souffrance dans sa bouche, avec sa main. Il se recroqueville sur lui-même, sans pouvoir ne rien faire. Et ça le dévaste pendant quelques minutes. Pourtant… Pourtant Fahim n’a pas le choix. Alors il finit par redresser la tête et essuyer ses yeux.
« Je vais faire ça vite et puis… je m’en irai. »
Et il le fait. Il plante l’aiguille dans la peau de la blonde. Et en tremblant, il la recoud lentement. Parfois il s’arrête parce que les tremblements lui font peur. Mais il tient bon et quand il en finit, qu’il fait un noeud d’arrêt et coup le fil, le sang à cessé de couler. Enfin.
Et comme il ne ment pas, il refuse de le faire même, il finit par tendre la main vers le drap. Il galère, mais il finit par la relâcher et retomber sur sa chaise en s’y recroquevillant, tête dans les mains, ramassées sur ses jambes.
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 21:49
Tu n’as même plus le choix. C’est terminé, cette fois, Saskya. Tu as trop joué, et tu sais quoi ? Tu as encore perdu. Ça devient une habitude, n’est-ce pas. A chaque fois, c’est pareil, avec toi. Tu provoques, tu défis, tu n’as de cesses de te battre contre le monde entier comme si ce dernier était finalement ton ennemi dans son entièreté. Ce qui est terrible, c’est qu’à chaque fois, tu finis par prendre une bonne leçon, comme ce jour-là, avec ces gamins. Comme dans le désert, quand tu t’es résigné. Comme l’autre soir, chez toi. C’est peut-être cette tendance à t’acharner, à frôler l’interdit qui finira par te tuer, qui sait. Toujours est-il que pour l’heure, même si ta hargne, elle, est toujours bien présente, ton corps, lui, refuse obstinément de suivre, ou d’obéir. Il est épuisé. Vide d’énergie. Et vu la quantité de sang que tu as laisser échapper, c’est probablement normal pourtant … tu persistes, Saskya, et quand bien même il te ne reste plus que cette toute petite voix, que ressemble à s’y méprendre à la voix que tu pouvais avoir étant enfant, tu trouves encore le moyen de t’en servir pour tenter de le convaincre, dans un dernier effort …
Et c’est vain. Et te voilà comme paralysée, sur ce lit, et si tu peux encore remuer un peu, tu ne le fais pas, et finalement, tu le laisses faire. Tu détournes simplement les yeux, lorsque qu’il remonte ton haut, qu’il retire ton bandage de fortune. Tu sens le tremblement de ses mains, son hésitation, ses gestes sont loin d’être assurés et pour couronner le tout, il ne cesse de te dire à quel point il peut être désolé. Toi, tu ne réponds pas. Tu continues de fixer le mur, tout au fond de la pièce, tu le laisses recoudre cette plaie, sans broncher, parce que tu ne sens rien, Saskya, à part ses doigts qui touchent ta peau, et l’aiguille chaude qui va et vient dans ta chair. Même l’alcool fort sur la plaie ouverte te laisses de marbre.
Et puis, il recule. Il arrête. Il a terminé. Et après quelques secondes, il tient parole, oui, et il détache le drap qui retient tes mains, et mollement, tu laisses retomber tes bras sans faire un geste de plus. Pour la première fois, depuis le début, tu le regardes … et c’est probablement une erreur, parce que, ce visage, c’est, et ça reste celui de Kanaan. Tu n’as jamais supporter de voir Kanaan en larmes. C’est plus fort que toi, c’est un peu comme si c’était inscrit en toi … il faut que tu bouges, et à défaut de parvenir à te lever, à défaut d’être toi, pour de vrai, et pour de bon, tu bouges, tu t’installes, allongée sur le bord du lit et tu tends la main, et tes doigts viennent s’échouer dans ses cheveux.
▬ Pardonne moi … Souffles-tu. Parce que, tu n’as jamais voulu être responsable de la moindre de ses larmes, mais aussi, pour tout le reste. Le souci, actuellement, Saskya, c’est que tu ne sais même plus à qui tu t’adresses réellement. Si tu parles à Fahim pour t’excuser de ton comportement. Ou si c’est auprès de Kanaan que tu t’excuses d’être devenue celle que tu es maintenant. Ne pleures pas …
Parce que tu as probablement bien trop changé. Parce que, tu fais bien trop d’erreurs. Et puis, au fond, tu t’excuses aussi ce qui s’est passé entre vous, la dernière fois, ou entre toi et Micah … tout ça, ça te perd, et si tu avais pensé pouvoir y faire face, tu te rends compte à quel point c’est compliqué. Tu te rends compte que Micah n’a jamais été celui que tu cherchais à atteindre, mais, c’est comme si Kanaan, l’objet de ton désir le plus profond était devenu encore plus inaccessible que dans la mort elle-même et ça. C’est tellement douloureux. L’avoir sous les yeux sans pour autant pouvoir réellement le toucher, malgré tous tes efforts … oui, Saskya, tout ça avait des allures d’enfer sur terre pour toi. C’était ta propre apocalypse.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 22:31
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim
Il craque et il en perd les pédales. C’est comme s’il se déconnectait de tout. Un peu comme lorsque Micah a cessé de sentir sa colère le brûler pour simplement être vide de tout à par de l’envie de la faire sienne. Et pourtant… Pourtant Fahim sait que c’est différent. Il perd le nord comme Kanaan qui ne sait pas qu’ils sont là. Et il se brise. Fahim se fendille en morceaux alors qu’il se recroqueville sur lui-même pour pleurer.
Et il sent sa main sur ses cheveux et ça le fait pleurer encore plus fort. Parce qu’il vole à l’hôte originel cet instant qui lui est adressé, il le sait. Il l’a compris en tout cas. Et qu’est-ce qu’il pleurera, à venir s’en mordre la main pour éviter de faire trop de bruit et d’inquiéter les gens dans la rue. Les maisons ici ne sont que des murs de papier avec un toit de chaume…
« Je… suis… si… désolé... »
Et il se recroqueville un peu plus, mais surtout, il se tire hors de son contact, hors de sa portée. Et il lutte pour reprendre le dessus. Ses dents sur sa peau commencent à laisser des marques sanglantes quand il relâche son souffle pour relever son oeil embué sur elle. Et il comprend qu’il n’est plus Fahim, plus complètement, quand il ressent la colère de Micah et la peur de Kanaan en lui.
« Je ne suis pas Kanaan. »
C’est à son tour d’attaquer, ou plutôt d’expliquer son geste sur un ton maladroit. Il essuie son visage, encore une fois, et finit par se pencher et attraper le linge imbibé de sang pour aller le jeter dans un seau au fond de la baraque, en s’appuyant sur les murs pour ne pas sombrer.
Pourtant, ce Fahim dé-fusionné, morcelé, a aussi gagné un peu de la force du combattant. Il se retrouve même à partager certains souvenirs du petit garçon. Alors, quand il revient avec un verre rempli d’eau pour Saskya, il pose un regard étrange sur elle. Comme s’il était soudain très vieux, comme s’il n’était plus vraiment là.
« Buvez un peu. Toujours ce vouvoiement qui lui permet de maintenir de la distance avec elle, désormais… Vous étiez son héros. Il était si heureux de vous revoir en vie, dans le désert… Pourquoi vouloir l’abandonner à votre tour ? Si vous étiez morte aujourd’hui, vous l’auriez brisé une fois de plus… »
Et sa voix est étrange, plate, comme s’il ne ressentait plus aucune émotion. Il s'assied, lentement sans revenir vers elle, sans vouloir lui laisser la possibilité d’entrer en contact avec lui. Et il reste là, voûté, le visage épuisé, à faire peser son iris plus profond qu’une forêt sur elle. Comme s’il se réveillait maintenant et qu’il comprenait ce qu’elle avait manqué de faire.
« Vous m’aviez dit que vous vouliez vous occuper aussi de lui, mais c’était un mensonge, comme tous les gens finissent par nous faire ? »
Et enfin, sa voix le trahit. La douleur vibre dans le son de sa voix et il détourne les yeux, incapable de la regarder plus longtemps. Il se sent trahi. Il entend clairement Micah rire froidement en lui. Il imagine la terreur de Kanaan si sa sauveuse était venue à mourir ce soir.
Fahim n’a plus d’autre chose, il ferme son coeur à celle en qui il avait de si grands espoirs.
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 23:07
Tu ne fais rien de plus que ça. Ta main, posée dans ses cheveux. Tes doigts ne bougent même pas, ce n’est qu’un contact plat, tu n’y mets rien de plus parce que, tu n’y parviens pas, tout simplement. C’est bien trop difficile, de réussir à rester entre les deux barrières, là, bien au milieu, sans jamais se laisser basculer d’un côté ou de l’autre. C’est bien trop compliqué, de maintenir cet équilibre bancal, ça te demande bien plus d’énergie que tu en n’en as. Et plus tu fais des erreurs, plus tu souffres, plus du te blesses. Au fond, tout ça demande une habileté que tu n’as plus …
Et lorsqu’il s’éloigne, ta main retombe, et si tu ne dis rien, si tu ne souffles même pas devant lui, ce que ce simple geste accompagné de ses mots provoque en toi est presque insupportable. Ça te brise, et c’est comme si on venait piétiner ce qu’il reste de toi, au sol pour n’en laisser qu’une fine poussière. Non. Il n’est pas Kanaan. Et la seule fois où tu l’as vu, où tu l’as entendu, tu as été inutile, incapable de lui venir en aide, t’apaiser ses sanglots et de le rassurer. Même un petit peu.
Tu finis par te redresser. Un peu. Tu sens que ça tire sur la plaie, et tu fais l’effort de ne pas ruiner son travail, tu y vas doucement, tu t’installes sur le dos, a demi allongée, a demi assise. Et si tu attrapes le verre pour venir boire un peu, tu n’accordes plus le moindre regard à Fahim. Ses mots t’atteignent, évidemment, comme toujours en réalité, ils sont bien là les seules armes capables de te faire mal, de te faire ressentir la douleur à présent. Et puis, finalement, lorsqu’il s’arrête de parler, toi, tu soupires, lourdement.
▬ On m’a dit que je ne pouvais pas comprendre. C’est la voix de Micah qui t’avais lancé ça au visage. Et peut-être bien que c’est vrai.
Peut-être que tu ne pourrais jamais saisir certaines choses. Le pourquoi. Le comment. Tout ce qui le concernaient tous les trois t’échapperais probablement toujours un peu, parce que, tu ne pouvais pas prétendre avoir la science infuse, mais aussi, parce qu’au final, vous n’aviez pas vécu les mêmes choses. Alors oui, Saskya, Kanaan et toi étiez sans nul doute deux âmes écorchées, liées à tout jamais, mais … vos blessures étaient différentes.
▬ Mais toi non plus, tu ne peux pas comprendre. Il n’y a plus d’héroïne … plus de quoi être heureux de me voir. Il ne reste que moi. Une coquille vide, sans doute, c’est là que tu voulais en venir. Et maintenant, tu penches la tête en arrière. J’ai toujours aimé ce gamin … Un gamin qui n’en était plus un, certes. Plus que ma vie elle-même, et plus que tout le reste en réalité. Et voilà que tu souris maintenant, ce n’est pas un sourire radieux, c’est un sourire pâle et fatigué, mais il est bel et bien là. J’ai tué pour lui. Et si je n’ai pas arraché la vie de ces enfants de mes propres mains, c’était tout comme. Tu veux savoir comme j’ai fait ? Et là, par contre, Saskya, tu tournes lentement la tête vers lui, et dans la pénombre, tes yeux brillent étrangement. Je leur ai fais exactement la même chose que ce qu’ils ont osé lui faire, ce qu’ils ont osé me raconter … je les ai mis tous les quatre devant la mort, et j’ai laissé des marcheurs s’approcher. Et maintenant, tu souffles. La suite on la connait, du moins, tu n’as pas spécialement envie de remettre des mots sur ce passage de ta vie. Et tu n’es pas en train de t’en vanter, loin de là, tu as subitement envie de lui expliquer, tout comme il l’a fait avec toi, la dernière fois. J’ai été privée du droit de mourir, ce jour-là, et j’ai eu beau essayer, encore, et encore, morsure, sur morsure, ça n’a jamais fonctionner, je suis encore là. Une pauvre carcasse qui ne sait même plus ce qu’elle fait, ni pourquoi elle le fait … Et subitement, c’est un peu trop pour toi, trop larmoyant, sans doute. Et tu finis par te redresser, vivement, d’un coup. Et lorsque tu ouvres à nouveau la bouche, l’intonation de ta voix, le ton que tu emploies, tout est différent. Alors ne vient pas me balancer tes putains de discours culpabilisants à la con, et ne vient pas non plus me larguer dans le même panier que le reste du monde parce qu’il n’y a personne, je dis bien personne qui ne désire autant moi le protéger seulement … Je ne suis plus assez forte pour ça. Je n’arrive même plus … à l’atteindre tant il est … lointain.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Lun 4 Nov - 23:39
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Fahim/Kanaan
Fahim souffre. Et plus il se délite, plus il perd la notion de ce qu’il était jusque là. Alors oui, quand il lève son regard dur sur elle, quand il lui assène ces mots qu’il pense être vérité, il est à cet instant si loin de son essence même. Il n’est plus Fahim. Il n’est plus les autres. Il n’est juste plus rien.
Ce n’est même pas inquiétant de savoir qu’il est en train de disparaître. Il regarde sa fin approcher et ça ne lui fait ni chaud ni froid. Il se dit simplement qu’il a eu la chance de vivre un peu depuis son réveil. Qu’il a pu faire de belles choses avec MIcah, qu’il a veillé sur un gamin qui en valait le coup. Et puis voilà, c’est la fin du rêve, Fahim va se rendormir, il le sait. Il n’a plus la force d’être lui. Il a à peine l’énergie de lever la tête vers elle.
Et tout ce qu’il fait, c’est l’écouter. Elle. Il sent son coeur se serrer au fur et à mesure qu’elle lui répond, qu’elle lui fait comprendre combien il est loin de la vérité. Et c’est peut-être ça, le plus dur. C’est qu’il se rend compte qu’il n’est tellement plus loin qu’il n’arrive plus à la comprendre, qu’il ne peut plus s’adapter à ce qu’elle a besoin. Et pour cause, même en la regardant, même en voyant la lueur dans ses yeux, il est incapable de savoir ce qu’elle ressent.
Son coeur s’éteint.
« Ne gâche pas ta vie… »
Le tutoiement est revenu alors qu’il se sent partir. Il se redresse, de sa chaise, et il s’avance vers elle, d’un pas lourd. Et, sans lui demander son avant, il grimpe sur le lit et il l’attire contre lui. Il ne lui laisse pas le choix, un peu comme quand Micah prend des décisions. Et pendant une dernière minute, il la cajole, la rassure, l’aime à sa manière et puis, il glisse ses lèvres jusqu’à son oreille et d’une voix morte, il murmure :
« Je te le confie. Il a besoin de toi, bien plus que de nous. Sa voix tremble un peu, et il vient se coller plus à elle, comme s’il cherchait sa chaleur. Il aura peur en arrivant, je t’en prie, ne le relâche pas temps qu’il pleure... »
Et son corps se relâche, comme ça, sans prévenir. Il y a un long silence, comme si plus rien n’allait se passer, jusqu’à ce que des tremblements de peur viennent secouer le corps du borgne.
Et Kanaan, quand tu t’éveilles de ce très long rêve, tu as juste conscience que ton coeur bat si fort qu’il te fait mal. Et ça te fait si peur, mon garçon, si peur oui… Tu agrippes à la personne qui se tient contre toi, sans même savoir qui c’est et tu craques en sanglot silencieux. Tu n’as pas fait de bruit en pleurant depuis que ton papa t’a dit que ça l’énervait. Depuis que tu as la folie dans ses yeux alors que tu pleurais à grands cris.
Et tu trembles de plus en plus fort, mais l’odeur qui te charge bientôt le nez te rassure, sans que tu saches bien pourquoi. Et tes sanglots, bien qu’ils continuent te semblent moins forts, t'étouffes moins peut-être. Tu enfouis plus encore ton visage humide contre le cou odorant et tu inspires aussi régulièrement que tu le peux. Tu voudrais mourir, mais cette odeur t’en empêche.
Et quand tes larmes ne sont plus que deux sillons humides sur ton visage et contre la peau qui te rassurent, tu inspires un peu et tu murmures, sans vraiment comprendre ce qu’il se passe :
« Je t’ai fait du mal, Saskya ? »
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Mar 5 Nov - 12:16
Tout se mélange dans ta tête, dans ton cœur. Un bazar sans nom, digne de ce grenier qui se trouvait à l’orphelinat et dans lequel avait été entassées tout un tas de vieilleries. C’est pareil, pour toi. Tout se mélange, ta colère, ta tristesse, ta douleur, et au fond, il y a tout de même une certaine forme de joie, ensevelie sous le reste, elle peine à exister mais elle est bel et bien là. La joie de le voir, de le savoir en vie, malgré tout.
Tu n’as probablement jamais autant parlé, depuis le début de cette épidémie. Lorsque tu t’arrêtes, tu es d’ailleurs pratiquement à bout de souffle et pourtant, tu te sens plus légère, quelque part, d’avoir enfin réussi à dire tout ça à quelqu’un. Ce n’est peut-être pas la bonne personne, cependant, tu n’en sais rien, tu regrettes déjà d’avoir laisser échapper certaines choses mais quoi qu’il en soit, ce qui est fait est fait et tu n’es pas du genre à te raviser. A la place, assise sur le lit, tu baisses les yeux sur le matelas et si tu voudrais t’excuser, tu n’en trouves toutefois pas la force pour cette fois. En revanche, tu relèves le nez bien vite, et avant que tu n’ais pu réagir, pour le repousser sans doute, voilà qu’il te rejoint sur ce lit, et qu’il vient te serrer dans ses bras. Et ça dure, des secondes, des minutes qui s’étire, une douce étreinte.
▬ Qu’est-ce que tu … Tes paroles restent en suspens. Tu le sens qui se relâche, contre toi, et qui se tend à nouveau, et puis, tu sens les sanglots, et il s’agrippe à toi, de toutes ses forces et toi, tu comprends immédiatement. C’est comme si tu pouvais le sentir.
Contre toi, il tremble, il vient enfouir son visage dans ton cou et toi, tu passes tes bras autour de lui, et tu le sers, tu le sers fort contre toi, alors que ta main elle va et vient dans son dos dans une caresse rassurante. Tu gardes le silence. Même si tu sais que c’est Kanaan que tu sers contre toi, même si les larmes perlent à nouveau sur tes joues, tu ne dis rien, et tu le laisses pleurer, autant qu’il a besoin de le faire contre toi. Tu feras ce qu’il t’a demandé de faire, Fahim, tu ne le lâcheras pas.
▬ Non … non, au contraire, tout va bien maintenant que tu es là. Et pour la toute première fois de votre histoire, tu inverses les rôles. Si tu sais qu’il a toujours eu besoin de toi, tu te rends compte maintenant à quel point l’inverse est tout aussi vrai. Tu m’as manqué, Honey …
Et ça te fais sourire, subitement, de prononcer ce surnom. Honey, le miel, comme celui qui t’avais été offert, une fois, par ce couple à l’accent si Français. Les seuls qui un jour s’étaient laissé charmer par ton regard, qui avaient manifesté l’envie que tu deviennes leur fille. C’était un an tout juste avant cette épidémie, tu l’avais partagé avec Kanaan, ce joli pot de miel et la réflexion était venu naturellement. « C’est doux et sucré, comme Kanaan. » Et ça ne t’avais plus quitté, Honey revenait régulièrement accompagné de ce sourire doux et affectueux.
Tu avais adoré le miel, Saskya. Et tu avais refuser à ces gens le droit de t’emmener loin de cet orphelinat parce que, tu aurais eu l’impression de l’abandonner. D’ailleurs, tu n’avais jamais dit la vérité à ce sujet. « Ils ont changé d’avis. » Avais-tu expliqué, avec un sourire et un haussement d’épaules.
Kanaan
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1915
☣ Messages : 78
☣ ft. : Lavi - D.Gray-Man
Re: don't be affraid. (kanaan) Mar 5 Nov - 14:26
Puisque vous me croyez coupable vous aussi, c'est que je dois l'être.
Saskya & Kanaan
Tu te calmes même si tu as l’impression de ne plus rien comprendre. Tu te calmes et tout ça, ce n’est que par la présence rassurante de la femme qui te serre contre elle. Tes mains autour de sa taille, ta tête contre elle, tu arrives doucement à reprendre le dessus Kanaan. Et si la peur est toujours là, tapie dans l’ombre, agrippée sévèrement à toi, la peine décroît. Tu as toujours l’impression d’être à moitié mort, mais elle est là, et juste pour ça tu ne peux pas continuer à pleurer éternellement.
Parce que Saskya est revenue.
« Tu m’as… tu… m’as… manqué… »
Ta voix est grelottante et tu te rends compte combien tu es fatigué et combien tu as froid. Tu décroches un peu ta tête d’elle alors qu’elle t’appelle par ce surnom doux et rassurant. Et tu oses lever les yeux vers elle. Tu le sais, Kanaan, cette fille sera la seule que tu pourras regarder droit dans les yeux jusqu’à la fin de ta vie.
Parce que Saskya est tout ce qu’il te faut.
Tu frissonnes et pourtant tu forces pour réussir à la regarder un peu mieux, dans sa globalité. Tu découvres son visage blême, comme maladif, et ses yeux humides. Et ça te fait peur de la voir comme ça. Alors tu décroches l’une de tes mains de son dos et tu approches tes doigts de sa joue. Sauf que tu es un enfant et un enfant timoré, Kanaan. Et là, devant elle, tu n’oses même pas toucher sa peau.
« Je voudrais... tellement... pouvoir prendre soin de... toi. »
Et enfin la pulpe de tes doigts vient se poser sur sa joue pâle. Et tu caresses maladroitement son visage, là, en découvrant combien la petite fille que tu aimais déjà étant gamin est devenue une incroyablement belle femme. Ça te transcende, ça te traverse de part en part. Tes yeux rougis, gonflés, s’attardent sur chaque détail et tu as l’impression de la redécouvrir complètement.
« Ne m’abandonne plus… Je t’en supplie... »
Ta voix est si étouffée par l’émotion, et tu trembles si fort. Et puis, sans réfléchir, comme si c’était la chose la plus censée à faire, tu finis par te redresser un peu et attraper la couverture qui est sagement repliée au pied du matelas. Tu ne te souviens pas l'avoir rangée ce matin… comme toujours. Et tu la déplies, tu la tires sur vous et tu la rabats sur vos corps.
Et ce n’est que là, dans le monde protecteur et rassurant de ta couette que tu reviens l’enlacer et que tu te rends compte, mon garçon, que tu n’es plus le petit enfant qui pleurait dans ses bras. Tu as grandi, tu as mûri, tu as changé. Et maintenant tes bras musclés peuvent l’attirer à toi sans crainte de paraître ridicule. Alors oui, tu la serres contre toi… à moins que tu ne te serres contre elle.
« Tu sens bon Saskya. Je voudrais redevenir tout petit et que plus rien ne compte à part toi... Parce que c’est ce que je pensais gamin… Qu’il pouvait bien m’arriver tout et n’importe quoi, ça n’avait pas d’importance parce que toi tu étais là... »
(c) DΛNDELION
Saskya Wynisen
☣ Date d'inscription : 28/10/2019
☣ Points : 1822
☣ Messages : 66
☣ ft. : Saber Sakura (Fate/KOHA-ACE)
Re: don't be affraid. (kanaan) Mar 5 Nov - 19:20
Tu as si peur que ça ne dure pas … les rares fois où Kanaan, le vrai Kanaan, ton Kanaan a eu l’occasion de se montrer à toi jusqu’à présent, ça n’a jamais durer plus de quelques minutes, ça avait toujours à la fois insuffisant, et frustrant, alors, maintenant qu’il est là, que tu l’entends, tu le sers de toutes tes forces, tu t’y accroches comme à une bouée de sauvetage en pleine tempête. Contre toi, tu le sens se calmer, peu à peu, ses sanglots se font plus rares et si sa voix tremble encore lorsqu’il te parle, tu sens qu’il est là, que c’est plus vivable pour lui que la dernière fois.
C’est lorsqu’il lève les yeux vers toi, que tu prends toute l’ampleur de cette situation. Ton regard dans le sien, tu te sens vivante. C’est comme si tu venais de retrouver un morceau de toi-même, la moitié de ton âme. Il est là, Saskya, il est bel et bien là, cet enfant que tu aimais tant, aujourd’hui devenu un homme que tu aimes toujours tout autant, si ce n’est plus, et peut-être d’une façon complètement différente. Tu sens ses mains dans ton dos, ton souffle mêlé au tiens. Et puis, ses doigts sur ta joue, qui glissent, lentement, timidement … ça te procure quelque chose de si puissant que tu penches légèrement la tête pour en avoir un peu plus.
▬ On va prendre soin l’un de l’autre, je ne partirais plus, je te le promets. Et tu sais ce que ça signifie, cette promesse, Saskya. Ça veut dire que c’en est fini pour toi, de lutter contre la vie, maintenant, tu as le devoir de préserver la tienne pour continuer de veiller sur la sienne.
Et le voilà qui bouge, et durant un instant, tu prends peur, en te disant qu’il va s’en aller, encore. Sauf qu’il attire la couverture jusqu’à vous deux, et il t’entraîne dans une étreinte plus chaude, là, bien cachée sous cette couverture qui vous apporte un peu de chaleur. Pour la toute première fois, tu es dans ses bras, et tu t’y sens à la fois petite et en sécurité. Si tu prenais un petit garçon dans les tiens, pour le rassurer, c’est un homme aujourd’hui qui te prends dans les siens, et toi, tu ne résistes pas à l’envie de te blottir contre lui, ton visage tout contre sa gorge, tu respires son odeur, tu t’imprègnes de sa chaleur. Tu pourrais rester là pour toujours, si c’était possible.
▬ Je n’ai jamais voulu que toi, Kanaan. Un souffle. Ce n’est qu’un souffle. Et en y réfléchissant bien, Kanaan était très probablement ton âme sœur. Pour ceux qui étaient croyants du concept, c’était même une évidence, parce que, depuis que tu l’avais rencontré, c’était comme si votre lien était devenu indestructible. Ton corps réagissait au sien, tu pouvais le sentir. Ton cœur aussi, d’ailleurs. Et si à l’époque, votre lien était celui de deux enfants qui s’aiment profondément, aujourd’hui, ça avait encore pris de l’ampleur, et surtout, ça avait une toute autre dimension. Je serais toujours là … Je t’aime.
Accueil
