Aujourd'hui, après le fiasco de l'invasion de marcheurs écourtée, tu décides d'appliquer vaillamment tes nouvelles résolutions. Ainsi, tu choisis de ne pas mettre une de tes fameuses robes de petite fille, privilégiant un pantalon avec un sous-pull. Plus pratique pour ce que tu entreprends. Et tu sors de la maison ainsi. Criant vaguement à ta mère que tu vas te promener. Ne lui laissant pas le temps de te répondre quoique ce soit. Tu évites ainsi de te manger un refus. Après ce qu'il s'est passé avec les marcheurs, tu te sens encore plus surprotégée qu'avant. Tu sais qu'elles t'aiment et qu'elles ne veulent que te protéger. Sauf que toi Kaycee, tu voudrais pouvoir voler de tes propres ailes. Ne plus dépendre toujours de ton entourage. Tu te rêves super-héroïne sauveuse de la veuve et de l'orphelin. Un sourire prend place sur ton doux visage.

Alors que tu prends la direction de la porte sud, le chemin de ronde attire ton regard. Ainsi qu'un milicien au pied de celui-ci. Prenant ton courage à deux, tu t'approches de lui pour lui demander gentiment si tu peux lui apporter ton aide. Depuis cette attaque, tu te sens patriote. C'est ainsi que tu le présentes, avec des mots un peu plus hésitants et bafouillés. Mais l'idée est relativement bien passée. De ton point de vue du moins, parce que du sien, tu sembles juste une fille paumée qu'il rabroue. Te recalant brutalement et t'ordonnant de bouger de là, que tu gênes. Sympathique le gars. Ça donne envie de s'engager dis donc.

Avec patience, tu attends qu'il reparte plus loin à ses activités dont tu ne mérites pas de prendre connaissance. Et lorsque le bougre ne t'a plus à l'œil, tu te faufiles sur le chemin de ronde. Bien moins peuplé que la dernière fois que tu es venue ici. Quand tu arrives, tant bien que mal, en hauteur, le point de vue te coupe le souffle. C'est beau. Triste quand tu contextualises le paysage sous tes yeux. Mais tout de même beau. Puis tu aperçois un mouvement au loin, tu plisses les yeux pour essayer d'analyser ce que tu vois. Échouant à distinguer quoique ce soit. Tu regardes donc à côté de toi pour voir si tu peux trouver une paire de jumelles ou quelque chose qui te permettes de résoudre le mystère qui t'intrigue tant. Un peu plus loin est posé négligemment une longue-vue. Pour toi, c'est un signe du destin pour te permettre de faire quelque chose d'utile. Alors que tu te saisis de cette dernière, tu te penches sur le rebord du mur pour observer ce mouvement que tu as remarqué plus loin. Pendant que tu le recherches avec ta nouvelle acuité visuelle, tu n'entends pas les pas d'un homme s'approcher. Et ce n'est que lorsque sa voix, que tu identifieras plus tard comme celle du milicien qui t'as envoyer promener, t'engueule fortement que tu l'entends. Ta surprise te fait lâcher brusquement la longue-vue du mauvais côté de la barricade. Et alors que tu tentes de la rattraper en te penchant un peu plus, ton pied glisse et tu passes totalement par-dessus le mur de protection. Te retrouvant à l'extérieur.

Aucune chance de ne pas te faire passer un savon en rentrant. Sauf que pour l'instant, tu te retrouves juste figée là, les fesses douloureusement ancrées dans le sable. « Merde. »

Allongée sur le sable, répertoriant tes douleurs, tu te demandes si en bougeant, tu risques d'empirer ton cas. Parce que tes fesses en plus d'être extrêmement douloureuse, propagent un inconfort certain dans tes jambes. Et merde. Tomber ça fait un mal de chien. Surtout que ton cœur s'emballe et bat de plus en plus vite au fur et à mesure que tu prends conscience que tu es dehors. À l'extérieur. En danger. Tes yeux s'agrandissent d'effroi à cette réflexion. Tu dois te dépêcher de rentrer. Tout de suite.

Alors que tu tentes un mouvement pour te relever, un gémissement de souffrance franchit tes lèvres. Te voilà bien, immobile, à la portée de n'importe quel marcheur. Tu te désespères de ta faiblesse. De ton inconscience et ton incapacité à bien faire les choses. Des larmes pointent le bout de leur nez au coin de tes yeux. Tu tentes de les retenir du mieux que tu peux.

Au même moment, une voix parvient à tes oreilles. Te faisant sursauter. Te demandant également comment tu vas. Tes yeux s'écarquillent en prenant conscience qu'il y a quelqu'un près de toi. Qu'il ne s'agit pas d'un marcheur puisqu'il parle. Et alors que ton cœur poursuit son marathon, ta respiration reprend. Soulagée. Tu n'avais même pas remarqué que tu la retenais.

À ta voix, l'homme près de toi ne peut que constater que ça ne va pas. Que tu mens. Mais tu t'obstines à lui dire tout de même. « Je... vais bien ? » Si tes larmes ne coulent pas sur tes joues, elles bloquent efficacement ta gorge. Rendant ta voix rauque et faible. Faible. Comme toi. Puis tu remarques la main tendue. Et tu t'empresses de la saisir. Sachant qu'il est trop douloureux pour toi de te lever par tes propres moyens, pour l'instant. Du moins, tu l'espères. Tu pries pour ne pas t'être cassé quoique ce soit. Tu grimaces en imaginant le savon que tu vas recevoir en rentrant. Ce qui ne te donne absolument pas du tout envie de rentrer. Tu grimaces sous la douleur que provoque le mouvement. Tu grimaces une fois debout à devoir te maintenir sur tes pieds. Et ton cœur bat toujours si vite.

Au son de la voix de ton interlocuteur, tu percutes qu'il te parle à nouveau. Tu prends quelques secondes pour le détailler avant de rougir en t'apercevant de ce que tu fais. Ta gêne augmente encore plus ton rythme cardiaque. Et tu sens que ton palpitant va tout simplement lâcher si tu ne te calmes pas rapidement. Genre là, tout de suite.

Ah, et tu dois répondre à la question aussi. Avant que ça n'énerve ton gentil sauveur. « Je... Je voulais aider. » Tes doigts se tordent sur tes vêtements avec le stress de la situation. Tu ne sais pas ce que tu dois dire et tu as peur, tellement peur de te faire engueuler comme une enfant. Alors que tu n'en es plus une. Tu voulais juste tellement aider. Faire quelque chose de ta vie. Ne pas juste regarder le temps passer. Te prouver que tu n'es pas inutile. Faible. Mais tu es faible. Et inutile. « J'ai... J'ai aper-çu un...  mouvement au loin ? » Ta voix est interrogative. Comme si l'homme face à toi pouvait être celui qui te répondrait. C'est toi qui as vu quelque chose. Pas lui. « J'ai eu peur. Je ne voulais pas que ce soit un... un marcheur. » Le stress te fait parler si vite. Et pourtant, tu bégaies. « Et je voulais juste... juste... voir ce que c'était. Je... voulais juste aider. » Ne pas revivre une nouvelle attaque. Pas si vite après la dernière. Et là, tu paniques définitivement. Parce que tu te rends compte de la stupidité de ton geste.

Ce que tu ne remarques pas, c'est que tu t'accroches à cette main qui s'est tendue pour toi.

À la question, tes yeux cherchent sur l'horizon le lieu plus ou moins précis où tu as vu quelque chose bougé. Tu ne sais pas si tu espères que ce fut un homme ou un marcheur pour prouver que tu es utile et que tu n'hallucines pas. Ou si tu préférerais que ce ne soit qu'un objet inanimé soufflé par le vent. Pour écarter le danger. Et passer pour une incapable paranoïaque en plus de ça. Tu mords ta lèvre. Tu ne retrouves pas la direction précise. Tu n'es pas douée avec l'orientation. Et encore une fois, tu te sens si inutile. Et tes larmes brouillent toujours tes yeux. À tel point que tu ne vois pas le mouvement de l'homme face à toi. Quand il t'adresse de nouveau la parole avec ce qu'il te semble pour objectif de te rassurer, tu écarquilles les yeux à nouveau. Toi, courageuse ? Non... Tu es une pleureuse. Une trouillarde. Tu inquiètes toujours ta famille avec des actions inconsidérées... Tu secoues la tête pour chasser toutes ces pensées de ta tête. Indiquant vaguement une direction de ta main libre. « Je crois... ça devait être par-là. » Tes doigts tressautent en montrant l'horizon sur ta gauche. Tu ne sais pas si tu dois préciser que tu ne pouvais pas le voir à l’œil nu ou non. Sauf que l'homme a tout sauf l'air stupide. Et la longue-vue qui gît près de tes pieds semble être un indice suffisant pour expliciter ce fait.

À l'instant où une main se pose sur ton épaule, tu sursautes. Tu ne t'y attendais pas. Et prise dans tes réflexions, tu n'as plus prêté attention à ton environnement. Grave erreur puisque tu es à l'extérieur. Tu écoutes ce que l'homme te dit. Quelque chose chez lui te pousse à être attentive. À l'écoute de ses paroles. Et quand il te passe gentiment un sermon en te disant de ne pas prendre de risques inconsidérés, tu ne peux que hocher la tête honteuse. Sauf que toi aussi, tu veux pouvoir devenir le genre de personne qui veille sur les autres. Tu ne veux plus être le fardeau des autres. Néanmoins, tu ne vas pas le dire à cet homme. Pas ainsi. Il ne comprendrait pas ton besoin de voler de tes propres ailes. Du moins, c'est ce que tu penses.

Alors que ton immobilisme aidait inconsciemment à refouler la douleur de tes membres en arrière-plan, la pression sur ton épaule se fait plus forte, plus pressante. Te forçant à suivre le mouvement et à avancer. Te faisant grimacer à chaque pas que tu fais. Tu es faible. Même face à la douleur, tu es faible. Tu sais que tu vas avoir des courbatures pendant quelques jours. Ainsi que des bleus. Mais tu n'as pas le droit de te plaindre quand quelqu'un est si gentil avec toi pour te guider vers la sécurité de la ville.

Avec la nouvelle question qui t'est posée, tu comprends que ton interlocuteur cherche à poursuivre la conversation. « Euh... Je... Non ? » Bafouille donc encore plus Kaycee. Histoire d'enterrer totalement et définitivement ta dignité. « Je ne pense pas. » Tu rêves de pouvoir explorer les environs. D'être suffisamment forte pour pouvoir le faire. « Ce n'est pas mon projet à long terme. » Cependant, tu ne te vois pas lui raconter par le détail quels sont tes projets d'avenir. C'est trop gênant. Et surtout ridicule quand on voit comment tu te débrouilles... Tu sais que ce ne sera pas demain la veille que tu parviendras à tes fins. T'en es parfaitement consciente. C'est déjà ça.

Aucun milicien ne t'est venu en aide, parce que tu as désobéi à l'un d'entre eux... « Je pense que j'ai énervé celui qui était vers moi quand je suis tombée... » Ta voix est tellement faible que tu n'es pas sûre qu'il ait tout entendu. Tu ne peux pas totalement en vouloir au milicien. Après tout, tu as consciemment attendu qu'il s'en aille pour t'imposer. Ce n'est pas comme ça que tu vas pouvoir aider les gens. Les bonnes intentions ne suffisent pas. « Je m'appelle Kaycee-Ann. » Tu ne veux pas penser à ce lamentable échec et ressasser. Tu vas finir par sangloter de tes idioties. Et probablement pour évacuer la pression aussi.

Alors pour détourner ton attention de tes sombres pensées, tu détailles enfin l'homme qui t'accompagne. Qui a toujours sa main sur ton épaule pour te guider. Tu vois enfin sa chevelure de feu, ainsi que son cache-œil. Une blessure de guerre ? Son œil, vert, visible semble si concentré sur ce qu'il fait, à l'affût. Tu envies une telle concentration. Il est plus grand que toi. Bien que ce ne soit pas difficile. Musclé aussi. Tu le sens à la poigne qui enserre ton épaule. Pas violemment, mais pas tout à fait avec douceur non plus. Et étrangement, quelque chose chez lui t'attire. Comme une guêpe avec du sucre. Et tu ne comprends pas vraiment pourquoi. « Et toi ? » Tu oses finalement lui demander son nom à lui aussi.

À la vue de l'hypothèse émise par le roux face à toi tes yeux s'écarquillent. Tu ne peux pas envisager que les gens soient si mal intentionnés. Tu crois en eux. Beaucoup trop facilement et tu ne te méfies pas assez. C'est pour ça que tu es incapable d'imaginer quelqu'un si mal intentionné qu'il te pousserait du chemin de ronde pour te faire basculer du mauvais côté du mur. De toute façon, ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé. Et tu le partages bien vite. « NON ! » Tu ne te rends compte que trop tard que tu as crié cette réponse choquée. « Je veux dire, non. Pourquoi est-ce qu'il m'aurait poussé ? » L'avantage, c'est que cette exclamation te faire perdre ton hésitation et tes bégaiements. « Il m'a fait sursauter et j'ai... lâché la longue-vue. C'est en voulant la rattraper que je suis tombée. » Et là, parce que c'est la honte, tu te caches derrière tes cheveux. Évitant le regard de ton sauveur. Néanmoins, un sourire se propage sur tes lèvres en entendant la remontrance que veut faire l'homme qui t'aide à ce fameux milicien. Tu te sens étrangement apaisée avec le roux. La discussion ne semble pas forcée et ça te soulage de voir qu'il y a des gens comme ça.

À ta plus grande surprise, la fluidité de la conversation fut brusquement interrompue quand tu sentis la main sur ton épaule te repousser vers l'arrière. Surprise en voyant le marcheur qui arrive sur vous, tu trébuches sur un petit monticule de sable que tu n'avais pas vu. Merde. Te voilà de nouveau à terre, à grimacer en ravivant les douleurs de ta précédente chute. Tu te mords la langue, pour ne pas laisser le moindre son sortir de ta bouche. Tu ne dois pas déranger le combattant qui se trouve devant toi. Surtout, tu ne dois pas être une distraction qui l'empêcherait de triompher du marcheur face à vous. Parce que toi, tu ne pourras rien faire contre l'ennemi.

Avec horreur, tes yeux sont fixés sur le combat devant toi. Et tu sais que le marcheur n'a plus rien d'humain. Sauf que tu sais aussi que ton père a failli en devenir un. Qu'il aurait pu ne pas être sauvé avant la transformation. Qu'il aurait pu se trouver face à toi. Et la violence de l'acte te dégoûte. Survivre en ôtant la vie d'un tiers te débecte. Ce n'est pas ta philosophie de vie. Tu n'aimes pas ça. Alors tu fermes les yeux. Fort. T'empêchant de pouvoir voir la suite. Tu le sais que c'est nécessaire. Mais tu es trop pure pour t'abaisser au crime. Pourtant, tu le sais et tu l'as déjà vécu. Sauf que l'entendre dire d'un autre, et le voir de ses propres yeux, ça n'a rien à voir. Tu aurais préféré continuer d'ignorer la dure réalité.

Appréhendant ce fait, tu ne rouvres les yeux que lorsque le roux te parle de nouveau. Se présentant à toi. Micah. C'est un joli prénom. Tu te relèves à nouveau, grimaçant toujours et détournant les yeux du cadavre près de vous. « Micah. » Tu prononces son nom pour voir quel effet il a avec ta voix. Tu apprécies le résultat. Néanmoins, tu rougis en te rendant compte que tu n'enchaînes sur rien de plus. Alors, tu forces ta respiration à rester calme et tu le remercies. « Merci... Pour ça. » Et tu indiques vaguement la direction du corps.

Avec du recul, c'est encore bien trop dangereux pour toi dehors. Tu le savais, mais en avoir la preuve te refroidit quelque peu. « Tout ça à l'air si facile pour toi... » God. Kaycee, tu aurais dû retenir cette phrase. Ne pas la laisser s'échapper de ta gorge. C'est trop la honte. Et tu rougis encore à ce constat.

Avec tout ça, tu n'as pas eu l'occasion de t'horrifier d'avoir tutoyé un inconnu !

À quoi pensais-tu ? Tu ne sais pas, mais pour toi, il n'y a pas de raisons que les autres soient méchants gratuitement. Et tu ne penses pas avoir été une raison suffisante pour justifier un tel acte. Sauf que ce n'est pas l'avis du roux face à toi. Qui pense au contraire que tout acte n'a pas à se justifier. Tu voulais dire quelque chose sur le fait que les miliciens ne peuvent pas être mauvais puisqu'ils sont là pour vous protéger. Cependant, la dernière phrase de cet homme t'en empêche. Il t'a cerné très rapidement. Tu es peut-être bien trop gentille pour un tel climat. Et tu finiras probablement par être irrémédiablement blessée. Mais Kaycee, n'est-ce pas pour éviter ça que tu as choisi de tout faire pour être capable de te débrouiller par toi-même ? Et tu crois sincèrement que tu vas pouvoir y arriver sans avoir à changer ta manière de penser. Tu as peur d'avoir un jour à devenir cruelle et détestable pour survivre. Oh oui, tu en as très peur.

Apathique, tu observes les alentours. C'est vrai. Il le fait avant tout pour lui. Parce que les gens, ici sauvent leurs peaux avant celle des autres. C'est la loi de la jungle. Du plus fort. C'est ce qui régit la vie dans une telle apocalypse. Tu devrais juste être heureuse d'avoir pu bénéficier de cette chance d'avoir été sauvée même involontairement. Tes yeux se baissent à ce constat. C'est si triste. Tellement loin de la vie que tu désires vivre. Des larmes franchissent la barrière de tes paupières. Tu ne les sens pas. Tu ne sanglotes pas. C'est juste la réalité qui te rattrape.

Avant que ta voix ne se brise, tu lui indiques que oui ça va. Tu n'as pas le choix que de le faire. Tu t'es montrée suffisamment faible depuis le début. Tu ne peux pas te permettre de te plaindre de tes petits tracas sans considération pour les autres.

Ahurissant, quand en regardant autour de toi, tu te rends compte que tu es retournée à l'intérieur des barricades. Sans t'en rendre compte, perdue dans tes réflexions. Tu écarquilles les yeux en regardant les environs. Te voilà en sécurité et pourtant, ton sentiment d'insécurité te ronge toujours de l'intérieur.

Avec un sursaut, tu relèves la tête vers Micah pour l'écouter te parler. Tu vois. Tu penses pouvoir comprendre. Sauf que tu te sais incapable d'agir d'une telle façon. Déjà, tu n'es pas une combattante. Ce qui diminue grandement tes possibilités. Et tu ne vas certainement pas lui raconter que tu sais tresser les cheveux à la perfection et faire de jolies coiffures. Ce serait bafouer les talents que possède le roux. Tu n'as étrangement pas envie de le décevoir non plus. Alors tu ne vas juste pas lui dire que tu penses qu'il a tort. Tu vois mal ce que tu serais capable de faire qui lui poserait de grandes difficultés.

Dis Kaycee, t'es-tu déjà perdu dans un œil aussi vert que celui face à toi ? Foncé, sombre, envoûtant et si attirant. Avec un tel regard, tu as la stupide impression d'être quelqu'un d'important pour l'homme face à toi. Comment alors que tu ne le connais que depuis quelques minutes, tu pourrais avoir obtenu une telle importance ? Que tu es arrogante à vouloir le croire. À vouloir avoir cette place. Tu ne peux même pas prétendre le connaître, après tout, tu ne sais de lui que son nom. Si joli nom. Envoûtant, comme son regard. Sauf que tu as envie d'y croire. Et tu ne comprends pas.

Le fait que le roux dise ouvertement qu'il va te protéger ne fait qu'amplifier ton sentiment. Hé Kaycee, pourquoi tu rougis ?  Parce que tu es heureuse d'une telle attention ? Oui. Ton regard pétille, non pas de larmes contenues, mais bien de joie. Tu es cruellement naïve. Parce qu'il pourrait te faire du mal dans la seconde et tu sentirais déjà un énorme sentiment de trahison. Comment as-tu pu t'attacher si vite à un inconnu ? Tu ne sais même pas s'il est vraiment quelqu'un de bon. Sauf que la petite voix dans ta tête te rappelle qu'il t'a protégé. Et qu'il a dit qu'il continuerait à le faire. Serait-ce une promesse ?

Alors qu'un sourire fleurit sur tes lèvres et éclaire ton joli minois, que tu ne le quittes pas des yeux, comme pour appuyer tes futures paroles. Même si tu ne sais pas depuis combien de temps il t'a offert ces mots, quelques secondes ou plusieurs minutes déjà, tu tiens à lui montrer ta gratitude. « C'est une promesse ? » Et tu ne peux empêcher tes joues de se couvrir de nouvelles rougeurs. « Je la tiendrai ! » Tu ne sais pas encore comment, mais tu le feras. Voilà peut-être qui va t'offrir une voie à suivre pour te guider dans tes projets.