Ton hurlement retentit de l’autre côté de la porte Sud que tu viens de passer pour rentrer en ville. Bien que tu boites encore un peu, tu n’as pas pu t’empêcher de ressortir de la ville ce matin. Tu n’es pas allée très loin, et t’as même vu un médecin pour que ta cheville soit maintenue au mieux. Ton objectif était simple, en faite. C’est jusqu’à la voiture que vous avez découvert avec Kelsier que tu es retournée. Et en la fouillant, tu as pu récupérer deux pulls et un jean, des piles rechargeables et un bidon.
Et c’est ça qui a posé soucis en faite. Ce putain de bidon d’essence, à moitié rempli que tu t’es mise en tête de ramener en ville pour l’échanger contre quelque chose de plus utile. Des armes, t’en as, des vêtements, tu viens d’en trouver, alors tu voudrais quelque chose d’autre. Ce putain de duo de talkie walkie qui changerait la donne, t’en es certaine.
« AH ! CETTE FURIE M’A MORDUE ! -C’EST A MOI ! NI TOUCHEZ PAS ! »
Ton hurlement ce même à celui du milicien qui est en train de te tenir alors qu’un autre essaie de t’arracher le bidon d’essence des mains. T’as compris que ça allait mal se passer dès que leur regard a changé en te voyant arriver. Ils t’ont attrapée dès que tu as passé la porte et ils t’ont traînée dans une rue à l’écart du passage des explorateurs.
Alors oui, tu viens de planter tes dents dans le bras de celui qui te tiens, une main plié en clé dans ton dos, le bras sur ta bouche, étouffant en grande partie ton second cri. Et il hurle, alors que tu te débats comme une folle furieuse. L’autre est en train de reculer avec l’essence, et tu vois rouge. Dans un sursaut de force, de haine, de peur parce que l’air ne te parvient plus correctement, tu te plis en avant et avec l’élan t’arrives à faire tomber celui qui te maintient par dessus toi.
« AHHHHHH ! »
Ta cheville se plie sous ton bond sur l’autre qui essaie de fuir et le cri de douleur se mêle à celui de ton attaque. Tu tombes sur le milicien, voleur de bas étage plutôt !, ton poignard en avant sur sa gorge, prête à le tuer là, et sans sommation.
Toi de mauvaise humeur ? Oui. Très probablement. Tu avais passé une très mauvaise nuit, un sommeil bien trop léger, des pensées contradictoires, un cerveau qui refusait tout simplement de se mettre en pause le temps de t’accorder quelques heures de repos. Tu étais fatigué, oui. Voir même épuisé. Ça ne t’arrivait pas très souvent, mais tu ne parvenais tout simplement pas à récupérer de la dernière sortie. Tu en avais trop fait. Et pour couronner le tout, la veille, on t’avait appris que ça avait été inutile, puisque non seulement, les gamins du vieux bonhomme n’étaient jamais rentrés, mais en plus, ce dernier avait succombé après un énième arrêt cardiaque. C’était comme ça, tu le savais, qu’on ne pouvait pas sauver tout le monde et pourtant, tu étais frustré. Tu aurais voulu être utile, sur ce coup.
Tu étais à deux doigts de renter. Le sommeil avait eu raison de toi, tu le sentais, tu te donnais l’impression d’être l’un de ces infectés, à force de te traîner, plutôt que d’avancer pour de bon. Aucune énergie. Et pourtant, Kelsier, lorsque ce cri te parvient aux oreilles, tu te redresses immédiatement. Le corps tendu, les oreilles aussi, tu écoutes, et franchement, tu n’as pas énormément de difficultés à trouver la source de tout ce remue-ménage. Lorsque tu apparais, au bout de la rue, c’est pour soupirer. Ton poing vient s’écraser contre le visage de ce milicien en fuite et tu récupères le bidon qu’il serrait si précieusement contre lui avant de t’avancer plus en avant. Ce n’était ni le jour, ni le moment pour tomber sur cette furie, pourtant, tu n’avais d’autre choix que de rester, et de gérer ça.
▬ Arrête-toi, Theresa. Ta voix est étrangement calme, pour quelqu’un qui fait face à une telle situation. Elle pourrait le tuer, tu n’as aucun doute sur le fait qu’elle en soit capable, en réalité. Tu peux le lâcher maintenant. Et comme pour appuyer tes dires, tu jettes le bidon au sol, près d’elle. Je suppose que c’est ce que tu veux …
Tu n’as pas besoin de poser trop de questions. Elle s’est déjà bien assez plainte de la milice auprès de toi pour que tu comprennes ce qui est encore en train de lui arriver. Cependant, tu ne vas pas la laisser tuer un homme pour une telle histoire, alors, tu viens t’accroupir, et tu la fixes, ce regard si neutre, si calme, pourtant dénué de douceur, ou d’une quelconque sévérité. Un regard dur, oui. Mais qui n’inspire rien de plus.
▬ Je suis trop fatigué pour me battre avec toi aujourd’hui, récupère ce qui t’appartiens et je m’occuperais de punir ces deux crétins, d’accord ?
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Lun 21 Oct - 0:33
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
Tu grognes, c’est à la limite si tu lui baves pas dessus. Et si ça arrivait, franchement, tu t’en foutrais comme pas deux. Et ton poids se fait de plus en plus lourd sur le manche de ton poignard et sur la gorge de ce connard. Et tu sais que tu vas l’achever là, comme ça, et que tu n’en tireras aucune joie. Tu seras probablement dégoûtée d’avoir dû prendre la vie d’un humain et pas d’une de ses saloperies dehors, et pourtant, t’as pas le choix. Ces fouteurs de merde ont cherché ce qui leur arrive et…
Une voix. Sa voix. Tu te figes, et si tu ne relèves pas les yeux, c’est uniquement pour ne pas perdre tout le reste de ta concentration. Mais oui, tu cesses d’ouvrir le fil sanglant sur la gorge de l’homme et tu serres même un peu plus fort les dents quand le bidon d’essence apparaît dans ton champ de vision. Là, t’as plus de raison de continuer, et pourtant, ton corps refuse de bouger. C’est comme si tes muscles étaient verrouillés dans cette position.
« Kelsier… »
Prononcer son prénom sur un ton rauque et retenu est comme la clé qui débloquer ta tête. Alors qu’il s’agenouille pour te regarder, ta tête se relève de l’homme qui pleure sur le sol, comme un enfant, et tu viens découvrir le visage fatigué de l’homme. Et quel homme…
Depuis que tu es revenue en ville, tu n’as pas pu chasser de ton esprit son visage et l’éclat lumineux de ses yeux. Parfois, la nuit, tu sens la chaleur de ses mains sur ta peau, et ta bouche devient brûlante de ce qu’il t’a donné… avant de te le reprendre brusquement. Et là, face à lui, toute la haine qui bout en toi à chaque fois que cette foutue cheville te fait souffrir s’évapore brusquement.
Il est là.
« D’accord. »
Sauf que t’es pas normale. Tu ne l’as certainement jamais été. En plus de la lecture et de l’écriture qu’il te manque, les normes sociales ont été jetées aux orties. Alors quand tu fais quelque chose c’est pas besoin ou comme là, pas envie. Et si tu relâches la force de ta main sur la gorge de l’homme, c’est pour te pousser vers lui. Sans prévenir, lame en avant, yeux troublés tu te jettes à son cou.
C’est brusque et franchement, ça doit être bizarre à voir de l’extérieur. Parce qu’une petite chienne furieuse est toujours à califourchon sur son ex-victime, pendue au cou du dernier arrivé. Et que t’as même le culot d’enfouir ta tête contre sa gorge, juste le temps de t’imprégner de son odeur. Et puis, aussi brusquement que tu t’es jetée sur lui, tu te remets debout et tu repousses ta victime d’un coup de pied brutal avant de marmonner.
« Viens chez moi, j’ai du r’montant pour gens crevés. »
Tu commences à la connaître, un peu. Disons que tu te penses relativement capable de l’anticiper, maintenant, bien que tu n’y sois pas parvenu les fois précédentes, bien qu’elle soit toujours parvenue, elle, à te prendre par surprise, au final. Tu te dis que ce n’est pas comme ça que tu vas y arriver, en ne faisant que demander. Elle est bien trop têtue pour ça. Et pourtant, tu tentes, oui, parce que tu n’as pas l’énergie pour affronter Theresa. Avec elle, tu avais de toute façon toujours l’impression de sortir perdant …
Et tu la fixes. Sans détermination aucune. Tu t’attends à ce qu’elle t’envoie paître, qu’elle te hurle de t’en aller, de ne pas t’en mêler mais à la place, elle ne souffle que ton prénom avant d’abdiquer. Et quand ce simple « d’accord » s’échappe de ses lèvres, tu as cette expression de surprise qui passe sur ton visage. Ça avait été si facile, que ça ne pouvait certainement pas s’arrêter là. Et là-dessus, tu as raison, puisqu’alors qu’elle fait mine de quitter cette place qu’elle occupe au-dessus de ce milicien en larmes, c’est à ton cou qu’elle vient s’accrocher. Elle manque même de te faire perdre l’équilibre, lorsqu’un frisson te parcours, quand elle vient enfouir son visage contre ta gorge, un instant. Ça ne dure pas longtemps, quelques secondes à peine, et puis, elle se redresse et la voilà de nouveau sur ses jambes.
Tu agites la tête, de gauche à droite, dépité. Tu pourrais refuser sa proposition et franchement, c’est même ce que tu devrais faire. Ce serait le choix le plus censé, mais … rien n’est censé, lorsqu’il s’agit de Theresa alors tu te lèves à ton tour, et tes yeux ambrés se posent sur le milicien qui se redresse, lentement, qui reprends son souffle et se remet lentement de ses émotions.
▬ Je m’occuperais de votre cas à tous les deux plus tard. Déguerpis ! Et tu le ferais. Tu n’étais pas du genre à oublier ce genre de choses, encore moins à oublier un visage quand tu l’avais dans collimateur.
Mais pour l’heure, tu te détournes de cet homme. Il n’a même pas répondu, sans doute que pour l’instant, être en vie et avoir réchapper à cette furie lui emporte peu que le savon et la punition sévère qui l’attends par la suite, pour tout ça. Et dieu seul sait à quel point tu le seras, sévère.
Sans un mot supplémentaire, encore moins un regard de plus pour la rousse, tu t’avances dans la ruelle pour en sortir et une fois dans une voie plus dégagée, tu respires un grand coup, un bol d’air, loin d’être frais, mais dont tu as pourtant besoin tout de même. Tu t’arrêtes, tu l’attends. Et ce n’est que lorsqu’elle te rejoint que tu tournes la tête dans sa direction.
▬ Tu as un don pour t’attirer des ennuis. Et toi un don pour t’y retrouver mêlé, visiblement.
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Mer 23 Oct - 16:07
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
Il se relève, à tes côtés et vraiment, Theresa, tu oublies complètement ce qu’il vient de se passer. Enfin, après t’être vengé de l’homme au sol d’un coup de pied, s’entend. Une fois fait, tu te penches pour ramasser le bidon d’essence alors que Kelsier leur fait ses remontrances, et puis tu te retournes vers lui. Sauf que si tu t’attendais à ce qu’il te parle ou face un geste vers toi, il se met en route et tu te retrouves à le suivre en boitant, ton bidon dans les bras.
Merde, t’avais pas fait gaffe que ça pesait si lourd et que tu avais si mal à la cheville. La faute à qui hein ? Aux miliciens, comme toujours ! Sauf que tu ne le dis pas parce que le regard de l’homme tombe sur toi et tu ne peux t’empêcher de lui lancer un sourire flamboyant avant de répondre :
« Au moins j’ai un don ! »
Et tu te rends compte que ta réaction n’a aucun sens logique. Tu agis comme si tu étais avec Kell et en toi, l’envie de voir Kelsier se mélange tellement à la colère de l’incompréhension de votre dernière entrevue. Alors oui, tu te mets en route, sans rien rajouter, en galérant juste avec ton chargement et ta cheville bandée.
Finalement, tu le mènes sans vraiment de soucis jusqu’à chez toi, et comme tu le lui as déjà prouvé à votre dernière rencontre, la porte n’est pas fermée. Tu la pousses de l’épaule et tu viens lâcher le bidon sur ton lit en soufflant fortement. Ensuite, et seulement ensuite, tu te retournes vers lui. Ton sourire maladroit n’éclaire même pas le doute dans tes yeux, alors que tu t’avances d’un pas vers lui.
« Tu n’es pas revenu me voir. C’est une affirmation, alors que ton sourire s'efface lentement et que tu t’arrêtes à mi-chemin sans savoir si tu peux approcher plus. Tu m’en veux à ce point ? »
Et te voilà, à attraper un de tes bras de ton autre main et à reculer d’un pas. L’angoisse dévore ton visage, une seconde, et puis, brusquement tu fais volte-face. Tu fonces vers ta “cuisine” et tu balances pêle-mêle du pain, du miel, un restant de terrine que tu as trouvé dans une de tes expéditions, et puis des verres et cet affreux alcool de patate que tu as toujours chez toi.
« Viens, installe-toi, tu peux prendre ce que tu veux. »
T’es étrange, comme si tu faisais un effort pour paraître plus humaine, plus polie aussi. En tout cas, ça rend bizarre, c’est certain. Tu sers les deux verres à ras bord et tu en pousses un verre lui sans le lâcher du regard. Tes lèvres s’entrouvrent, hésitent, se referment plusieurs fois et tu finis pourtant par poser la question qui te brûle les lèvres :
« Tu vas bien ? »
Oui, c’est ça que tu n’osais pas demander, parce que la question à bien plus de profondeur qu’un simple “ça va”. Tu le sais, et tu espères qu’il le saura aussi. En tout cas, sans attendre, tu attrapes ton verre et tu le descends aussi brusquement que tu l’as servi.
Un don, tu parles. C’est plutôt une malédiction qui lui colle aux fesses mais ça, tu te garderas bien de lui dire de vive voix. Non, tu préfères continuer dans ton silence, même si ton regard parle de lui-même, tu te vois mal l’enfoncer davantage alors que, franchement, elle est comme toi aujourd’hui, Kelsier, elle fait un peu peine à voir. T’es pas le seul à conserver les séquelles de votre tentative de faire équipe … C’est peut-être pour ça que tu décides de la suivre en silence, sur ce chemin que tu connais déjà, jusqu’à chez elle. Pour ça aussi que tu pénètres dans l’appartement, et que tu t’arrêtes, comme la dernière fois, à deux pas de la porte alors qu’elle dépose ses affaires sur son lit.
▬ Tu devrais penser à verrouiller cette porte.
Deux fois que tu venais ici, et si la première fois, la précipitation t’avais poussé à la fermer à ce sujet, tu ne manques pas cette fois de faire la remarque quant à cette entrée que n’importe qui était capable de franchir. Il suffisait d’un appui sur la porte pour pénétrer dans l’appartement … tu l’aurais pensé plus prudente concernant son espace personnel, d’ailleurs.
Cependant, c’est une autre discussion qu’elle engage, de son côté. Et tu passes une main sur ton visage, avant de croiser les bras. Elle avait un sacré culot, cette nana, tu le répètes, tu te le répéteras probablement encore plusieurs fois d’ailleurs.
▬ C’est pas toi qui disait que tu voulais te débrouiller ? Que tu pouvais faire les choses par toi-même ? T’agites la tête, et puis tu t’approches, sans pour autant venir te servir dans ce qu’elle a déposé là. Je t’en veux pas.
La colère était vite passée, bizarrement, cependant, tu avais simplement choisi de ne pas revenir vers elle, peut-être parce que tu n’avais aucune envie que ça tourne encore à l’affrontement, ou alors, parce que tu avais estimé avoir eu ta dose, durant un temps, du moins.
▬ Je suis crevé, mais ça passera. Assis au sol, ton dos appuyé contre le lit, tu penches la tête en arrière et tu te mets à fixer le plafond. Tu as vu un médecin ? Pour ta cheville, je veux dire. T’as l’air de boiter encore pas mal, non ? Ouais, c’est ça. Contentes toi des banalités, c’est bien plus simple et au moins, tu ne prends pas trop de risques avec ça.
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Mer 23 Oct - 21:24
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
Un mouvement confus t’échappe quand il parle de la porte, et, comme une idiote, tes yeux vont de lui, au battant de bois avant que tu ne répondes, presque innocemment :
« Y’a rien à voler ici. Soit je suis réveillée quand j’ai du matos, soit je le refourgue ou le planque. Celui qui viendra là ne trouvera rien… à part moi et mon pieu, j’entends. »
Et te voilà à tourner le dos et hausser les épaules pour remplir ta table de conneries. Vraiment, tu ne vois pas pourquoi tu prendrais la peine de fermer. Ça ne fera que croire aux gens que tu planques quelque chose de valeur en plus. Et puis bon, tout le monde craint que tu ne ramènes l’infection avec toi, alors bon, tu es relativement tranquille.
Tu viens de finir ton verre quand il te répond et tu fronces les sourcils, au départ, sans comprendre où il veut en venir. T’es lèvres s’ouvrent, se referment sans en demander des explications parce que la fin de sa réponse te convient. Il ne t’en veut pas, c’est tout ce que tu voulais savoir !
Et il finit par s’asseoir et toi, tu le regardes sans vraiment savoir quoi faire. T’as envie d’aller te mettre prêt de lui, et en même temps t’hésites tellement que tu restes là, debout, comme une andouille. Et c’est vraiment ce que tu es, dans le fond. Une idiote de fille, avec de stupides sentiments, et une incroyable nullité pour les gérer. Et ça, tu ne peux l’accepter qu’avec une chose : l’alcool.
« Tu n’dors pas assez ? Que tu lui demandes en te resservant un verre de liquide transparent. T’as b’soin d’un break, nan ? Tu continues sur ta lancée de questions, t’es plus douée pour les poser qu’y répondre. J’ai vu un type qui me la bander correctement, mais j’me suis fait mal en sauter sur ce type, tout à l’heure. »
Et tu lui annonces ça tranquillement, comme si c’était la chose la plus normale du monde. De toute façon, tes pensées sont attirées par autre chose. Tu attrapes les deux verres remplis à ras bord et tu avances vers lui, qui est appuyé contre ton lit. Tu finis par lui tendre sa part sous son nez et tu marmonnes, maladroitement :
« M’laisse pas boire seule. »
Et tu attends qu’il prenne son verre pour ramener la bouteille pas loin et t’asseoir en faisant l’équilibre avec le niveau de ton verre près de lui. Pas a côté, en face, plutôt, comme pour pouvoir presque le toucher, mais ne pas t’imposer. C’est le seul bon milieu que tu as trouvé en faite. Tu le regardes longuement et tu finis par tendre brusquement ton verre vers lui.
« On trinque ? Mes parents faisaient ça pour fêter des trucs. »
Tu n’ajouteras rien. Tu n’as ni la force, ni l’envie d’argumenter, quel que soit le sujet sur lequel tu pourrais te lancer, face à Theresa, ce serait comme tenter de se suicider en courant droit dans un mur. Ridicule, donc. Et inutile, sauf si on aimait souffrir pour rien. A la place, tu laisses la place pour l’un de tes soupires, probablement que tu essaies quand même de lui faire comprendre que t’es pas forcément d’accord, parce que, franchement, ce n’est pas tellement pour les objets qu’on pourrait lui voler que tu as émis cette inquiétude, mais bel et bien pour elle, vu le nombre d’ennuis qu’elle parvenait à s’attirer … était-ce si surprenant ?
▬ Je pense surtout que j’en ai trop fait, la dernière fois. Parce que oui, t’es un chef d’escouade à la milice, et quand tu ne sors pas, tu te contentes de rester enfermé, de faire le boulot typique d’un bon milicien. Un boulot bien trop souvent soporifique, à ton goût et qui ne te prends pas tant d’énergie que ça, au final. Quelle idée, aussi … Pourtant, Kelsier, pour cette fois, tu ne peux pas tellement lui reprocher ça, parce que, ce n’est pas sa faute à elle, tu le sais, qu’elle n’a fait que se défendre, quand bien même visiblement avec elle, se défendre c’est attaquer.
Tu n’as toujours pas bougé. Pas d’un pouce, en vérité. Tu es toujours en train de fixer le plafond craquelé, lorsque tu perçois son mouvement, dans la pièce, et cette odeur d’alcool fort qui vient agresser tes narines. Quand tu baisses les yeux, elle est là, devant toi, à te tendre ce verre que tu prends sans grande conviction. Tu n’as jamais été du genre à baigner dans l’alcool. D’ailleurs, si tu bois, généralement, c’est un verre d’un bon alcool. Loin de toi l’idée d’aller t’empoisonner avec ce que les paysans de l’est fabriquent. Cependant, pour le coup, tu abdiques, et si tu ne viens pas tremper immédiatement tes lèvres dans le liquide transparent, c’est parce que tu te penches un peu en avant.
▬ Et qu’est-ce qu’on a à fêter, exactement, hein ? C’est une vraie question, ça. Non parce que, pour rappel, la dernière fois, quand vous êtes rentrés, vous étiez tous les deux en piteux état.
La dernière fois, tu l’avais laissée à la porte pour foncer au centre médical, et tu n’avais pas pris de nouvelles parce que tu étais persuadée qu’elle finirait par te jeter quelque chose à la figure. Et là, pourtant, elle se tenait devant toi, un verre à la main, la bouteille à portée, visiblement prête à picoler avec toi.
Pourtant, malgré tout, tu viens quand même cogner ton verre contre le sien.
▬ A ce qui te feras envie.
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Lun 28 Oct - 20:02
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
La grimace qui apparaît sur tes lèvres à l’évocation de la fameuse “dernière fois” ne te rend vraiment pas plus jolie… loin de là. Mais il faut dire que cette sortie a été particulièrement épuisante pour toi, et tu sais assez bien combien ça a dû être dur pour lui aussi. Pour lui, surtout ! Alors si tu ne réponds pas, ton visage lui ne peut pas cacher les réminiscences de cette catastrophe, la honte et l’angoisse qui te rongent la tête depuis. Tu baisses même les yeux, sur tes pieds, pour ne pas avoir à subir de mots trop difficiles à entendre.
« Excuse-moi… »
Tu arrives à articuler ça dans un souffle quasiment imperceptible, la mine basse. Tu restes comme ça plusieurs secondes, peut-être même plusieurs minutes et tu ne reviens à toi que lorsqu’il te demande ce que vous pouvez fêter. Tu te dégivres et ta mine encore honteuse se relève sur lui. T’as littéralement l’air d’un petit chiot innocent, à le regarder comme ça. On en oublierait presque que tu as de sacrés crocs, dans la réalité.
« Nos retrouvailles ? »
Ta voix est un couinement, et pour la première fois depuis bien trop longtemps, tu te ratatines face à quelqu’un. Adieu le grand sourire et l’aisance que tu lui as servie avec son verre d’alcool. Tu fais vraiment peine à voir, maintenant, et ça te rend mal. Ça te fait mal au fond de toi, et ta main libre se serre en un poing qui ne présage rien de bon.
Pourtant, c’est encore lui qui brise ton silence en venant cogner son verre au tien. Ton visage est traversé par la surprise et puis tu relâches ton souffle en un soupire lourd. Tu avales ton verre d’une traite directement, et tu reposes le verre sur le sol en secouant la tête, parce que la chaleur te brûle de partout, pendant une courte seconde.
« Alors ce sera à ce soir ! Tu finis par reprendre, en le regardant fixement, comme si ton regard pouvait le décider à en faire autant que toi, avec son verre. Parce que je suis contente de te voir et que je ne compte pas te lâcher de si tôt ! »
Et comme si tu n’avais pas eu cette mine si effrayée quelques minutes plus tôt, te revoilà avec un grand sourire sur les lèvres. Tes yeux brillent et on pourrait sûrement tout autant accuser l’alcool que la joie ou bien d’autres choses d’en être la cause.
« Tu devrais rester cacher ici jusqu’à ce que ça aille mieux… ta fatigue, j’entends. Au pire, on dira que je t’ai ligoté… tout le monde y croira, crois-moi. »
Et au fond cette idée te plait, Theresa… peut-être même un poil trop.
La voilà qui s’excuse. Vraiment. Evidemment, il aurait été encore plus étonnant de l’entendre te faire un vrai discours pour s’excuser, de l’entendre revenir sur tout ce qui avait pu se passer la dernière fois que tu avais eu l’idée de la côtoyer. Ce ne sont que deux petits mots, lancés avec un peu d’hésitation sans doute et si tu les entends, si tu acceptes évidemment ces excuses, tu ne dis rien, tu ne commentes pas, et tu évites simplement de rebondir là-dessus. Peut-être aussi parce que la suite est pour toi encore plus surprenante …
Des retrouvailles. On ne va pas se mentir, Kelsier, tu ne sais pas encore, à ce moment, si ces fameuses retrouvailles méritent d’être fêtées puisqu’avec Theresa, tu ne sais pas sur quel pied danser, tu ne peux même pas essayer d’anticiper quoi que ce soit, parce que tu sais qu’elle finira toujours par t’avoir par surprise.
▬ Tiens donc. Tu finis par avaler ton verre, toi aussi. D’une traite, mais sans grimacer comme elle a pu le faire, même si le goût brûlant ne manque pas de te faire frissonner. A ton tour, tu te débarrasses de ton verre, que tu poses par terre avant de pousser dessus pour le faire glisser sur le plancher abîmé. Puis, tu te penches en avant. Qui croirait que je t’ai laissée m’attacher, hein ?
Tu la fixes, tu ne la lâches plus du regard. Tu as l’air sûr de toi, pourtant, tu ne l’es pas. Tu ne l’es même pas le moins du monde parce que tu ne comprends pas cette fille, tu ne sais pas ce qu’elle veut de toi, tu ne sais pas à quoi est-ce qu’elle est en train de jouer, avec toi. Elle est là, assise en face de toi, elle change d’expression aussi rapidement que tu changes de chemise. Tantôt, tu peux lire le doute, l’hésitation et la seconde d’après, la revoilà en train de te sourire comme une gamine attardée.
▬ A moins que tu ne penses vraiment que tu pourrais y arriver par la force … Et te voilà à nouveau en train de la chercher. De la provoquer. Toujours est-il que tu recules à nouveau, et ton dos reprends appui sur le côté du lit. Je comptais prendre ma journée, ça me suffira. Et puis te connaissant un peu … je doute que rester près de toi soit réellement reposant.
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Mar 29 Oct - 21:04
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
Il te cherche… ou il te provoque en tout cas. Et pendant quelques secondes, ça te surprend vraiment Theresa. Tu restes devant lui, alors qu’il s’est penché vers toi, et tu le regardes en te surprenant à dévorer chacun de ses traits et de ses expressions. Et c’est quand tu te rends compte que tu le regardes fixement depuis trop longtemps que tu te décides, enfin, à réagir.
« Tout le monde ! Tout le monde sait que je finis toujours par avoir ce que je veux ! Et puis, t’es peut-être plus fort que moi, mais je suis plus vicieuse. J’ai peut-être drogué ton verre pour qu’tu tombes dans les vapes, histoire que je t’attache sans difficulté. »
Et tu lui souris de toutes tes dents, parce que tu es fière de toi. Tu sais que c’est une stratégie qui marcherait, tu y as pensé plusieurs fois depuis que vous êtes rentrés et que tu as eu, par moment, envie de te venger de son comportement. Tu avais tout préparé, et même si la drogue était dans autre chose que de l’alcool, tu sais que cette idée aurait pu fonctionner et ça te fait sourire davantage.
Mais voilà, Kelsier ne s’arrête pas là et tu sens la même attirance grandir en toi, au fur et à mesure qu’il continue son petit jeu de provocation. Tu l’écoutes, lèvres pincées sur un sourire énigmatique et quand il s’écarte de toi pour revenir s’appuyer contre le meuble, tu souffles fortement à sa remarque.
« Oh, j’te permets pas ! Je peux être reposante comme personne ! Je serai reposante, tu verras. Parce que oui, Theresa, dès qu’il te dit qu’il ne travaillera pas demain, tu décides aussi sec que tu ne le laisseras pas partir de chez toi aussi facilement. Si tu as besoin, je pourrai même te faire un peu à manger… ou aller en cherche plutôt… Et puis je sais où avoir des plantes pour t’aider à aller mieux… mais je ne sais pas le prix. Mais je sais être utile et pas fatiguante, et je te le prouverai ! »
Et cette fois-ci, c’est à toi de te hisser sur tes genoux pour te pencher vers lui, et tenter d’attraper son regard de tes yeux mi-exaspérée, mi-surexcitée. Peut-être que dans le fond, tu dis vrai, Theresa. Peut-être que tu peux vraiment être reposante, mais une chose est certaine : c’est que tu n’es jamais calme ou constante, mais ça, tu ne t’en rends pas vraiment compte.
Tu finis par tendre la main et ton index tendu tapote sa joue, une fois, deux fois, trois fois et tu te penches un peu plus vers lui, les sourcils froncés sous un faux air vexé, mais un réel éclat amusé dans les yeux :
« Hein, monsieur soupire, c’est noté ? On fait comme ça ? Tu verras mon lit est confortable et en plus je ne bouge pas d’un poil en dormant ! »
Ah parce que oui, y’a pas deux lits ici, alors autant partager le tiens, si tu le gardes en otage avec toi, non ? Quant à cette histoire de calme durant le sommeil, tu te fis à ce que les gens t’ont dit… mais bon… t’es même plus certaine qu’il y a déjà eu quelqu’un pour dormir avec toi depuis des années, non ?
Tu te mets à ricaner, tiens. Elle n’est peut-être pas bien futée, et elle est effectivement très certainement pénible, n’empêche qu’elle a du culot cette gamine, et si évidemment, tu ne crois pas une seule seconde à ses histoires de poison dans ton verre – si tu ne l’avais pas déjà vidé, tu serais probablement venu en boire une nouvelle gorgée sous son nez pour le lui prouver – tu dois bien admettre que cette détermination dont elle fait preuve, et sa façon d’être si directe, si franche avec toi ne te déplaît pas le moins du monde.
▬ Je t’aurais pensée un peu plus sage concernant ce genre de chose, la Luciole. Et tu as ce sourire, presque carnassier en relevant un peu les yeux vers elle.
Tu ne cesses de la provoquer. Tu ne fais que ça, en réalité, peut-être que tu sais que ça fonctionne mieux qu’avec n’importe qui, avec elle. Et que tu aimes chacune de ses réactions, à chaque fois, tu aimes sa façon de prendre la mouche ou de rentrer dans tes petits jeux de manière tout à fait inattendue, parfois. Ce que tu déplores, en revanche, c’est cette tendance qu’elle a parfois à trop parler pour ne rien dire.
▬ Tu parles trop. Et si elle est franche, tu l’es tout autant. Et si tu n’as toujours pas bougé, si tu gardes les yeux fermés, tu ne te retiens en aucun cas de lui balancer le fond de ta pensée. J’ai besoin de rien, je te l’ai dit, juste d’un peu de repos et pour le moment, tu n’as rien d’une fille reposante.
Tu te moques, oui. Complètement ouvertement de cette façon qu’elle a de s’emballer pour si peu. D’ailleurs, il y a ce sourire qui s’est de nouveau dessiné sur tes lèvres, et comme pour continuer de la provoquer, tu soupires, encore. Et tu te redresses pour te retrouver nez à nez avec elle. Comme pour l’empêcher de s’enfuir, tes doigts viennent pincer son menton, et tu maintiens son visage là, à quelques petits millimètres du tiens.
▬ On dirait que tu ne me laisses pas vraiment le choix … en revanche, qui te dis que je vais consentir à te laisser dormir, hein ?
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Sam 2 Nov - 16:33
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
Le problème Theresa, c’est que t’es bête. Tout le temps, même quand tu cherches à avoir l’air intelligente, même quand tu prévois tes coups à l’avance. Alors là, quand Kelsier te provoque, tu le regardes avec cet air étonné, qui rappelle que t’es encore qu’une gamine et tu lui réponds, presque en boudant :
« J’ai pas b’soin d’être sage avec toi. En tout cas j’ai pas envie de l’être. »
Et cette franchise, tu vois, elle pourrait être vraiment dérangeante, si tu comprenais ce que tu viens de lui dire. Parce que, mine de rien, c’est presque une déclaration ça, non ? En tout cas, pour toi, la fille sauvage qui fuit les gens et les relations, tu te montres vachement proche de ce type. Mais bon, heureusement pour toi, tu es trop bête pour t’en rendre compte.
Alors à la place tu te penches vers lui. Tu cherches à lui prouver que rester avec toi peut valoir le coup. T’essaies vraiment de montrer que tu penser à toi pour qu’il se repose et lui, cet enfoiré, il te dit que tu parles trop. T’ouvres la bouche pour répondre, l’air un peu énervé par sa remarque, mais tu ne le fais pas. Tu ne peux pas, parce que tu veux lui prouver que tu as raison. Que tu ne parles pas trop.
« Je suis reposante… »
C’est tout ce que tu marmonnes, l’air sombre et t’es sur le point de te laisser retomber sur tes fesses pour le laisser somnoler tranquillement quand ses yeux s’ouvrent. Il se redresse vers toi, et pour une fois, Theresa, ce n’est pas toi qui essaies de le retenir du regard. Tu te retrouves prise au piège par ses prunelles lumineuses bien plus que par sa main sur ton visage. Et tu restes là, silencieuse, à moitié énervée, à moitié surprise.
« C’est mon lit, j’peux quand même y dormir nan ? Tu vas pas quand même pas m’laisser par terre… ? »
Tu n’as juste pas compris le sous-entendu. À la place, tu affiches cette moue de tes moments où les gens m'énervent, parce que tu es obligée de poser des questions pour comprendre leurs envies. Toi, tu le dis, quand tu veux quelque chose… ou tu le prends, ça dépend. Mais là, Kelsier te laisse si perplexe que ça te fout en boule.
« Tu m’énerves. »
Alors tu le lui dis, hein. Tu grommèles ça d’une voix de gamine en pleine bouderie. Tu lèves la main pour décroche la sienne de ton visage et tu le sais, Theresa, que tu devrais te remettre assise et le laisse se reposer, comme il en a besoin, mais t’y arrives pas. Alors à la place, tu te penches un peu plus sur lui, une main sur son épaule et tu fais poser ton poids plume sur lui, jusqu’à le repousser contre le cadre du lit. Et là, enfin, tu lui voles un baiser, rapide, avec un sourire vicieux.
« Allez papy, repose-toi, je vais être sage. »
Et tu as un mouvement pour t’écarter, et lui prouver que tu es capable de l’être.
Tu ne peux tout simplement pas t’en empêcher … Tu taquines, diraient certains. Tu provoques, diraient d’autres. Tu sais à quel point il est facile de la trouver, alors tu la cherche, parce qu’au fond, malgré le fait que tu ne cesses de répéter à quel point tu as besoin de repos, tu ne peux pas nier que ça t’amuse, ce petit jeu, entre vous. Pourtant, c’est probablement un peu malsain, cette relation qui s’est installée entre vous deux. Elle était une inconnue, il y a peu, et voilà qu’après un passage à l’extérieur, un rapprochement physique et une presque belle engueulade, tu te retrouvais chez elle, à bout de forces et d’énergie à devoir la supporter, mais, en même temps, à la provoquer.
Et tu te mets à sourire. Un sourire qui évidemment, n’a rien de doux ou d’attendrissant mais qui se veut plutôt moqueur face à sa réaction que tu sais être de l’ignorance, ou de la bêtise, plus que de la naïveté.
▬ Je n’ai jamais parlé de te laisser par terre…
Et tu continues, encore, et encore, jusqu’à ce qu’elle affiche cette moue boudeuse qui vient te conforter dans l’idée que tu viens encore de gagner des points dans cette petite joute. Elle vient détacher ta main de son menton, tu l’entends pratiquement grogner et honnêtement, Kelsier, tu n’en rates pas une miette. Paradoxalement, c’est à peine si tu réagis, lorsqu’elle vient t’embrasser, un peu comme si c’était devenu une habitude, ou plutôt parce qu’il est hors de question que tu affiches, toi, le moindre trouble face à elle, quand elle vient à ton contact. C’est toi qui joues à ça, tu n’es pas décidé à la laisser inverser les rôles.
Le problème, c’est qu’au jeu du chat et de la souris, vous n’êtes visiblement pas loin d’être au même niveau. Et tout comme tu l’aurais fait, toi, si elle s’approche, c’est de nouveau pour mieux reculer … et tu refuses qu’elle réinstalle de la distance entre vous. Alors oui, lorsque tu vois qu’elle cherche à t’écarter, tu bouges, et tes mains viennent se poser sur ses hanches, de chaque côté, en une prise ferme pour la maintenir là où elle est, sur toi.
▬ Je ne t’ai pas demandé d’être sage, je t’ai demandé de te taire.
Et tu te penches, encore, tu la maintiens contre toi et ton visage vient prendre place dans son cou tandis que tu laisses ta tête reposer sur son épaule.
▬ Y’a rien de reposant chez toi … J’ai vraiment pas envie de dormir quand t’es si près de moi.
Theresa S. Adams
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Re: Ex nihilo. - Ft Kelsier Ven 29 Nov - 12:23
Ex nihilo.
Kelsier & Theresa
T’es bête… mais qu’est-ce que tu es bête Theresa. Tu as a beau rouler des mécaniques, te faire voir comme plus dangereuse que tu ne l’es, quand tu es face à Kelsier, tu ne comprends rien. Son comportement n’a rien de logique, d’appréciable ou de commun. Il te cherche autant qu’il te repousse. Et pour une fois, toi, tu as juste l’impression que l’on joue avec toi et c’est ça qui te fait flamber si fort.
« Tu me gonfles… Tu râles alors qu’il te rappelle pourtant que la seule chose que tu dois faire, c’est la boucler. Tu m’demandes la seule chose que j’sais pas faire. Pis que j’ai pas envie de faire. »
Parce que oui, tu as une grande gueule, ça on ne va pas se mentir dessus. Tu es tout le temps en train de faire savoir ce que tu penses même si tout le monde s’en fout. Tu dis tout. Le bon comme le mauvais. Les choses qui rassurent comme celles qui blessent. Tes instants d’illuminations et ta bêtise quotidienne. Tout, clairement.
Sauf que là, il t’arrête dans ton mouvement et que tu n’y réfléchis pas plus parce que ça te surprend. Tu le laisses faire, comme si tu n’avais pas vraiment eu la volonté de t’éloigner. Et quand il vient enfouir sa tête contre ton cou, tu n’arrives même pas à retenir le frisson que ce contact stupide déclenche. Depuis quand es-tu si sensible, toi ?!
« J’ai rien fait et c’est encore de ma faute… Tu marmonnes, mais ta voix n’a plus rien d'énervé. Tu reconnaîtras que t’es pas super logique quand même hein. J’suis conne, mais toi t’es complètement anormal. Et tu parles encore et encore, à croire que tu ne sais faire que ça quand tu es angoissée. Ceci dit, on s’est pas trop mal trouvé. À nous deux, on doit faire friser la logique et l’intelligence à des gouffres jamais atteints. »
C’est horrible. Tu t’entends parler sans pouvoir te taire et ça te rend complètement dingue. Alors tu finis par lutter pour te taire. Tu te tends, tous tes muscles deviennent du béton et tu tentes de faire taire la voix qui résonne encore dans ta tête.
Tu finis par bouger contre lui, comme si à défaut de faire du bruit, tu te devais au moins de bouger. Tu te glisses entre ses bras pour t’y installer un peu mieux. Tes bras se tendent et timidement viennent passer autour de lui, pour te raccrocher à son torse et t’assurer qu’il ne te rejette pas d’un coup sans que tu ne puisses lutter. Et finalement, tu tournes la tête, vers son visage, toujours contre sa peau, et ton souffle brûlant s’échappe en même temps que ta voix.
« J’veux plus jamais bouger d’ici. »
C’est un aveu, et pour toi, il est aussi difficile à faire que si tu reconnaissais tous les gens que tu as blessés ou tués. Et pourtant tu le fais dans un murmure, juste pour lui. Parce que Kelsier te rend complètement bizarre quand il se tient contre toi. Et c’est pour ça, surement, que d’un seul coup tu ressers brusquement tes bras sur lui. Frénétiquement, presque, tu tentes de te serrer toujours plus contre lui.
« Pourquoi tu m’rends complètement dingue, ptain. »
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