avant qu'il ne soit trop tard #Karhlya&Finn Tu n’as probablement rien à faire ici. En fait, Karhlya, tu as beau chercher, maintenant que tu as frapper contre cette porte, tu ne trouves pas les mots, tu t’attends déjà à te retrouver complètement muette face au scientifique. Franchement. Quand il allait te demander la raison de ta visite, tu serais incapable de lui en fournir une. Alors oui, te voilà en train de piétiner sur place, tes doigts s’entortillent entre eux, et tu te mords une lèvre tandis que tes yeux restent désespérément fixés sur la porte. Une porte qui d’ailleurs reste close.
Les minutes passent. Acides et douloureuses. Et tu es là, tu n’oses même pas retenter, et finalement, après une attente des plus vaine, tu te décides à rentrer chez toi, et tu te détournes de la porte fermée … pour t’arrêter nette lorsqu’une voix perce la nuit. Et cette voix, tu la reconnais. Et tu le laisses approcher suffisamment pour qu’il puisse te reconnaître. Tu penses à sourire, un instant, mais ça ne vient pas, et finalement, c’est l’inquiétude qui vient marquer ton visage lorsqu’il s’adresse à toi.
▬ Ma mère … non, je te rassure elle va bien. Et te voilà de nouveau presque déçue qu’il évoque ta mère. Ta jalousie à ce sujet, celle que tu pensais disparue est de retour sans que tu ne puisses la contrôler et si en apparence, tu restes calme et sans réaction, tu n’en penses évidemment pas moins au fond.
Le pire, c’est que tu pensais vraiment avoir dépasser ça. Parce que, si ta mémoire te fait défaut, tu n’as pas oublié ses explications au sujet de tout ça. Tu sais qu’il a été amoureux de ta mère, tu l’entends encore te l’avouer, d’ailleurs, mais … tu sais aussi qu’il a prétendu t’aimer. Tu te souviens parfaitement de ses lèvres contre les tiennes alors, autant cette question te mets en colère, autant tu t’en veux de ressentir une telle chose parce que tu te dis que c’est probablement ridicule.
Les yeux baissés, tu le laisses ouvrir la porte et se glisser à l’intérieur, et puis, lorsqu’il t’invite enfin à entrer, tu te faufiles dans la petite habitation, tu fais quelques pas, tu t’ arrêtes juste devant le petit canapé et tu restes plantée là, frottant tes mains entre elles pour lutter contre la sensation de froid qui règne ici durant la nuit.
▬ Euh … Oui. J’avais envie de sortir, maman me garde enfermée à la maison depuis des jours, je commençais à devenir dingue. Tu parles pour meubler. Pour ne pas laisser le silence s’installer. Tu n’as pas envie de ça. Ça pourrait presque te donner envie de fuir en courant. Du coup … je voulais savoir comment tu allais parce que … on ne s’est pas vu depuis … depuis un moment.
Et là, tu hausses les épaules, les yeux fixés sur lui, tu ne sais même pas ce que tu pourrais dire de plus. C’est la vérité. Tu as simplement omis de dire que tu venais ici surtout pour avoir une vraie discussion sur tout ce qui s’était passé entre vous – si tu n’avais pas tout imaginé. Le soucis, Karhlya, c’est que si dans ta tête ça avait l’air simple, ta détermination a fondue comme neige au soleil à la seconde où tu as entendu sa voix.
▬ Qu’est-ce qui t’arrive … ? Il a bu. Tu le sens. Tu le vois. Tu le sais. 2981 12289 0
avant qu'il ne soit trop tard #Karhlya&Finn Tu en as assez de te reposer. Si après l’épisode de la morsure, ta mère avait consenti à te laisser sortir – dans le district, seulement – il avait fallu que tu te mêles de cette attaque de marcheurs, que tu te lances dans la bataille sans réfléchir et évidemment, ta mère ne pouvait pas ignorer ça. Lorsque tu étais rentrée, en fin de journée, tu avais eu droit à un savon mémorable. Pour une fois, tu n’avais pas cherché à te défendre, parce que pour le coup, tu te sentais fatiguée, et puis, tu pouvais la comprendre. Elle avait failli perdre sa fille, il y avait de quoi avoir peur. Du coup, Karhlya, pour une fois dans ta vie, tu avais baissé les yeux, et tu t’étais enfermée dans ta chambre pour rester dans ton coin. Et c’était comme ça depuis des jours.
Le truc, maintenant, c’est que ça commençait à faire long pour toi. Alors oui, tu avais choisi de rester calme un moment, tu n’étais pas retournée dehors, et tu avais laissé ta mère se débrouiller pour marchander à manger. Sauf que tout ça, c’était terminé maintenant. Tu avais décidé de reprendre du service, dés le lendemain, tu repartirais à l’extérieur pour chercher de quoi faire un peu de troc. Pour l’heure, il était tard. La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures, et ta mère était tombée de fatigue depuis une bonne heure déjà … c’est le moment – clairement idéal – que tu avais choisi pour quitter la maison et régler un petit quelque chose qui te trottais dans la tête depuis des jours, et des jours. Tu voulais voir Finn. Pour lui parler. Tu ne savais même pas ce que tu avais à lui dire, mais le fait est que ça te paraissait juste nécessaire, alors, tu étais sortie de chez toi sans un bruit, tu t’étais faufilée dans la rue, enroulée dans une des capes de ta mère, la capuche sur la tête, tu avais filé à travers les ruelles pour te retrouver devant la porte de la petite maison du scientifique. Et là …
Rien.
Une fois devant la porte, déterminée, tu avais lever le poing pour frapper contre le battant, mais tu t’étais arrêtée, et tu étais restée plantée, le poing en l’air, la tête baissée durant de longues minutes, dans le froid presque glacial de la nuit. Toi qui n’avais pas arrêter de te dire qu’il fallait à tout prix que tu ais une discussion avec lui … voilà que maintenant, tu en venais à te dire que laisser les choses comme elles étaient actuellement n’était finalement peut-être pas une mauvaise solution. Ta mémoire continuait de n’en faire un peu qu’à sa tête, même si bien d’autres choses avaient fini par te revenir, y compris certains de ses mots à lui, tu ne savais pas ce que tu pouvais avoir à lui dire ce soir. Pourtant, Karhlya, voilà des jours que tu en étais venu à la conclusion que des sentiments, tu en avais pour lui. Et ces sentiments, les tiens, n’avaient rien à voir avec ceux que pouvaient avoir ta mère ou Kaycee, vis-à-vis de lui. Parce que oui, Finn avait toujours été aimé de vous trois. C’était comme s’il faisait parti de la famille. Jusqu’à ce que tu te rendes compte de ton attirance. Jusqu’à ce que ça te tombe dessus comme le ciel te tomberait sur le crâne. Le pire, c’est que ça avait l’air si soudain que ça te paraissait ridicule.
Alors tu soupires. Et puis, tu fais demi-tour. Sauf qu’après quelques pas, tu reviens vers la porte, et tu frappes deux fois, des coups secs, comme si tu frappais maintenant, avant de changer à nouveau d’idée, avant de te dégonfler à nouveau. Ouais. Tu frappes. Comme ça, maintenant, c’est trop tard, et tu sais que tu n’as plus d’autre choix que d’attendre que cette porte s’ouvre. Si elle s’ouvre. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Une enfant. Toi qui te défends bien trop souvent de ne plus en être une, le fait est que tu agis comme telle de façon très régulière. Regarde-toi, Karhlya, honteuse, si honteuse, et finalement obligée de te cacher pour ne pas montrer la rougeur de tes joues pour laquelle tu n’as même plus la moindre excuse, cette fois-ci. Tu ne réalises pas. En fait, tes pensées virevoltent dans tous les sens et tu te rends compte bien assez tôt que tu n’arrives même pas à te focaliser sur une chose précise. Le pire, tu sais, c’est que, ses paroles ne te rassurent pas le moins du monde pour le coup. Il est compatissant, pourtant, il ne te tient rigueur de rien, au contraire, à l’entendre, il semble comprendre avec une parfaite clarté ce que tu as pu ressentir, et les raisons de ton attitude. Peu étonnant, quand on sait qu’il est passé par là, à un moment de sa vie. Et pourtant. Si tout est désespérément flou, quelque chose te sert le cœur. Ses excuses n’y arrangent rien, et lorsqu’il se détache de toi, c’est comme si un vent glacial était parvenu à te traverser le corps en transperçant chacun de tes os.
Alors, oui. Tu restes plantée là, et lorsqu’il vient frotter ton bras avant de s’éloigner vers la porte, toi, tu restes là, plantée au milieu de la pièce à fixer le sol abimé de la cellule. Tu ne penses à rien, ton cerveau déborde et pourtant, il te semble si vide à cet instant. Tu l’entends parler avec le garde et, tu soupires, légèrement. Ce devrait être du soulagement, peut-être, mais tu n’es pas certaine que ça en soit réellement. D’ailleurs, pour toute réponse, tu agites la tête, et tu te mets à faire les cents pas comme si tu attendais avec une impatience non dissimulée de pouvoir enfin quitter cet endroit.
Après de longues, très longues minutes de silence, uniquement troublé par le bruit de tes pas, tu finis cependant par t’arrêter, tu te tournes vers le scientifique, visiblement bien décidée à quelque chose.
▬ Finn j’ai …
Mais c’est bien là tout ce qui sort de ta bouche. Tu sais pourtant, qu’il s’est bel et bien passé quelque chose entre vous deux, tes souvenirs si flous n’aident en rien à tout comprendre, mais, maintenant, tu ressens le besoin d’en parler, parce que, tu as ce sentiment qui vient te prendre aux tripes, et qui te pousses à réaborder le sujet pour en avoir le cœur net. Malheureusement, ça ne se fait pas. La trappe dans la porte se rouvre, et puis, le garde crache quelques mots avant d’ouvrir la porte en annonçant que vous êtes libres, tous les deux.
Et encore une fois, tu soupires. Tu as l’impression d’avoir louper quelque chose et d’avoir raté une occasion en or, parce que, rares seront les fois où vous pourrez être complètement seuls, tous les deux, comme maintenant. C’est trop tard cela dit, et en constatant l’impatience du garde, tu finis par bouger, ignorant le mouvement de recul qu’il a lorsque tu passes près de lui, tu sers tes bras autour de toi, et puis, tu quittes cet endroit. Tu resteras enfermée dans ton silence, jusqu’à ce que ta mère, en larmes, ne te saute dessus devant la maison, jusqu’à ce qu’elle t’entraîne à l’intérieur et que Finn disparaisse de ton champ de vision. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Tu aurais pu être à deux doigts de lui passer un gros savon, là. Parce que tu considères que c’est grave, ce qu’il a failli faire, parce que, pour rien au monde tu n’aurais souhaité faire de mal à Finn. Et surtout, toi tu sais Karhlya, que le monde – ou ce qu’il en reste – a besoin d’un homme comme lui. Son intelligence pourrait bien tous vous sauver, un jour, il fait partie de ces personnes si précieuse. C’aurait été une catastrophe s’il en était venu à mourir par ta faute. Et pourtant, tu ne dis rien de plus, tu te contentes de te rapprocher, de revenir contre lui, comme soulagée. Soulagée d’être en vie, soulagée qu’il le soit aussi.
Et puis, alors qu’il parle, tu réalises. Peut-être que tu remets un peu les choses dans le bon sens, que tu commences à assembler les pièces du puzzle de ta mémoire un peu défaillante. Sauf que pour le coup, la fièvre à disparue, tu n’es plus dans cette peur, cette panique, ni même cette résignation. Alors, tu ne sais plus quoi dire … parce que, c’est bien moins simple n’est-ce pas, quand on sait qu’on va devoir assumer derrière, et là, en fait, tu as de quoi avoir peur des moindres conséquences.
Mais tu es bien là. Si bien. En revanche, lorsque tu réalises sa tenue, puis la tienne, lorsque tu constates que tes mains sont posées sur son torse nu, tu recules, un peu subitement, les joues de nouveaux bien rouges. Mais cette fois, tu n’as plus l’excuse de la fièvre pour justifier ça.
▬ J’ai … Il en faut plus pour se débarrasser de moi.
Tu as détourné les yeux, maintenant. Tu n’oses plus le regarder, parce que, plus les minutes passent, et plus ça revient. Ce n’est pas complet, c’est vrai, ce ne sont que des bribes, mais ce qui te reviens en tête est … troublant, oui. Les mots que tu as pu prononcer. Sans compter que tu te revois, assise à cheval sur lui, à peine habillée, tu t’entends encore lui dire que tu veux le sentir … Et ça. Ça c’est perturbant, pour toi. Et tu te sens si honteuse, tout à coup. Quand bien même c’était probablement très vrai, tu te dis aussi que tu n’avais pas toute ta tête et qu’il a dû te prendre pour une folle.
▬ Je suis désolée. Lances-tu alors, dans la précipitation. Si j’ai été un peu bizarre et si j’ai dis des choses … bizarres. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Il s’est littéralement jeté sur toi. Et toi, Karhlya, tu es toujours enfermée dans ta surprise, dans ton incompréhension, aussi. Parce que tu te sens si bien, que tu te dis que ça ne peut pas être la réalité, et un instant, il y a tout un tas de théories qui te passent par la tête. Peut-être que tu es aux portes de la mort et que le monde s’efforce d’être plus doux, afin que tu les passes sans faire d’histoire, sans avoir peur. Non. Karhlya. Tu n’as pas encore lâcher l’idée que tu allais mourir, parce que, c’est ce qui arrive quand on est imprudente, comme tu l’as été. C’est ce qui arrive lorsqu’on est mordu par l’une de ces choses. On meurt.
Tu t’agites. Tu essaies de comprendre, parce que c’est dans ta nature. Tu n’aimes pas rester dans le flou, alors, sans même prendre la peine de te soucier de l’endroit où tu trouves, ou du fait que Finn soit ici, avec toi, tu te contentes un peu égoïstement de ne penser qu’à toi, à ce qui est en train de se passer pour toi. Tu poses mille questions, parce que, c’est Finn après tout et s’il y a bien quelqu’un qui peut avoir des réponses pour toi, c’est lui.
Ce n’est que lorsqu’il te demande de rester couverte, et de lui faire confiance que tu as un nouvel instant de panique complètement inexplicable. Il lève ton visage, il te fixe, et ton regard se perds dans le sien. Tu ne comprends rien. Et tu ne sens rien, non plus, même lorsque ses doigts viennent fortement pincer ta peau, tu ne le sens pas. Et tu vois, quand il vient te serrer, si fort, contre lui et bien, tu ne comprends toujours pas, Karhlya. C’est probablement encore pire quand il se remet à parler.
▬ Qu’est-ce que tu racontes ? C’est fou. Parce que tu vois, Karhlya, tu connais l’existence des immunisés, et tu sais aussi que Finnley est l’un d’entre eux. Tu ne le sais que trop bien, parce que, tu n’as jamais supporter de voir le regard que les gens pouvaient poser sur lui, parfois, sous prétexte qu’il avait un jour survécu à une morsure. Tu trouves le monde injuste. Comment c’est possible … ?
Et tu as un moment de peur. De panique, encore. Tu ne réalises pas, tout ce que ça implique, tout ce que ça peut signifier. Tu te dis que tu es différente, et puis, tu te dis que tu as été assez forte, peut-être, pour surmonter ça. Enfin, tu en viens à te dire que grâce à ça, tu vas pouvoir continuer de veiller sur ta mère, et surtout, sur ta sœur. Tu réalises que tu vas pouvoir les revoir toutes les deux. Que tu pourras rassurer ta mère.
▬ Je suis en vie … Souffles-tu, finalement. Et il y a ce sourire, qui s’est accroché à tes lèvres alors que subitement, tu détournes les yeux, tu prends conscience de la cellule. De Finn, torse nu face à toi. Et tu fronces les sourcils. Tu aurais pu te faire tuer ! Si j’avais succombé … je m’en serais prise à toi, Finn. Et ça, subitement, ça te met en colère, parce que, en te transformant en marcheur, la dernière chose que tu aurais souhaité, c’était faire du mal à un membre de ta famille, ou une personne que tu aimes. T’es complètement fou ! J’aurais pu … Et tu ne termines pas cette phrase, tu viens simplement te blottir contre lui, laissant tomber les vêtements posés sur tes épaules au sol. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Tu t’imaginais que tout ça se ferait dans la douleur, tu sais. Que ce serait difficile, que tu allais le sentir passer. En revanche, tu ne t’attendais surement pas à t’endormir si paisiblement. Tu ne peux même pas lutter contre le sommeil, lorsqu’il vient te chercher, tu ne peux que sombrer, t’y abandonner. Et oui, c’est vrai, en te laissant aller de la sorte, tu gaspilles sans doute tes derniers instants de vie mais en même temps, n’est-ce pas là la meilleure façon de mourir, que de disparaître durant ton sommeil ? Tu te doutes que tu vas te réveiller, que ton corps va s’animer à nouveau, mais tu sais aussi que tu n’aurais surement plus conscience de ça. Qu’à ce moment-là, tu seras devenue tout autre chose, que tu ne seras plus humaine, que tu ne seras plus toi…
Pourtant, tu as froid. Tu t’en rends compte. Tu en as conscience. Et ce froid, si dérangeant te force à bouger, à t’agiter dans ton sommeil, jusqu’à ce que finalement, tu reviennes à toi. Que tu t’éveilles. Et alors que tu peines à ouvrir les yeux, tu te rends compte que tu as encore ta conscience. Que tu n’as aucune envie de dévorer le monde entier. Que tu es toujours toi, finalement. Alors tu te redresses, vivement, tu te mets à regarder autour de toi, et tu trembles parce que tu as froid. La fièvre à disparue, tu viens même poser ta main glacée contre ton front, et tu te rends compte que Finn t’a couverte.
▬ J’ai dormi longtemps ? Par longtemps, tu entends plus de trois, ou quatre heures. Tu as l’impression d’avoir plusieurs heures de sommeil derrière toi, alors tu paniques, un instant, et tu te mets à regarder ta jambe, la morsure. Elle ne te fait même plus mal. La fièvre est partie … c’est normal ?
Étrangement, tu t’attendais vraiment à ce que ça aille de plus en plus mal. Tu t’attendais à perdre la tête, à vrai dire, en t’endormant, tu avais déjà l’impression d’être devenue complètement folle. Et puisqu’on en parle, tu te rends compte qu’à part le moment où tu as sombré, le reste de tes souvenirs est particulièrement flou. Tu conserves quelques flashs, des brides très aléatoires et tu as beau fouiller ta mémoire, tout est littéralement à l’envers dans ta tête. C’est probablement passager. Sans doute un effet secondaire de ta si forte fièvre désormais passée.
Tu te sens … en forme. C’est étrange, oui. Mais tu as l’impression d’être pleine d’énergie, d’ailleurs, tout en gardant les vêtements de Finn contre toi, tu finis même par te lever, et une fois debout, tu appuies plusieurs fois tout ton poids sur ta cheville mordue, sans ressentir la moindre douleur. Tu bouges la tête, force sur ta nuque si douloureuse encore tout à l’heure … Et tu ne sens rien.
▬ J’ai plus mal … Tu … Tu m’as donné quelque chose ? C’est la première chose à laquelle tu penses. Un médicament, un anti-douleur, quelque chose qui aurait fait baisser la fièvre et qui couvrirait la douleur. Un répit, en quelques sortes, avant que tu sombres complètement. Tu en viens même à te baisser, à t’accroupir, et tu viens effleurer la morsure, puis appuyer dessus franchement. Je ne sens rien du tout, c’est … c’est bizarre, non ? 2981 12289 0
tout ça, pour ça #Karhlya&IagoC’est en quelques sortes ton tout dernier recours, Karhlya. Et il t’en faut, du culot, pour aller demander ce service à l’homme sur lequel tu viens pourtant de balancer une vieille radio. Un homme dont le front est bien entaillé, par ta faute. Tu culpabilises déjà, d’en être arrivée là mais encore une fois, que ne ferais-tu pas, pour ta famille ? L’idée même de perdre ta sœur, ou simplement de voir son état empirer sans que tu ne puisses y faire quoi que ce soit te filais la nausée. Alors, oui, blesser un innocent restait dans l’acceptable si ça pouvait permettre de soulager ta frangine. Retourner ces deux-là, qui pourtant auraient toutes les raisons du monde de s’allier contre toi, l’un contre l’autre, aussi.
Et à ta grande surprise, voilà qu’il semble accepter ton deal. Sans même prendre la peine de te répondre, voilà qu’il s’adresse au marchand, qu’il le menace, et si durant un instant, ça ne semble pas fonctionner au mieux, les quelques mots que tu n’entends pas eux, semblent faire la différence puisque l’homme détale, sans même prendre la peine de te demander de lui rendre au moins une partie de la boîte de médicaments. Tu fronces les sourcils, un instant.
▬ Qu’est-ce que vous lui avez dit, pour lui faire aussi peur ? Ce n’était que de la curiosité, évidemment. D’ailleurs, bien vite, ça te semble d’une futilité ridicule et tu te redresses, en soupirant, soulagée.
Tu hésites encore un petit instant, parce que tu es méfiante, tu te mets à jauger l’homme du regard. Il vient de te sauver la mise, c’est un plus. Mais il est parvenu à effrayer ce marchand, suffisamment pour que ce dernier abandonne des médicaments hors de prix. C’est probablement un moins. Un moins que tu n’as pas spécialement le temps de prendre en considération, cependant, et c’est ce qui fini de te convaincre de sauter du toit du van avec ton sac, pour rejoindre le sol.
▬ Merci … c’est quoi vot’ nom d’ailleurs ? Tu perds encore du temps. D’ailleurs, tu t’en rends compte, puisque tu balayes ça d’un revers de la main, et que tu viens littéralement balancer le sac plein de bazar à ses pieds. Comme promis.
Alors, clairement, ça t’arrache quand même une petite grimace d’offrir autant pour si peu, tu aurais pu tirer pas mal avec ce qu’il y avait là-dedans, surtout si tu avais eu le temps pour ça. Mais tu te vois mal rediscuter du prix maintenant qu’il t’a aidée, tu n’avais jamais été malhonnête, malgré les apparences actuelles.
▬ Ah, et désolée pour ça … T’as désigné son front, tout en grimaçant avant de détourner les yeux, et puis, voilà que tu baisses ton regard vers la boîte de médicaments. Je peux vous filer un anti-douleur si vous voulez … et je me proposerais bien de vous nettoyer cette merde, parce que ça saigne mais, je suis pas super douée. Et pas super … douce, non plus. En clair, tu risques de le faire douiller si t’y touches. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Ce n’est pas le moment, tu le sais. Et pourtant, lorsqu’il te pose sa question, tu ne peux pas t’empêcher de sourire. Un sourire léger. Un sourire tendre. Un sourire sincère. S’il y a une enfant, dans cette pièce fermée, c’est toi, et pourtant, Karhlya, tu ne peux pas t’empêcher de te dire que sa réaction est celle d’un gamin qui découvre les choses simples de la vie. Lui qui parlait de lui-même comme d’un vieil idiot … il n’a pourtant pas le comportement d’un vieux bonhomme, là, tout de suite. Au contraire. Et c’est surprenant, oui, mais c’est surtout rassurant. Parce que subitement, tu penses à ta mère, et puis, tu repenses à ton père. Eux avaient toujours été si droits, si sérieux. Si impressionnants. Et si Finn l’était aussi, sous bien d’autres aspect, lui, présentement te paraissais tout bêtement être si accessible. Être à ta hauteur. Sur un pied d’égalité, sur bien des choses.
Et pourtant, ce sourire s’efface bien rapidement. Parce que subitement, tu te rends compte de ton état de fatigue, c’est comme si ton corps était vide d’énergie, tu n’as même plus la force de continuer à parler, encore moins celle de te lever, ou de bouger, et tu te contentes de rester là, dans ses bras, et tu te fais l’impression d’une simple poupée de chiffon, tant te sens molle. Tu t’es simplement laissée aller, et tu n’as plus le courage de te ressaisir, ne serait-ce qu’un peu. Tu le voudrais, pourtant, tu aimerais ne pas perdre de temps en repos, tu te dis, un instant que tu vas mourir, que tu auras tout le temps de dormir, mais rien n’y fait. Tu soupires … et puis, tes paupières se mettent à te sembler si lourdes.
Tellement lourdes que tu ne peux les empêcher de se fermer.
Tu ne t’endors pas immédiatement, cependant, non. Tu restes consciente des choses. Consciente de la chaleur de ton corps, du contact du scientifique qui te gardes dans ses bras. Tu aimerais tellement le rassurer sur bien des choses, parce qu’à ce moment, alors que tu sombres, la peur semble s’être à nouveau dissipée. Tu cesses de penser à ton sort, de toute façon scellé. Tu voudrais dire mille choses, et en faire mille autres mais, ton état ne te le permet pas.
▬ Tout ira bien … C’est tout ce que tu parviens à marmonner, murmurer. Trois petits mots, qui tu le penses vraiment, seront probablement tes derniers puisque cette fois, c’est fini, tu t’es endormie. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Peut-être que tu ne te rends pas compte de ce que tu fais, de ce que tu dis. C’est une possibilité que tu ne peux exclure, vu ton état. Tu essaies probablement de te raccrocher à la vie, d’une façon ou d’une autre, ou alors, simplement, tentes-tu d’obtenir l’une de ces choses que tu n’as encore jamais connu dans ta vie, avant de mourir et de disparaître. Oui. Probablement. Tu pourrais essayer de combler un vide avant de sombrer dans le néant, et tu ne pourrais contredire personne viendrait te le faire remarquer, parce que toi-même, tu n’as plus l’impression d’être en pleine possession de tes moyens.
Lorsque Finn t’avait embrassée pour la première fois, tu n’avais pas compris, et tu avais eu beau remuer tout ça dans tous les sens, rien ne t’avait sembler logique ou censé, dans tout ça. Ni sa douceur. Ni ses attentions. Ni ses bras autour de toi. Ni cette façon qu’il avait de te toucher. Ni les frissons qui avaient subitement remonter ta colonne. Ni la douceur de ses lèvres contre les tiennes que tu étais venue rechercher, par envie, par gourmandise. Finn avait toujours été présent dans ta vie, du moins, dans cette vie. Même si tu ne l’avais rencontré que plus tard, quand tu avais commencé à travailler au laboratoire, ta mère avait bien souvent laissé échapper quelques mots à son sujet et forcément, ça t’avait donné envie de le connaître. Un ami de maman. C’est le genre de personne que l’on croise, que l’on apprécie, et puis, c’est tout. Ça peut devenir un tonton, mais ça s’arrête là. Et pourtant…
Pourtant, Karhlya, aujourd’hui, alors que tu es aux portes de la mort, que la fièvre te gagne et vient empoisonner tes pensées, c’est lui qui est là, avec toi. Il te sert dans ses bras, comme personne ne l’a jamais fait avant lui. Ses mains sont sur toi, et ton corps lui, ne réclame plus que ça. Il t’aime. Et c’est étrange, ça parait si simple, trop simple, peut-être, mais lorsqu’il te dit à quel point il t’aime, combien il est amoureux de toi, et de ce que tu es, tu n’as aucun mal à le croire. Et durant un instant, tu as l’impression de comprendre à quel point ton ignorance à pu lui faire mal. Et ça fait mal, Karhlya, de te dire que tu n’as plus le temps maintenant, parce que non, tu n’auras pas l’audace d’essayer de lui faire croire que parce qu’il t’avoue ses sentiments, subitement, tu ressens la même chose. Tu ne peux pas mentir sur le fait que tu n’as jamais eu l’idée d’essayer de considérer Finn comme un homme, plutôt que juste comme l’ami de maman. Ça fait si mal, parce que, il mériterait tellement que tu aies le temps d’essayer, au moins. Il y a tellement d’amour, dans ce qu’il t’offre, dans ses mots, autant que ces gestes, et surtout, dans ce baiser qu’il vient t’offrir. Tellement, que ça te transperce, de part en part, ça te traverse, et c’est bien la première fois que tu ressens une telle chose … si puissante, et si bouleversante.
▬ Ça n’a rien à voir … Souffles-tu, finalement, tout doucement. Et sans réfléchir, tu attrapes l’une de ses mains froides dans les tiennes, brûlantes pour venir la déposer contre ta poitrine, au niveau du cœur. J’aimerais que tu puisses sentir ce que tu me fais ressentir … maintenant que j’y ai goûter, j’aurais envie que tu me fasses découvrir toutes les choses de l’amour. Vraiment toutes. J’ai envie de ressentir, de te sentir …
Tu divagues, oui. Ce ne sont probablement pas des choses que tu aurais dites naturellement, si tu avais été en pleine forme. Tu ne te rends même pas compte de ce que ça veut réellement dire, parce que tu parles sans réfléchir. Tu agis sans réfléchir, aussi, alors que tu viens te serrer contre lui, encore plus, si c’était possible, le tout en soufflant, en soupirant …
▬ Finn j’ai chaud … j’ai si chaud … j’ai la tête qui tourne, j’ai l’impression que je vais tomber … Et tu paniques, à cet instant, tu paniques, et tu t’accroches à lui, parce qu’un peu plus d’une heure seulement après avoir été mordue, tu sens déjà tout le mal que le virus provoque en toi. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Maintenant, tu as envie de savoir. C’est maintenant ou jamais de toute manière, mais si tu dois sombrer, t’en aller, t’effacer, tu veux qu’il te dise la vérité, tu veux les réponses à tes questions. Ici. Maintenant. Étrangement, tu estimes être dans le droit de demander à avoir le fin mot de tout ça, les explications, les pièces manquantes du puzzle. Et comme pour le forcer à se focaliser là-dessus, à abandonner l’idée de mettre tout ce qui arrive aujourd’hui sur son dos, tu viens t’installer là, sur lui, contre lui. Et tu as compris, Karhlya. Chacun de ses gestes, de ses mots aujourd’hui n’a fait que te mettre sur la voie. Mais tu as envie de l’entendre le dire, clairement. Tu veux l’entendre de sa bouche, rien que pour savoir ce que ça fait, juste une fois.
Et tu sais quoi ? Pour cette fois, tu ne bouges pas, et tu ne dis rien. Tu laisses ses mains remonter, légèrement, et tu l’écoutes. Sans l’interrompre. Pas une seule fois, tu n’amorces la moindre parole, ou début de parole. Tu es probablement bien trop occupée à profiter des baisers qu’il vient déposer sur ta peau, et ton souffle est saccadé, lorsque son front se pose contre le tien. Et tu sens la différence de température, entre vos deux corps. Tu es brûlante. Et même lorsqu’il évoque ta mère, tu ne bronches pas, tu n’es même pas surprise, en réalité. Tu l’avais senti, même si tu n’avais pas mis le doigt sur la chose, tu avais senti quelque chose.
▬ Finn … qui te dis que je n’avais pas envie d’un vieil idiot de trente-cinq ans dans ma vie ? Peut-être bien que c’était toi, le prince charmant dans la jolie maison …
Tu n’as même pas pu t’empêcher de sourire, en repensant à ce rêve qui pourtant ne verrait probablement jamais le jour. Et tu viens embrasser ses lèvres, tout doucement, délicatement, tandis que ta main vient se coller contre l’une de ses joues, tu viens le prendre ce baiser, celui qui avait été interrompu par l’arrivée de ta mère la dernière fois.
Des regrets, tu en as, tu en as énormément et à tous ceux-là, vient s’ajouter celui d’avoir été trop aveugle, parce que, maintenant que c’est dit, Karhlya, il a tant de souvenirs qui remontent à la surface. Des instants partagés qui tout à coup, te semblent si différents, et à la fois, si clairs. Comme si, soudainement, tu étais capable de tout comprendre, tout ce qui pouvait se cacher derrière ses mots, derrière ses regards, ses gestes.
▬ Ne t’en empêche plus, Finn, ne le refuse plus. J’ai envie que tu m’aimes, aime moi. Parce que tu veux emmener ça avec toi, c’est probablement tout ce que tu veux, maintenant, la seule chose qui comptes à ce moment précis.
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Tu t’en veux, oui. Et tu es particulièrement en colère contre toi-même, et subitement, tu te mets à manifester cette colère, sans barrière, sans limite, c’est bien la première fois que tu fais ça, comme si le fait de savoir que tu allais mourir sous peau te désinhibais, en quelques sortes. Plus tu t’énerves, cependant, plus tu t’agites, et plus tu sens que la chaleur monte, s’installe dans ton corps. Et si au départ, ne pas avoir froid dans cette cellule inconfortable te sembles être un avantage, un plus, ça finit par dépasser la limite, de ce côté-là aussi. Et tu as trop chaud. Au point de ne plus en supporter le tissu qui colle sur ta peau et te semble soudainement si désagréable. C’est lorsque tu lances ton haut, que Finn réagit d’une bien étrange manière.
Il fond sur toi, et tu ne comprends pas. Il emprisonne les poignets, les bloquent au sol, de chaque côté de ta tête et tu rougis violemment lorsque tu te rends compte qu’il est sur toi. La bonne nouvelle, c’est que tu peux mettre cette coloration soudaine sur le compte de la chaleur, et heureusement, parce que lorsqu’il pose sa tête contre ta poitrine, c’est pire. Tu rougis de plus belle, jusqu’aux oreilles.
Tu respires à un rythme effréné, lorsqu’il relève la tête, lorsqu’il s’excuse, lorsqu’à nouveau, son visage approche du tien et tu mentirais, Karhlya, si tu disais que tu n’attendais pas un nouveau baiser, à ce moment. Tu as pourtant bien autre chose à penser, à ce moment. Tu te meurs de l’intérieur, mais lorsqu’il en vient à être là, sur toi, et si proche, tu ne peux pas t’empêcher d’avoir cette envie soudaine qu’il revienne prendre ta bouche, et qu’il t’embrasse à nouveau parce oui, tu aimes ça.
Malheureusement, il s’éloigne, il conserve un contact avec toi, mais il te laisse sur le sol froid, sans doute dans l’optique de réguler un peu ta température. Tu fixes le plafond, et tu viens poser une main sur ta poitrine, avant de glisser jusqu’à ton crâne, et tu fermes les yeux. Est-ce que tu étais déjà en train de sombrer dans la folie ? Est-ce que ton cerveau débloquait, déjà ? Parce que tu l’écoutes, tu l’entends, tu le comprends, mais tu n’écoutes qu’à moitié tant tes pensées sont focalisées sur cette envie soudaine qui t’étais venue. Tu es probablement un peu frustrée par ce qui vient de se passer. Alors, tu roules un peu sur le côté, et tu te redresses légèrement.
▬ Ça n’arrivera pas. Je te l’ai dit, tu n’es pas responsable. J’aurais pu rester calme et attendre les explications … on peut continuer longtemps, comme ça.
Des lustres, des jours. Mais tu n’avais pas des jours, ni pour ça, ni pour rien d’autre d’ailleurs. Et puis, tu bouges, il est là, assis au sol, et tu soupires, tu vas disparaitre, tu n’as aucune envie qu’il se torture l’esprit avec tout ça. Tu aimerais lui sortir ces pensées négatives de la tête. Alors tu attrapes ses mains dans les tiennes, et tu approches, et encore une fois, chose que tu n’aurais jamais faite auparavant, tu viens t’installer sur lui, à cheval, et tu déposes ses mains sur tes hanches, de chaque côté avant de passer les bras derrière sa nuque, et de venir appuyer ta tête contre son épaule.
▬ Pourquoi est-ce que tu restes là … pourquoi tu restes ici, avec moi, Finn ? Pourquoi c’est que maintenant que tu me dis toutes ces choses ?
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas juste … éliminer la menace, avec qu’elle n’en devienne une véritable, hein ? Oh. Tu le sais, pourquoi. Finn l’a demandé. Et tu devrais lui en vouloir, une partie de toi lui en veut d’ailleurs certainement pour ça, parce que, tout à l’heure, tu te sentais si sereine, si courageuse. Maintenant, ça s’est envolé, tu pleures, tu pleures toutes les larmes de ton corps pour une fatalité que tu ne peux pas empêcher, et s’il a été égoïste, tu l’es tout autant en le suppliant de t’aider parce que tu sais parfaitement qu’il n’y peut rien, qu’il n’a pas la clé.
Et pourtant, il essaie, il essaie de te rassurer, ses bras autour de toi, ses mains dans ton dos. Tu vois et tu sens tous les efforts qu’il fait pour que tu te sentes mieux, pour que tu te calmes, au moins un petit peu. Bien sûr, ça ne suffit pas, mais tu réalises soudainement, pleinement qu’il est là. Avec toi. Il ne devrait pas l’être, en effet. Et ça te frappe, de plein fouet. Si bien que lorsqu’il t’éloigne un peu de lui, tu as ce visage inondé de larme, et ce regard noyé d’incompréhension, parce que, tu te souviens Karhlya, c’est Finn. Il t’a embrassée, c’est vrai, mais toi, tu l’as vu, non ? Tu t’en es bien rendu compte, qu’il était probablement amoureux de ta mère, depuis tout ce temps ? Et tu te demandes si c’est pour elle, qu’il est là. Si c’est par rapport à elle, qu’il pleure. Mais tout ça, tous ces doutes, ils s’effacent, ou plutôt, ils sont écrasés par le baiser qu’il t’offre. Un baiser si désespéré, empli de détresse. Et puis ses mots, ils te bouleversent, ils te fauchent, littéralement, et pendant un moment, tu as l’impression d’être vide. Comme si ton âme venait de s’échapper, pour fuir cette réalité.
Tu ne sais pas comment réagir. Ça détruit toute cette histoire que tu as monter de toutes pièces dans ta tête, parce qu’au final, c’était plus facile de les haïr, de le détester, de le rejeter, que de t’imaginer que tu étais tout simplement jalouse, et que par conséquent, peut-être que des sentiments, tu en avais, que de l’amour, tu en ressentais déjà. Alors au final, tu ne dis rien. Ta main dans la sienne, tu le regardes, un long moment, les lèvres tremblantes.
▬ Tu … Non, Finn, c’est pas toi. T’y es pour rien, enfin. Et tu le sais, parce que, tu sais très bien que la fautive, c’est toi. Si je ne m’étais pas conduite comme une enfant en voulant me débrouiller seule et en ne te laissant même pas vérifier l’équipement sur moi … ça serait pas arrivé. J’ai mal fixé la boucle, elle … elle a cassé.
Tout ça pour une colère aveugle, et sourde. Tout ça parce que tu n’écoutes rien, ni personne, parce que tu te laisses emporter, submerger même, par tes émotions. Tu sais que si tu avais pris le temps de lui parler, tu n’en serais pas là, et tu sais qu’en ce qui te concerne, jusqu’à la fin, tu ne feras que t’en prendre à toi-même, et uniquement à toi-même.
▬ Au final, je vais mourir comme une enfant. Une enfant aveuglée, une enfant qui n’aura rien vu, qui n’aura rien fait, qui n’aura jamais goûter à bien des choses dans la vie.
Et ça te panique. Ça te panique complètement. Alors rageusement, tu arraches un reste de sangle autour de ta cuisse, et puis tu retires ta veste que tu balances avec, et le haut que tu portes en dessous pour te retrouver avec ce simple débardeur à bretelles, si léger.
▬ Pourquoi est-ce qu’il fait si chaud, ici ? 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Terminé. Quelle tristesse n'est-ce pas ? Tu n'auras même pas la mort un peu plus paisible que tu espérais avoir. Tu ne seras que douleurs, fièvre et nausées jusqu'à ta dernière heure. Et du temps, alors que tu n'en as plus tant que ça maintenant, tu en perds encore en inconscience, parce que lorsque la crosse du fusil vient frapper ta nuque, tu sombres, tu perds pied avec le monde, tu ne vois plus rien et surtout, tu ne sens plus rien. Tu n'es qu'un corps inerte lorsque l'on te traîne sans aucune délicatesse jusqu'à ta cellule d'isolement, lorsque l'on t'y dépose comme on dépose un sac d'ordures probablement en se disant que tu n'es de toute façon déjà plus humaine.
Une demi-heure, environ, voilà ce que tu perds approximativement comme temps, voilà le temps qui s'écoule, à peu près, avant que tu ne reprennes peu à peu conscience. Tes yeux s'ouvrent difficilement, ils papillonnent, et la douleur revient d'un coup et oui, là, Karhlya tu te rends compte que ton corps entier n'est que douleur. Ta cheville, oui. Mais ta tête aussi, ça tambourine dans ton crâne, ça te vrille le cerveau. Lorsque tu essaies de bouger, tu n'y parviens pas dans un premier temps et bien vite, tu te rends compte que c'est parce que tu n'es pas seule. Ses bras t'enserrent, ils te bercent, et ses larmes viennent mouiller ton visage après avoir roulé le long de ses joues. Il pleure. Et toi, tu es soudainement prise d’un violent haut le cœur qui te force à te redresser, tu poses le dos de ta main contre tes lèvres, et c’est là, pile à ce moment-là que tout te revient en pleine face. Que la réalité te frappe, de plein fouet. Si fort que ça te fait l’effet d’un bon coup de poing dans l’estomac.
La cellule. La morsure, sur laquelle tes yeux glissent immédiatement. Ce n’était pas un cauchemar, non, c’est bel et bien la réalité. Et subitement, toi qui avais été si calme jusqu’ici, allant jusqu’à demander que tu sois abattue … voilà que tu te laisses gagner par la panique.
▬ Je vais mourir … Souffles-tu. D’ici deux, ou trois heures, pas plus, tu seras déjà passée de l’autre côté. Et tu te retournes, vivement, et tes yeux se remplissent de larmes. Finn je veux pas mourir…
C’est stupide, bon sang. Voilà que maintenant, tu t’accroches à la vie, voilà que tu songes à tout ce que tu aurais voulu vivre, à ta maison, au bord de l’eau, au verger rempli de pommiers. Aux enfants que tu voulais. A l’amour. Et tu reviens, tu te jettes littéralement à son cou, tu t’y accroches, comme si ça pouvait te sauver, tu t’agrippes à lui avec l’espoir vain que comme ça, tu ne pourrais pas tomber, pas sombrer. Comme s’il avait le pouvoir de te sauver.
▬ Tu ne devrais pas être là … Et tu pleures, cette fois tu pleures pour de bon. Je suis désolée, je suis tellement désolée, pardonne moi, Finn pardon, ne me laisse pas mourir, je veux pas mourir … 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn Tu vas mourir. C’est tout. C’est une évidence, à ce moment-là, pour toi. Tu vas même mourir pleine de regrets, et en ayant encore mille choses à faire. Mais tu es tellement lucide, et si calme à ce moment précis, lorsque cette morsure se dévoile, lorsqu’elle se confirme, pour de bon. Beaucoup aurait sans doute pleurer, hurler, supplier, mais tu ne penses à rien d’autre que ta famille, encore, toujours. Parce qu’elles sont toujours passées au-dessus de tout le reste, bien au-dessus de ton existence, de ta propre vie, et si tu t’inquiètes en ce moment, ce n’est pas pour toi, toi, tu es condamnée, c’est pour elles, parce que tu ne veux pas qu’elles soient seules, qu’elles manquent de quoi que ce soit. Et a qui d’autre que Finn pourrais-tu confier la tâche de prendre soin de tout ce qu’il reste de toi, finalement ?
Lorsqu’il tend les mains vers toi, lorsque sa voix résonne, en revanche, lorsque ses mots te parviennent, tout efface ce calme qui s’était installé en toi. Et là, oui. Tu sens la douleur qui monte le long de ta gorge, que te donnes envie de hurler, de pleurer. Tu aimerais lui dire d’arrêter, de ne pas lutter, parce que toi tu ne le fais pas, mais rien ne sort. Et lorsqu’une voix qui t’es inconnue retentit dans la rue tout s’enchaîne, et tu te rends compte que tu as perdu le contrôle de ta vie, et même de ta mort.
Il te défend. Il n’a aucune envie que l’on vienne mettre fins à tes jours, mais toi, toi c’est pourtant ce que tu voudrais qu’on fasse. Qu’on te sauve de la transformation, de l’infection. Qu’on te retire cette angoisse, celle de devenir un monstre qui pourrait mener ceux que tu aimes à la mort. Toi, tu l’observes, et puis tu te dégages de sa protection, tout doucement, pour faire face aux miliciens qui sont déjà en train de se concerter.
▬ Tuez-moi.
Hors de question que tu laisses l’infection t’emporter, non, tu veux la prendre de court. Tu veux gagner la partie. C’est toi qui auras raison d’elle en premier, et pas l’inverse et pour ça, tu es prête à laisser l’un d’eux te tirer dessus. Qu’ils ne manquent pas la tête, surtout. Sauf que tu ne le sais pas encore, mais tout ça est déjà compromis.
Après une courte concertation, voilà qu’on t’approche. Et tu entends des bribes de mots qui t’effraient. Ça a été demandé, l’isolement à été demandé et aucun de ces miliciens ne souhaite aller contre ce droit, imposé par les quelques lois qui régissent ce qu’il reste de Hope City. Alors les fusils se baissent, et à la place, on vient attraper tes poignets pour les attacher ensemble.
▬ Non … non par pitié je veux pas aller à l’isolement, je veux pas devenir l’une de ces choses ! Je vous en prie ! Et tu t’agites, tu te débats alors qu’on t’emmène déjà à bien pire que la mort. Tu t’agites tellement que subitement, une violente douleur vient s’abattre à l’arrière de ta tête. Tout devient sombre, noir. Tout disparait. Tu perds connaissance, et tu chutes sous le coup de crosse de fusil que l’on vient de t’asséner pour te calmer. 2981 12289 0
ce qui est défendu est excitant #Karhlya&Finn C’est fini. Tout est fini. Tu le sais, tu le sais à la minute où tu sens les dents de cet infecté se refermer sur ta peau, l’arracher. Tu saignes. Et ça fait mal, bon sang ce que ça fait mal. Si mal que les larmes ont perlés sur ton visage. Tu es perdue. Étrangement, alors que le plasma s’échappe de la plaie, tu ne fais que l’observer. A quoi bon empêcher le sang de couler ? A quoi bon continuer de te battre, et de te défendre, à quoi bon même continuer de hurler quand tu sais déjà que le virus a pris possession de ton corps et qu’il ne te reste que quelques heures à vivre.
Tu ne réagis même pas, lorsque tu entends ce coup de feu, lorsque le sang de ce marcheur vient t’éclabousser complètement, toi, tu penses à ta mère, tu penses à ta sœur. Tu penses à Finn, aussi. Bon sang, Karhlya, tu vas mourir et ton dernier geste envers lui aura été de l’ignorer. C’est dur, n’est-ce pas ? Mais tu ne veux pas y retourner. Tu ne le reverras plus parce qu’il est hors de question que tu retournes là-bas maintenant. Tu la connais, la procédure, tu sais comment ça fonctionne et tu ne veux pas de ça. Tu veux mourir, maintenant. Il est hors de question que tu deviennes l’un d’entre eux. Non.
Second coup de feu. Et enfin tu réagis, et tu lèves les yeux. Et tu le vois. Et tu l’entends. Et là, tu réagis. Il te demande de fuir, mais pourquoi est-ce que tu le ferais ? Pour toi, c’est terminé, et il est hors de question que tu le laisses seul ici. Ce n’est pas son élément. Tu ne sais même pas ce qu’il fait là, armé d’un fusil, parce que ça ne lui ressemble pas. C’est en le voyant tirer, se débattre, se faire mordre à son tour que tu te décides enfin à bouger, rapide comme l’éclair, ignorant la douleur un moment, tu sautes sur tes jambes et tu viens ramasser l’une de tes lames abandonnées au sol. Tu n’as pas d’équipement, c’est vrai, mais en as-tu réellement besoin ? Tu sais bouger. Ces mouvements, ce sont les tiens.
Tu te mets à courir. Tu prends de l’élan, tu sautes, et ta lame vient se planter dans le haut du dos du premier marcheur, une fois au sol, tu le finis, et tu t’occupes du second. Des gestes maîtrisés, Karhlya. De la précision. Tu sais ce que tu fais. Tu n’es plus une enfant, bon sang ! Tu sais te battre. Tu es prudente ! Tu l’étais.
Ils sont à terre, et tu lâches ton arme. Tu tombes à genoux, là, juste devant Finn, ta cheville bien évidence, tu écartes le tissu pour dévoiler la morsure, bien visible. Et tu restes silencieuse, de longues secondes, si longues.
▬ Tu veilleras sur elle, tu me le promets ? Tu vas t’occuper d’elle, d’accord ? Elles ne peuvent pas … rester seules. 2981 12289 0
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