Pascal (le grand frère)

Vous avez déjà vu des samouraïs sur un drakkar ? Non ? C’est normal, ça n’a jamais existé dans l’ancien temps. Faut dire que le Japon et la Scandinavie c’pas ce qu’il y a de plus proche. Et puis y’a eu l’époque moderne. Et nous avec. RIP.

J’vais vous la faire courte parce que j’aime pas m’attarder sur les détails inutiles. Un homme danois, une femme japonaise ; boom ça se rencontre aux USA et ça se fout en couple. Des mois plus tard, ça devient téméraire et ça couche sans protection – bon ok ils s’étaient mariés depuis – oklm. De là on arrive branle-bas de combat avec mon frangin. Cool, des jumeaux. Ça, c’était la pensée de notre mère, au départ.
Et puis y’a eu l’accouchement.

Une boucherie sans nom. Vous avez déjà vu les films SAW ? Ouai, bah considérez notre naissance comme l’intégrale des plus gores d’entre eux. C’est ce que disait notre père à longueur de temps. Axel avait déjà bien entamé le boulot mais moi je suis arrivé juste derrière avec mes épaules de footballer américain et je vous ai destroy tout ça, pfouah. Sans respect aucun. Déso mom.

Suite et fin de cette partie, on est deux beaux bébés métis et en bonne santé. Parait qu’on faisait craquer tous le personnel infirmier. Et maman, quant à elle ? Elle ne voulait plus jamais parler de procréer à nouveau. A peine arrivés qu’on avait déjà été marquants.

Je vous fais l’avance rapide parce que c’est chiant une vie sans accroc.
On a quatorze ans quand une petite surprise s’apprête à débarquer. Maman était presque ménopausée, c’était juste-juste, mais c’est passé. C’est comme ça qu’Axel et moi on s’est retrouvé avec une petite sœur, Orane. Et elle nous ressemblait… PAS DU TOUT. Nous on avait tout prit ou presque de notre mère quand elle, elle avait tout piqué à papa. J’vous jure que je mytho pas.

Orane est muette depuis la naissance mais son handicap ne nous a pas empêché de l’aimer et de la protéger. Mais bon, askip on était un poil étouffant du coup nos parents nous on dit de la laisser se débrouiller toute seule, parfois. Ça a plutôt bien marché puisqu’elle a mis au point son propre système de communication. Elle… Casse des trucs. Bon ok c’est pas hyper performant sur plein de point, mais ça viendra, j’suis sûr.

Quand l’épidémie a commencé, c’était pas la joie. On a vite été isolés de maman, qui se sentait mal. Papa ne voulait pas qu’on la voit. Chelou mais bon, il était plus à même que nous de savoir quoi faire, non ?

J’étais pas chez moi quand tout ce foutoir a démarré pour de bon.J'étais partie en vacances à Vegas avec ma copine - qui l'est toujours aujourd'hui. Heureusement, j’ai finalement pu revenir vers ma maison et retrouver mon frère et ma sœur. Ce fut la dernière fois que nous avons été séparés. J’ai bien vite compris qu’il allait nous falloir composer avec ce monde de tarés, maintenant. Fallait qu’on s’en sorte. Et j’étais prêt à tout pour ça. Je suis toujours prêt à tout pour ça. J'ai emmené tout ce petit monde à Hope City (quel nom à la con, sans déconner, ils se sont cru dans un Disney?) et de fil en aiguille, j'ai rejoins la milice. Aujourd'hui j'en suis chef d'escouade.

Nous avons perdu tout le reste de notre famille, nous ne sommes plus que trois. Il va falloir qu’on avance comme ça.