All your sins need holy water | Sei-Wong

Sei-Wong est quelqu’un que j’ai beaucoup de mal à comprendre. Ou plutôt, à déchiffrer. A cerner ? Peu importe. Le fait est qu’il est très mystérieux. Et parmi notre groupe de mercenaires, je ne suis pas le seul à le penser. Cela dit, chacun est comme il est et je suis bien le dernier qui s’amuserait à juger les autres. Juste que, j’admets, l’idée que la mission qui m’a été confiée aurait été plus drôle avec Theresa ou plus enrichissante avec Gareth m’a traversée l’esprit. Et rien que cette pensée me fais me sentir coupable. Après tout, Sei-Wong n’a rien demandé.

En tant que mercenaires, il nous est plus compliqué d’obtenir une voiture pour une sortie, celles-ci étant réservées à ces idiots de miliciens. Par conséquent, on se fait accompagner par l’un d’eux, fait qui ne me ravit pas du tout. Mais bon, au moins, on a un chauffeur et on évite une journée de marche. Et puis, notre mission concerne tout le monde étant donné que nous sommes partis à la recherche de nourriture et d’eau. La base de notre survie à tous. C’est donc une mission très importante et il nous est impossible de revenir les mains vides. Je souhaite que chacun mange à sa faim, dans la mesure du possible.

Et ce n’est pas une apocalypse qui va nous en empêcher. D’ailleurs… C’est la première fois que je pars en mission avec Sei-Wong. Je ne l’ai jamais vu se battre. Je n’ai aucun doute sur ses compétences et j’ai toute confiance en Gareth, qui l’a jugé apte à sortir de Hope City pour une mission si essentielle. Mais tout de même… Je suis curieux. Et puis, il n’y a rien de plus important que de faire confiance à ses alliés. C’est une question de vie ou de mort de nos jours.

Je l’observe discrètement du coin de l’oeil, me demandant alors quelles sont ses faiblesses et ses forces. Est-ce que nous nous complétons ? Est-ce que nous formons une bonne équipe ? Je suppose que je vais le découvrir bien assez vite.

Après un temps qui me paraît toujours interminable, nous arrivons au bord d’un lac. Je ne sais pas ce qui rend le tout plus long. Le fait que l’on doive s’éloigner suffisamment du désert et ainsi trouver de quoi nous réapprovisionner, ou bien le fait que la peur au ventre a le pouvoir de ralentir le temps ? Il faut être honnête, on sait quand on sort, mais on ne sait jamais vraiment si on va rentrer. Personnellement, ce n’est pas tant la peur de mourir qui m’angoisse, mais plutôt la peur de laisser derrière moi des gens que j’aime et que je protège dans un monde pareil.

Je suis bien obligé de sortir de mes pensées sombres pour quitter le véhicule et attraper les bidons d’eau vides que nous avons ramené. Le milicien nous donne des ordres, se croyant permis de le faire. Bon gré mal gré, je m’exécute. Le besoin en eau de la ville est plus important que ma petite fierté.