Dès qu'ils espèrent, ils se mettent en marche... - Ft Peter
Gabrielle I. Knight
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Dès qu'ils espèrent, ils se mettent en marche... - Ft Peter Mar 12 Nov - 13:58
Dès qu'ils espèrent, ils se mettent en marche...« Dès qu'ils espèrent, ils se mettent en marche ; ils vont ; ils s'empressent. Arrivés au but, ils se retournent ; l'espérance est restée en route, et le bonheur a manqué de parole. » — Confession d'un enfant du siècle. « Allez oust, impertinente, on n’a pas le temps de s’occuper de toi, je te l’ai déjà dit. »
Oh oui, il te l’a déjà dit, Gaby. Ce type, Léandre comme tu as fini par l’apprendre, t’as déjà refusé 2 fois dans les rangs de ses “hommes” même si tu y as vu quelque femme. Et quelles femmes… Elles sont jolies, celles qui sont là. Et il te suffit de voir le regard que ce con de roux leur lance pour savoir qu’à ce rythme, tu ne feras jamais partie de ses rangs.
« J’me vengerai ! Tu claques, en réponse et l’homme qui s’apprêtait à partir se retourne vers toi. J’vous ferai regretter votre réponse ! -C’est ça, continue d’espérer, tu arriveras peut-être à faire quelque chose à cette flammèche de vie qui brûle en toi… -CONNARD ! »
Et il n’a pas le temps de répondre à ton cri d’insulte que c’est toi, Gaby, qui fait demi-tour. Tu rabats la capuche sur tes cheveux accrochés à la va-vite en un chignon bas emmêlé et tu disparais de devant le chef de la milice avec cette démarche si garçonne que beaucoup te prennent pour un faible représentant du sexe fort. Pourtant, gamine, tu ne vas pas si loin.
En faite, tu t’arrêtes dans une ruelle un peu à l’abri et tu souffles. Les larmes mouillent tes yeux et te brûlent les rétines. Il te faut plusieurs fois frotter tes mains sales sur tes paupières pour y arracher toute l’humidité et puis tu soupires, longuement. Tu as déjà pris ta décision depuis ta dernière tentative pour entrer dans la milice… tu vas te venger.
C’est pour ça que tu récupères la bouteille que tu as rachetée à un pauvre gueux en ville. Pleine d’un alcool que personne ne devrait boire tant il est affreux, tu y a coincé un bout de tissu dedans et tu récupères un briquet que tu as volé à un passant. Et te voilà, avec ta bombe incendiaire (comme tu as pu en lire dans des ouvrages du siècle passé) dans la main et la volonté de faire du mal.
Parce que c’est ça la constante de ton histoire, Gaby. On te fait du mal. Un imbécile vient briser tes rêves. Puis on t’humilie et ensuite, seulement là, tu réagis. Et ce n’est jamais en douceur… Alors oui, tu sais que tu risques de mettre le feu au district, et de condamner plein d’innocents, mais tu t’en fiches. Toi, tu as toujours voulu être reconnue et tu t’es fait la promesse, il y a longtemps, de ne plus reculer devant rien.
« J’vous buterai tous s’il le faut… »
Un marmonnement, que tu lâches alors que tu reviens vers la caserne des miliciens à pas modérés, comme si tu voulais ne pas avoir l’air étrange malgré ton cocktail Molotov prêt à être utilisé dans les mains. Et tu le sais, Gaby… rien ne t’empêchera de te venger !
Enfin, c’est ce que tu te forces à croire.
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