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vide cor meum // persé

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vide cor meum // persé Ven 25 Oct - 16:23

vide cor meum

Cela fait plus de trente minutes qu'il tourne autour du marché et qu'il hésite sur sa cible. une cible particulièrement intéressante mais risquée:  un marchand qu'il connait très bien depuis des années mais on ne peut pas dire que c'est le grand amour entre les deux. Riza a toujours pensé qu'il finirait par s'habituer et le prendre en pitié, mais il faut croire que quand on est moche et ingrat, on reste moche et ingrat. Il se résout finalement à cette idée et opte pour un autre objectif. Il y a du monde sur l'un des stand de fruits et légumes et à quelques mètres de là, un homme échange ses armes blanches : elles sont toutes sorties de leur fourreau, verticalement bien placées les unes à côtés des autres. Les lames brillent sous les rayons du soleil. Si Riza a pour habitude d'échanger tout objet volé, il ferait cette fois, une exception à la règle. Il se mêle à la foule puis décide de parcourir la distance manquante à quatre pattes pour éviter de se faire trop repérer. Bien qu'il lui est impossible de deviner la position exacte du troqueur, il décide de passer à l'acte : il se saisit de la dague dorée la plus à gauche.
Puis il recule.
Puis il court.

Mais on le repère. C'est qu'avec une population de seulement cinq cent personnes environ voire moins, il était difficile de passer inaperçu surtout quand on a pas spécialement la meilleure réputation du camp. Le troqueur le poursuit : un monsieur chauve et barbu d'une quarantaine d'années, plusieurs tatouages illisibles allant des épaules jusqu'aux bras. Peut-être un ancien motard fan de Johnny Halliday, ou d'ACDC. Il n'a visiblement pas l'air d'avoir la bonne brioche du vieux loubard et semble même plutôt en forme, ce qui ne rassure pas Riza, qui court comme si sa vie en dépendait.

***

Ses mains protègent sa tête, son corps se recroqueville sous les violents coups de pied de l'homme visiblement très énervé. « Sale voleur ! Pour qui tu te prends, tu crois que tu es le seul à galérer ici ? Y'a que de cette manière qu'on peut vous donner une bonne leçon, sinon vous n'comprenez pas ! » puis il s'arrête, saisit d'une main les poignets du jeune homme et le palpe pour récupérer ce qui lui revient de droit. « Où est-ce que tu l'as caché ? »  « Puisque je vous dis que je n'ai rien volé. » il libère son emprise lorsqu'il semble avoir trouvé l'arme blanche. « Ça, ça m'appartient par contre, c'est mon poignard. Vous allez volé mon poignard ? » L'homme jette l'arme sans ne même la détailler, comme si elle n'avait aucune valeur. « En effet, ça ne m'appartient pas. Mais je sais que tu m'as volé. » « Non seulement vous n'avez aucune preuve, mais en plus vous me violentez gratuitement. » Il attrape la tignasse claire du jeune comme il attraperait un sac à patate. « Je n'ai aucune pitié pour les pourritures égoïstes en ton genre. Alors dis moi où est ce que tu l'as caché ? » « Dans mon trou de cul. » Silence. Ça ne le fait visiblement pas rire. Mince. Et lorsque le troqueur plaque la tête de Riza contre la terre sèche qui lui repoudre le visage, ce dernier croise le regard de Persé. Il n'y avait pas plus ridicule et humiliant comme situation que celle-ci.


Persé Delacroix
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Re: vide cor meum // persé Sam 26 Oct - 1:05

vide cor meum
Les soupirs annoncent la fin de la journée et tes yeux se baladent au-delà des pensées. Rentrer, manger, se reposer. Le quotidien traînant lourdement à l'image de tes allures, les mains en automatisme ne fonctionnent que par mécanisme. Tu avances, cadence lente saluant rapidement quelques passant. C'est la foule qui se disperse au fur et à mesure que tu disparais, quartier fantôme l'humanité agonise et tu n'es que spectateur fataliste.

Le bruit qui t'interpelle, rupture à ta routine morbide. Curiosité mal placée bercée d'envie cathartique, poignée de hurlement, un doux parfum de violence. Tu t'avances, distinguant deux silhouettes. Lorsque ton regard croise le marchand, tu ne peux s'empêcher de souligner les traits déformés sous la colère. Qu'il est laid, tu le connais.

Les yeux glissent vers la terre, visage enfoui, l'ivoire dépéri. Gorge sèche, tu agiras au nom des souvenirs alors que les pensées s'emmêlent, le regard se crispe te voilà esclave de tes instinct. Je peux savoir pourquoi il se trouve par terre ? Tu pointes du doigts Riza. Le marchand relève la tête ouvre la bouche à peine dès lors tu t'exaspères. Non en fait je m'en fous. Par contre, tu fixes le marchand, si tu te casses pas d'ici rapidement, je me jette par terre et appelle à l'aide. Ca serait embêtant si on viendrait à témoigner qu'un malfrat s'en prend à ses concurrents, surtout handicapé, tu crois pas ?

Le cœur battant face aux ardeurs incapable de réaliser pleinement la situation, palpitation dans le regard et les poumons se gonflent à la mesure où tu réalises que tu te trouves bien face à lui. De quoi tu parles, te méprend pas. Cet enfoiré m'a volé ma dague. Je m'en bas les couilles. Si t'es pas content, tiens. Fourrant la main dans ta poche tu finis par jeter un collier doré, fausses parures se pliant à tes avarices, tu n'agis que par ruses. Sceptique, le marchand finit par hausser les épaules lançant un dernier regard à Riza, que j'te revois pas près de mon stand. Finalement (enfin), il part.

T'en reviens à la chevelure immaculée, un instant prêt à y tendre la main pourtant les doigts se resserrent entre eux. T'as l'air de t'en sortir merveilleusement Riza. A bout de souffle, le cœur se heurte et tu le sens devin, tu contemples l'illusoire, tu te prosternes à l'irréel. Tu succombes aux romances, laissant le mal t'envelopper. Quelle plaisanterie ! Tu veux qu'il parte, tu le veux dans tes bras. Relève-toi, t'as l'air pathétique comme ça. Marche arrière sur la chaise, tu ne bouges pas.





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Re: vide cor meum // persé Sam 26 Oct - 19:19

vide cor meum
Il le voit, assit sur son fauteuil roulant, le regard impassible bien qu'il pouvait y distinguer un brin de fermeté dans le son de sa voix. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu l'être le plus cher à son coeur d'aussi près. Riza devient alors livide : sa présence oppresse son coeur, il croirait mourir sur le coup. Alors, il laisse désespérément sa tête tomber contre le sol poussiéreux. Les yeux fermés, il écoute les propres battements de son cœur pour calmer l'angoisse qui commence à grimper en lui. Mais la voix de Persé résonne dans sa tête et comme par automatisme, il serre le poing droit car sa main tremble déjà. Il en oublierait presque la présence de l'homme et les coups qui lui ont été infligés. L'émotion est si forte qu'il ne ressent même plus la douleur.

Il y a l'envie de le voir partir et l'envie de le voir rester. Il y a l'envie de l'insulter et l'envie de lui demander pardon. En cet instant, il voudrait devenir aveugle et sourd et il prie Dieu pour qu'il lui retire ses sens. Puis enfin, il sait : il veut que Persé s'éloigne, il veut qu'il dégage. Soudain, son corps est beaucoup plus léger : l'homme est parti. Ce qui signifie, qu'il ne restait plus... qu'eux. Pourquoi, pourquoi est-ce que Persé lui adresse la parole ? Une année est passée depuis. « Tu te prends pour un justicier Persé ? C'est toi, qui est pathétique. » Il décide de se montrer insolent, de la même manière que quand il est parti. Riza se relève sans dégager la terre qui lui colle à la peau et lui fait enfin face. « Je ne sais pas pour qui tu te prends, je n'avais pas besoin de ton aide. Je sais me débrouiller tout seul, tu crois que c'est la première fois que je me prends des coups ? Tu crois que j'ai peur de me prendre des coups ? En fait, tu penses que je suis devenu faible, c'est ça ? » il s'avance. « Tu te trompes. Celui qui est devenu le plus faible de nous deux, c'est toi. » Le visage renfrogné, il termine ses paroles cinglantes en observant les jambes immobiles du blond. Puis il effectue quelques pas lents et récupère son sac, il y sort une dague, la dague volée. Il y admire la beauté de la lame aiguisée, les détails dorées sur le manche et laisse naître un sourire. « Heureusement que j'ai jeté mon sac derrière ces ordures. Maintenant, c'est à moi. » Il rit et lui tourne légèrement le dos, parce que ses lèvres tremblantes pourraient le trahir. Il aurait pu savourer cette victoire en d'autres circonstances. Mais ses fantômes de nuit ont visiblement aussi décidé de le hanter de jour. Il y a cette scène qui se répète maintenant dans sa tête, il y a presque tout qui devient encore plus clair. Si seulement il n'avait pas parlé, parce qu'il avait presque réussi à oublier son timbre de voix. Et maintenant, que faire ?

Puisqu'il avait le dos tourné, il pouvait l'abandonner. Mais il ne bouge pas d'un pouce. « Je peux te donner mon poignard si tu veux. J'ai rien d'autre à te donner. J'ai un chiot sinon, pas avec moi, mais c'est un cadeau et je pense qu'il te mordrait. Puis c'est pas un objet, donc, oublie le chiot. » Il se tourne et se rapproche de Persé. Il a presque du mal à déglutir tant il est stressé. Ses mains sont moites et la sueur se mélange à la terre. Sans ne rien ajouter, ni sans même attendre une quelconque réponse de sa part, il lui tend silencieusement son vieux poignard et attend qu'il le prenne. Il attend, en le regardant dans les yeux. et plus les secondes passent, plus sa main tremble. Riza tente d'avoir le regard le plus inexpressif possible, il se fait violence, car les mirettes clairs qui l'observent en retour le troublent.

Puis il comprend pourquoi il l'a aimé,
et pourquoi il l'aime encore.


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Re: vide cor meum // persé Dim 27 Oct - 18:39

vide cor meum
Il renvoie l'insulte sans un merci, tu arques un sourcil. A savoir qui est le plus pathétique, vous feriez sans doute la course aux cœurs brisés. Deux âmes démembrées se pensant souveraines de sa jumelle, éloquence absente tu préfères brandir ton ego de la même façon qu'un joyau. Il n'avait pas besoin de ton aide, il avait bouffer de la terre. Rictus sur les lèvres, sur le méprise d'un soupir tandis qu'il s'approche, tu le dédaignes du haut de ta chaise. T'en ferais un trône pour l'instant, histoire qu'il se prosterne.

Et pourtant de vous deux, c'est toi le plus faible. Il contemple tes jambes, toi ses lamentations, stigmate au goût immonde. Finalement, te laissant, visage de marbre, à ton propre désarroi.

La lame tendue face à toi, le regard coule silencieusement les mots s'évaporant au gré des battements. Le myocarde s'adonne à des paniques que tu connaissais pas et tu laisses les secondes s'étendre, incapable de prononcer tes désirs. C'est le poignet que tu saisis, maladresse virulente l'amenant à toi tu le contemples quelques instants. Les vestiges se redessinent, tu plonges une œillade au sein de tes souvenirs et tu fais l'éloges des désolations.

Un moment de clairvoyance, réalisant le mouvement, les doigts s'enroulant alors autour de la dague. Prétendant à l'ignorance, tu observes rapidement le poignard, le cœur s'affolant. Un chiot ? Tu murmures l'air absent, scrutant le poignard. Va falloir plus si tu veux me rembourser, Riza et ne pense pas pouvoir m'escroquer. L'audace guide tes envies, malheureuses excuses brodées d'orgueils. Je garde quand même le poignard. Tu le serres contre toi dès lors possessif. La demande ne fait pas sens mais le silence ne te rend pas service ; la vérité agit en supplice et t'as probablement peur de devoir mettre le doigts sur ce qui te ruinent. Combien de temps tu pourras faire encore semblant.  





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Re: vide cor meum // persé Mer 30 Oct - 18:56

vide cor meum
Il ne réalise pas de suite lorsque Persé attrape son poignet et le tire doucement vers lui. Mais son corps ne tarde pas à réagir : sa main prisonnière tremble alors à nouveau, sa respiration devient irrégulière, les muscles de sa poitrine se contracte et finalement, les larmes lui montent aux yeux. Cette chaleur contre sa peau le plonge dans un tourbillon de souvenirs : il se rappelle alors de toute l'intensité de ces jours heureux, comme s'il se prenait toutes les vagues du passé en pleine figure. Il redécouvre des sensations qu'il avait pourtant chassé et qu'il ne pensait ne plus jamais connaitre. Mais il n'est pas sûr de le vouloir : lui qui s'est donné tant de mal pour ne pas à avoir à vivre ce genre de situation. Un sentiment de colère contre soi-même naît en lui : pourquoi est-ce qu'il est toujours là ? il ne peut même pas s'en prendre à Persé, il ne peut même pas lui rejeter la faute dessus, il n'a jamais demander à ce qu'on l'abandonne, lui.

Il ne sait comment réagir alors, pour l'instant il ne fait rien : du moins, il n'ose pas. Il n'ose même pas essuyer les larmes qui laissent des traces sur son masque de terre. Il est en colère, parce qu'il ne se sent trahi par personne d'autre que par lui-même, il est en colère parce qu'il se sent complètement nu, il est en colère parce qu'il ne contrôle plus rien, il est en colère parce qu'il voudrait partir : mais il en est incapable, son corps ne lui répond plus. Sans même s'en rendre compte, il serre le manche du poignard qu'il tend de toute ses forces, comme s'il voulait le briser. Il y a des rides qui se dessinent le long de son nez et entre ses sourcils. Tu ne peux pas revenir en arrière, tu ne peux pas revenir en arrière qu'il se répète jusqu'à ce que le blond en fauteuil quitte son poignet pour se saisir de l'objet. « Persé... » Un nouveau silence s'installe et Riza demeure un instant pensif. Il voudrait être exécrable jusqu'au bout, il voudrait lui répondre avec humour noir et ironie, lui faire une nouvelle réflexion déplacée sur ses jambes inanimées pour cacher la tristesse qu'il ressent à chaque fois que son regard s'arrête sur ce corps. Il a beau faire en sorte que Persé le déteste, la situation lui prouve qu'il ne le détestera peut-être jamais.

Depuis le début Riza n'ose rien évoquer du passé, comme s'il évitait tout allusion pour ne pas rendre la situation encore plus embarrassante qu'elle ne l'est déjà. mais il ne semble pas être le seul. Or, si les deux jeunes hommes sont toujours là, l'un en face de l'autre, c'est qu'ils attendent quelque chose, peut-être même inconsciemment, surtout inconsciemment : car pour Riza, c'est le coeur qui domine et non plus la raison. il reste, pour ne plus se sentir seul, rien qu'un instant, il reste comme pour combler ce manque qu'il a ressenti pendant de trop long mois, il reste pour admirer les plus beaux yeux qu'il n'ait jamais vus de sa vie. Il est tant rempli de contradictions qu'il ne sait même plus comment se positionner. et plus les secondes passent plus il est compliqué de mentir sur ce qu'il ressent. alors, il ne réfléchit plus : il s'avance et écrase sa fierté en s'agenouillant face à celui qu'il aime encore, sa main glisse doucement le long de sa jambe comme s'il touchait à de la porcelaine. C'est ma faute, je n'ai rien pu faire. qu'il pense alors. il ne pourra plus jamais remarcher et sa vie ne sera plus jamais comme avant. « Tu arrives à t'en sortir ? » quelle question. Je suis désolé, je ne t'ai pas abandonné parce que tu pouvais être un poids. « Est-ce que tu es seul ? » il doit arrêter, mais il continue. je n'ai jamais voulu t'abandonner. « Est-ce qu'on s'occupe de toi ? » il a certaines réponses à ses questions et d'autres non. Depuis qu'il s'est agenouillé, le jeune homme n'a toujours pas osé lever les yeux vers les siens. « Comment est ta vie, depuis presque un an maintenant ? » Riza n'a jamais réussi à faire son deuil.


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