We will fight just to survive #Karhlya&Finn Ton visage s’est éclairé, lorsqu’il t’annonce qu’il a des fraises dans ton potager. Certains fruits et légumes étaient devenus particulièrement difficiles à trouver, d’autres étaient maintenant totalement introuvables du fait de la disparition de l’importation, du coup, les plus rares étaient forcément les plus chers et lorsqu’on n’avait pas de chance, on avait tout simplement plus le droit d’y toucher. C’était un peu le cas de ta famille. Parce que tu parvenais à les faire survivre, mais tu étais loin de réussir à propulser ta famille au-dessus du lot.
▬ Tu as ton propre potager ? Tu sais que maman a essayé d’en faire un petit à l’arrière de la maison ? Elle m’a demandé de lui ramener quelques graines, une fois, et pendant des semaines, elle s’est acharnée à faire pousser des légumes dans son petit carré de terre … Visiblement, elle n’a pas la main verte. On ne pouvait pas tout avoir, ta mère était déjà pourvue d’une intelligence remarquable, mais elle et les plantes, ça n’avait jamais fonctionné.
Et puis tu te cales contre lui. Tu t’installes pour profiter encore un peu de la chaleur de son corps, quand bien même ce n’est jamais que vos deux épaules qui sont l’une contre l’autre. Peut-être que tu ne devrais même pas faire ça, mais, tu n’avais pas réellement le sens des convenances. Ta mère t’avais appris à être polie, à dire bonjour, mais il y avait des choses qu’elle n’avait eu ni le temps, ni l’occasion de t’apprendre. Alors, tu ne vois pas le mal. Tu te dis simplement que tu es assise à côté d’un ami, point. Les questions viennent après, mais il est déjà bien trop tard, et tu les balayes bien vite.
▬ Moi aussi. Même si je te vois presque tous les jours … c’est pas pareil, en dehors du labo. Je trouverais bien le moyen de t’demander autre chose, va !
Tu te sens bien. Vraiment. C’est bizarre, parce que normalement, les contacts de ce genre, tu les réserves à ta famille. Une étreinte pour ta mère, ou pour ta sœur. Si bien que, installée contre Finn, tu te rends compte à quel point c’est différent avec une personne qui n’est pas de ton sang, et surtout, à quel point c’est différent, quand on tout bêtement si proche d’un homme.
Encore une fois, cependant, tu interromps des pensées. Ta main vient s’abattre doucement contre son ventre, et tu râles, tu grognes.
▬ Je ne suis pas une petite fille ! Tu protestes, oui, et tu le fais toujours quand on vient dire ou sous-entendre que tu n’es encore qu’une enfant parce que tu sais bien que ça n’est plus le cas depuis longtemps. Et puis … t’es pas si vieux que ça. D’ailleurs, tu ne connaissais même pas son âge réel. Ta mère avait laissé échapper une fois, au court d’une conversation qu’il était plus jeune qu’elle … mais c’était tout.
Lorsque tu le sens bouger un peu, et qu’il bouge le bras pour venir t’en entourer, tu hésites un peu avant de te rapprocher encore, et puis, c’est contre son torse que tu viens prendre appui, que tu poses ta tête. A nouveau, tu peux profiter de son contact, de son odeur. Cette odeur si particulière qui était la sienne. Plus de parfum, ou autre artifice de ce genre désormais, et pourtant, les rares fois où tu avais été en mesure de respirer l’odeur de Finn, tu t’étais toujours fais la réflexion qu’il sentait particulièrement bon. Une odeur spéciale. Un entremêlement de plusieurs choses… tout simplement.
▬ J’aurais jamais peur de toi. Tu te défendais de ne pas être une petite fille, tout à l’heure, mais dans cette affirmation, tu as tellement l’air d’une enfant. Parce que, tu y crois dur comme fer. Tu dis ça tout simplement, sans prendre compte de rien, c’est juste que c’est ta vérité. Tu relèves un peu la tête, pour l’observer sous un angle encore totalement inédit pour toi, et puis, tu souris. C’est débile. Tu viens de te dire qu’il est beau. Ils sont juste aveugles. Finis-tu par dire, en te réinstallant correctement. Ils te voient pas comme moi je te vois, sinon, tout le monde t’aimerais. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu as le temps de te perdre complètement dans tes pensées, et tu ne relèves vivement la tête que lorsque Finn revient vers toi, et qu’il s’installe là, au milieu, en laissant entre vous une petite distance que tu ne peux pas t’empêcher de remarquer, tiens. Tu te remets à l’observer, discrètement, du coin de l’œil.
▬ Arrête de t’en faire, ça ira, pour la chaleur, et pour la nourriture.
Ce n’était que toi, après tout. Juste toi. Comme s’il avait besoin de sortir le grand jeu pour toi, toi qui savais parfaitement te contenter de ce qu’on t’offrait parce que, tu estimais que c’était de toute façon toujours énorme. D’ailleurs, tu souris, un peu timidement, sans doute, et puis, tu attrapes le verre d’eau que tu portes immédiatement à tes lèvres pour en prendre une gorgée.
▬ Je ne sais pas trop … Karel rêve de remanger des fraises. C’est un ami de maman qui lui avait ramener ça, l’an dernier mais entre temps, le pauvre vieux est mort et elles sont toujours hors de prix sur le marché.
Encore aujourd’hui, tu avais pris le temps d’essayer négocier pour en obtenir une toute petite barquette mais le marchand avait catégoriquement refusé en te disant que c’était probablement les dernières de la saison et que la serre s’était pas mal vidée, du coup, il essayait de les vendre au prix le plus haut possible et rien de ce que tu avais à lui offrir cette après-midi n’avait réussi à le convaincre, malheureusement.
▬ Mais on fera avec ce que tu as, ne t’en fais pas, j’aurais peut-être dû négocier quelques fruits tout à l’heure … Et maintenant que tu y pensais, tu t’en voulais même un peu de profiter de la générosité et de la gentillesse de Finn. Il avait déjà été adorable en t’offrant cette jolie pomme. A charge de revanche je suppose ?
Parce que oui, te connaissant, tu trouverais bien le moyen de lui rendre la pareille, n’est-ce pas ? Quand tu estimais avoir une dette envers quelqu’un, tu faisais tout pour la rembourser dans les meilleurs délais, encore un trait de caractère que tu avais copié de ton père.
▬ Tu pourras me demander tout ce que tu veux ! Tu te redresses, légèrement, et lorsque tu le vois boire son verre, d’un coup, tu fronces les sourcils et tu approches un peu pour lui prendre le verre vide des mains. Pourquoi tu me ferais peur ? Tu renifles l’intérieur du verre, et tu grimaces en te penchant pour le remettre sur la table. Ce que ça pue ton truc, c’est affreux, comment tu fais pour avaler ça ? C’est loin d’être un jugement, d’ailleurs, tu as même souris en disant ça. Et si ça me dérangeait, je ne serais pas là, tout simplement, tu sais ? Ça te parait si logique, à toi.
Tu te recales alors dans le canapé, mais cette fois, tu t’installes tout contre lui, sans doute pour revenir profiter de sa chaleur, le temps que l’endroit soit plus chaud, tout simplement.
▬ Ça t’embête si je reste comme ça ? Tu tiens chaud. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn C’est ta mère qui l’a adouci … Ca te fais sourire, tiens, un doux sourire, parce que c’est tout ta maman ça, et ça lui ressemble si bien. Tu t’étais d’ailleurs toujours dit que ta mère avait de quoi être admirée, rien que pour sa force, pour sa douceur, pour sa détermination, pour sa façon d’aimer les autres sans jamais rien attendre en retour. Tu avais toujours vu ton père comme un véritable héros, mais cet homme là avait épousé une héroïne. Une véritable fierté, n’est-ce pas, d’être l’une de leurs deux filles ?
Tu l’observes, de dos, tandis qu’il sort diverses choses de son placard. Tu es toujours en train de penser à ta mère. A son caractère. Tu en es même à te demander comment elle pourrait réagir, si elle savait que tu étais ici. Probablement pas bien. Elle commencerait probablement à s’imaginer tout un tas de choses …peut-être qu’elle te ferait la morale. Qu’elle ferait la même chose avec Finn. Tout un cinéma que tu préférais de loin éviter, autant pour toi que pour lui. Surtout que tu n’avais rien à te reprocher. Et lui non plus. N’est-ce pas ?
▬ Je sais, mais c’est ce qui fait son charme.
Tu te mets finalement à te frictionner légèrement les bras. Lorsque le soleil commençait à décliner, il commençait généralement à faire bien plus froid qu’en journée, et puis, le temps était particulièrement humide ces derniers jours, et ça n’aidait en rien. Tu attends donc de pouvoir de profiter de la chaleur de la cuisinière nouvellement allumée. Tu aurais dû penser à prendre ta chemise, ou à mettre quelque chose par-dessus ton haut à courtes manches. Tu souffles, légèrement, et franchement, tu ne t’attends pas du tout à ce qui suit. Tu es même surprise, au point de sursauter légèrement lorsque Finn approche de toi, à nouveau, lorsqu’il t’attire encore une fois à lui et qu’il prend le temps de frotter tes bras, puis ton dos. Tu ne bouges pas, pas d’un millimètre, tu profites simplement de la chaleur que ses mains produisent au contact de ta peau, ou du tissu qui la couvre. Lorsque ses doigts atteignent ton visage, tu relèves la tête, et tu te mets à le fixer, ton regard accroché au sien.
▬ Tu t’y prends bien … ne t’inquiètes pas. Ça va beaucoup mieux.
Ce n’est qu’un murmure, et puis, il recule, tout doucement, il vient enrouler son écharpe autour de ton cou et comme plus tôt dans la journée, tu restes tout simplement figée. Ton regard est toujours accroché à lui, tu peux toujours sentir son odeur sur l’écharpe que tu portes et tu la remontes légèrement sur ton visage pour la respirer à pleins poumons. C’est quand il te propose une couverture que pour la première fois, tu manques de répondre quelque chose de probablement un peu … indécent. Quelque chose que tu retiens. Juste quelques mots pour lui dire que tu n’avais pas besoin de couverture, et que ses mains auraient suffi.
Vivement, tu te détournes, secouant la tête pour chasser tout ça le plus rapidement possible et tu finis par t’asseoir dans un coin du vieux canapé, recroquevillée sur toi-même quand bien même pour le moment, tu n’as plus froid du tout. Au contraire. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu l’observes, tu le fixes un instant, sans bien comprendre sa question, pourtant posée si clairement, et avec des mots simples. Et puis, tu te mets à rire.
▬ Elle t’a dit de manger des carottes ? Qu’est-ce que tu lui avais fait ? Connaissant ta mère, et ses expressions, quand elle conseillait à quelqu’un de manger des carottes, c’était toujours le rendre plus aimable. Tu ne savais même pas d’où ça venait, exactement, tu ne savais même pas si c’était quelque chose de vrai, ou si elle l’avait inventé, tu savais juste que tu l’avais entendu à de nombreuses reprises et que maintenant, il t’arrivait de dire la même chose.
Tu finis par hausser les épaules, toujours en souriant alors que tu étais en train de songer que ta mère avait probablement réussi à le mener en bateau sur un sujet aussi stupide que l’effet des carottes sur l’être humain, et ce, pendant bien des années, visiblement.
▬ C’est pas vrai. Enfin je crois. C’est … une expression, c’est tout.
Et tu fais ensuite de gros efforts pour ne pas te lancer dans le sujet qui fâche, celui des gens mal aimables qui ne cessaient de l’éviter, ou qui se permettaient de se conduire comme de vrais animaux sauvages face à Finn, tout ça pour aucune raison valable, du moins, aucune que tu ne pensais valable, toi. Au lieu d’y voir un espoir, les gens de ce district avaient décrété que les immunisés étaient des dangers, qu’il valait mieux les éviter, puisqu’ils portaient le virus en eux. Après tout, ces gens avaient été mordus …Alors qu’il sourit, tu n’as pas vraiment le cœur à lui dire que tu les trouves méchants, que ça t’énerve, qu’ils ne méritent même que qu’il les salue, qu’il soit poli avec eux. Tu te tais, tout simplement. C’est mieux comme ça. Beaucoup mieux.
Quand tu entres dans le tout petit appartement, tu ne fais qu’un petit pas, à l’intérieur, avant de t’arrêter. Tu te penches un peu en avant, et tu prends le temps de retirer tes chaussures pour les abandonner dans un coin. C’était une règle qu’avait imposé ta mère, à la maison. Peu importe l’époque, pas de chaussure à la maison, c’est ce qu’elle avait dit, et ni toi, ni ta sœur n’aviez jamais oser à l’encontre de ça. Du coup, c’est en chaussettes – des chaussettes trouées d’ailleurs – que tu t’avances dans la petite pièce. C’est différent de chez toi. Au final, ça lui ressemble bien, tout comme la maison ressemble à ta mère.
▬ Mh, pourquoi pas, je n’ai pratiquement rien mangé, aujourd’hui. C’est un aveu que tu peux lui faire, et que tu n’aurais pas fait devant ta mère. D’ailleurs, maintenant que tu repenses à ta mère, tu te rends compte qu’avec ta rage, à cause de ce milicien ingrat, tu n’avais pas pris le temps de répondre à sa question de tout à l’heure. Ah, et pour te répondre, non, je ne lui ai rien dis. Il la connaissait aussi bien que toi, là-dessus, bien sûr qu’elle trouverait quelque chose à dire, bien sûr qu’elle poserait des questions … Tu préférais éviter. Elle n’a pas besoin de le savoir. Et tu souris, en posant ton doigt contre tes lèvres à la manière d’un « chut ». Ce sera notre secret.
Quelques pas de plus, tu as vite fait de faire le tour de l’endroit, tant c’est petit. Alors, tu viens prendre appui contre le dos du canapé, croisant un peu les bras pour te réchauffer.
▬ C’est vrai que j’aurais du prendre une veste moi aussi, je m’étais habituée à la chaleur. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn ▬ Méfie-toi, je pourrais bien décider de t’enquiquiner jusqu’à ce que le soleil se lève demain matin. Tu as souris, à cette idée. Sans doute parce que tu sais que tu tomberas de sommeil bien avant ça, surtout avec la journée que tu venais d’avoir. Probablement, j’en sais encore rien … Tu continues de fixer le ciel, tout en faisant quelques pas dans la rue.
Tu avais ramené pas mal de choses ces deux derniers jours, alors, peut-être que tu pourrais te permettre de rester à l’intérieur, en sécurité pour quelques jours, cette fois. Sauf besoin urgent, tu n’aurais sans doute pas besoin repartir tout de suite.
▬ Dans deux, trois jours. Peut-être quatre si tout va bien. Contrairement à ce qu’avait tendance à penser certaines personnes, sortir n’était jamais plaisant pour toi. Tu prenais des risques, et au-delà de ça, tu étais à chaque fois obligée de t’éloigner davantage.
Aux abords des barricades, il n’y avait plus rien, si ce n’était quelques coins à champignons, et quelques restes de cultures que tu t’acharnais à entretenir pour pouvoir passer faire la récolte régulièrement. Ce qui t’inquiétait surtout, ces derniers temps, c’était de voir le mauvais temps revenir, et le froid s’installer, peu à peu. La belle saison touchait à sa fin, tout doucement, et tu savais que les récoltes allaient être plus compliquées, comme chaque année, tu devrais prendre plus de risques, affronter les averses, tout ça pour pousser davantage, et continuer de ramener de quoi troquer un peu de nourriture. Cependant, même si tout ça te traverse l’esprit, tu te forces à chasser bien vite ces mauvaises pensées.
▬ En ce moment, plutôt bien. Même si tout est vide, ça devient compliqué de trouver des choses int-- … Et tu t’arrêtes au beau milieu de ta tirade. Tu fixes ce milicien qui ne prends même pas la peine de répondre à ce bonjour pourtant poli. Et Finn qui lui cherche des excuses … qui te pousses en avant alors que toi, tu rumines déjà. Tu finis par soupirer, et puis, tu te retournes subitement. Vous devriez manger des carottes, Cyril, ma maman, elle dit que ça rend aimable.
Il ne dit rien. Il s’est pourtant retourné, mais il trace sa route et toi, tu lèves les yeux au ciel parce que franchement, ce genre de comportement, et bien ça t’énerve, tout simplement.
▬ Tu es bien trop gentil. Tu marmonnes, en secouant un peu la tête. Il est pas de mauvaise humeur, c’est juste un crétin. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn ▬ Oh, tu sais j’ai réussi à faire de bonnes affaires aujourd’hui, alors ça va ! Tu hausses les épaules, un peu comme si tu n’avais besoin de rien de plus, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes et que vivre autant que survivre était une chose aisée. Ce n’était pas le cas, évidemment. La vérité, c’est que tu préférais de loin te débrouiller comme une grande pour ta famille, accepter de l’aide avait toujours été chose compliquée, simplement parce que tu estimais que trouver de la nourriture et avoir les moyens était ton rôle, à toi et à toi seule. Tu avais pris la place de ton père pour tout ça, tu gardais de lui le souvenir de quelqu’un de fort, mais aussi de quelqu’un de fier, et c’est ce que tu étais devenue, avec le temps, à tel point que même s’il n’existait entre vous aucun lien de sang, tu lui ressemblais toujours un peu plus, en vieillissant.
Tu passes quelques minutes à observer le tableau, la formule qui est inscrite. Pourtant, pour le coup, tu n’as pas réellement envie de parler, ou de penser travail. Tu te forces, généralement, à essayer de rester dans le droit chemin, tu suis les recommandations de ta mère, parce que, tu aimerais la rendre fière, mais lorsque tu sais que tu n’es plus tenue de le faire, c’est terminé, tu préfères lâcher prise, sinon, tu pourrais tout simplement devenir folle. Alors, rapidement, tu te lasses, et tu essaies de secouer Finn, de le forcer à lâcher prise avec son travail même si tu sais qu’avec lui, ça risque d’être particulièrement difficile.
Il commence cependant par effacer sa formule, que tu oublies bien vite, alors tu attrapes le paquet de sucre tandis qu’il s’affaire à chercher un chalumeau, en t’expliquant son envie de tester de faire du caramel avec ça, pour finalement se mettre à douter de la potentielle efficacité de la méthode. Tu te contentes de sourire, parce que, tu le supportes bien, mine de rien, tu te fiches bien de ses extravagances, ou même de son côté bizarre, il a même tendance à te faire rire, et tu sais que ce n’est pas de la moquerie.
▬ Tu peux toujours l’emmener… Commences-tu par dire, alors que subitement, voilà qu’il lui prend l’idée d’emmener les bonbonnes d’air pour potentiellement travailler dessus. Mais je ne te garantis pas de te laisser travailler.
Tu ponctues cette affirmation malicieuse d’un petit clin d’œil qui l’est tout autant, puis, tu pousses la porte de ton épaule avant d’y appuyer ton dos pour la retenir, et tu l’attends là, en fixant l’extérieur, le temps qu’il se décide à quitter enfin son laboratoire.
▬ On dirait qu’il va pleuvoir … ça va être boueux et glissant partout.
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Les briquets dans tes mains, tu es rentrée directement à la maison, mais juste le temps de récupérer tes affaires, tout le bric à brac que tu as pu ramener de l’extérieur, et puis, tu es repartie aussi vite, juste après avoir laisser à ta petite sœur un collier que tu avais dénicher par terre, dans la poussière en fouillant un vieux bâtiment isolé.
C’est toujours le marché qui t’épuise le plus, lorsque tu troques. La nature actuelle des gens exigeait maintenant que tu sois bonne et surtout, dure en affaire, et si au début, lorsque tu avais débuté, tu avais eu tendance à un peu trop de te laisser faire, au point de te faire arnaquer de nombreuses fois, les choses avaient depuis bien changées puisque tu étais maintenant du genre à ne plus rien lâcher, du moins, pas avant d’avoir obtenu un prix à la hauteur de tes espérances. C’est comme ça que les choses fonctionnaient, tu avais besoin de la nourriture et des ressources que te permettais d’acquérir les objets et le matériel que tu ramenais, il le fallait, tu voulais conserver ta famille à l’abri de la famine, tu voulais que ta mère et ta petite sœur aient toutes les deux chaud en hiver, qu’elle ne manque de rien au sein de ce monde devenu si difficile à supporter au quotidien.
Hurler sur des arnaqueurs t’avais pris un temps fou. Si bien que sur la fin, tu avais consenti à être plutôt généreuse quand il avait s’agit d’échanger les quelques médicaments trouvés dans la boite à gant d’une voiture rouillée. Le temps de passer à la maison, de tout abandonner sur la table pour ta mère, de déposer un bisou sur ta joue et de prétexter une dernière affaire à régler, tu étais ressortie avec le sachet de sucre dans les mains pour rejoindre le labo.
Comme plus tôt dans la journée, tu entres directement dans le labo, et tu te faufiles jusqu’à la salle où tu avais laissé Finn quelques heures auparavant. Tu n’es pas tellement surprise de le trouver encore là, face à son tableau sur laquelle est écrite une formule pour le moins étrange.
▬ Ça a l’air vachement compliqué ton truc ! Que tu lances en t’avançant dans le laboratoire et en déposant le sachet de sucre sur la table. A côté, tu poses l’un des briquets que tu avais pris. J’ai réussi à obtenir un petit rabais, n’est-ce pas magnifique ? La vérité, c’est que pour ça, tu avais du menacer le pauvre monsieur d’un truc pas très joli, et si tu étais loin d’en être fière, tu ne t’en sentais pas non plus honteuse puisque hé, c’était le jeu.
Tu t’approches finalement de nouveau du scientifique, pour le rejoindre face à ce tableau. Tes yeux essaient tant bien que mal de comprendre au moins un début de ce qui est inscrit dessus, en vain. Si ta mère était une brillante scientifique, et si certes, tu ne manquais pas d’intelligence, là, c’était trop pour toi. Et puis, tu estimais avoir ta place au cœur de l’action – ou presque – et non dans un laboratoire, enfermée toute la journée. Tu aurais fini par y faner.
▬ Aller ! Tu viens accrocher ton bras au sien, en souriant. Dring, dring. La journée est terminée, il est l’heure de rentrer pour aller se détendre, et faire du caramel aussi. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn T’essaies de prévoir, un minimum. Tu sais déjà que tu vas avoir un peu de mal à quitter la maison une fois que tu y seras retournée, tout à l’heure, tu sais aussi que ta maman n’hésitera pas à te poser des milliers de questions. Et dieu seul savait à quel point tu l’aimais, ta mère. Mais parfois, il était vrai que tu ressentais ce besoin d’avoir tes secrets, toi aussi, parce que, qu’elle le veuille ou non, tu avais grandi et au même titre qu’elle maintenant, tu estimais avoir le droit de garder certaines choses pour toi. Pas parce que c’était grave. Pas parce que voulais à tout prix que ça reste secret. Non. Juste parce que tu en avais envie, par caprice, ou quelque chose comme ça.
Et tu es déjà un peu perdue dans tes pensées quand soudainement, tu te rends compte que Finn s’est approché. Avant que tu ne comprennes réellement ce qui se passe, voilà qu’il t’entoure de ses bras, qu’il te sert un moment, tout contre lui en te remerciant, puis en venant embrasser ta tête avant de filer, de s’éloigner aussi vite qu’il était venu. Et oui, encore une fois, ça te laisse complètement pantoise. Juste parce que, de sa part, c’est étonnant. Juste parce que c’est probablement la première fois qu’il fait quelque chose dans ce genre-là. Cette fois, cependant, tu te ressaisis rapidement.
▬ Mh, je te rejoindrais ici, c’est plus simple ! Et puis, il avait raison, ta mère avait beau l’apprécier, le considérer comme un très bon ami, tu ne doutais pas une seconde de sa réaction, ni même des éventuelles questions qu’elle se mettrait à poser.
Tu l’observes un petit temps, ton regard reste fixé sur lui durant une petite minute avant que tu ne t’en détournes. Il était en train de se sourire, et tu sais, pendant cette petite minute, tu étais tout simplement de te dire que tous ces gens dehors pouvaient bien te jalouser et rester confiner dans leurs propres craintes. Peu importe ce que contenait le sang de Finn, toi, tu étais contente de le compter dans ton entourage le plus proche, parce qu’il te suffisait de le regarder pour comprendre qu’il était plus digne de confiance et probablement bien plus pur que la majorité des gens de ce fichu district.
▬ J’ai ramener quelques petites choses … je vais passer au marché et au centre médical pour faire un peu de troc. Je pense que je peux tirer un bon prix de tout ça, on verra.
Tu espérais au moins obtenir de quoi nourrir ta famille pour quelques jours, pour une semaine aurait été idéal mais tu savais à quel point les prix et les exigences de chacun ne faisaient qu’être revus à la hausse.
▬ Merci, t’es génial ! Un sourire, un signe de la main. Je te retrouve ici ce soir, sans faute. Et tu es déjà en train de quitter le labo, tu as même déjà passé la porte, mais tu fais demi-tour repasser rapidement la tête dans l’encadrement. Et ne te blesses plus ! Là-dessus, tu disparais enfin. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu prends le temps de tester la fameuse gâchette, arrangée en moins de deux petites minutes sous tes yeux. Tu l’actionnes, plusieurs fois, a différentes intensités d’appui et puis finalement, tu hoches la tête. C’était mieux. Bien mieux, en effet. Tu n’aurais plus qu’à tester ça un peu plus tard, sur le terrain, pour pouvoir jauger si c’était suffisant, mais là, a vu de nez, ça avait pas mal. Tu reposes donc cette partie de l’équipement que tu avais en main à sa place.
▬ Ça devrait être bon, oui !
Te revoilà face à ta pomme. Peut-être que lorsque tu es ici, tu devrais te contenter de bosser, te contenter des discussions relatives à l’équipement que tu testes. D’ailleurs, ta mère avait beau t’aimer de tout son cœur, sérieuse comme elle était, elle t’aurait probablement déjà fait la remarque. Cependant, Karhlya, c’est plus fort que toi. Si tu es toujours sérieuse, appliquée dans ton travail, si tu fais en sorte de faire ce que l’on te demande et surtout, de bien le faire, tu restes toi-même une fois de retour. Tu ne peux pas t’empêcher de discuter, de dévier, c’est tout simplement plus fort que toi. Et quand bien même Finn avait fait en sorte, quelques minutes seulement auparavant, de recentrer la discussion sur l’équipement dont il s’occupait, voilà que tu reviens à la charge avec ton histoire de caramel.
Une nouvelle fois, la réaction du jeune homme est … tout simplement digne de lui. Et encore une fois, tu lui lances ce regard des plus interrogateurs, parfois, tu en venais à te demander si tu n’avais pas tendance à dire des choses un peu étranges, si tes mots n’étaient pas responsables de ses réactions bizarres. Et puis, tu te repassais tes paroles, sans jamais rien trouver de particulier. Et c’est ce que tu étais en train de faire, actuellement, tandis qu’il débitait de son côté des trucs complètement incompréhensible. Un vrai dialogue de sourd.
Lorsqu’enfin, Finn semble un peu plus calme, c’est pour t’annoncer qu’il est libre pour ton fameux caramel. Alors, tu hoches la tête, simplement, en souriant. Il avoue lui-même être un peu bizarre, et c’est ce qui se dit de lui un peu partout d’ailleurs. Finn n’avait pas une réputation des plus flatteuse, tu le savais, surtout depuis que les habitants du Districts étaient au courant de sa particularité, de son immunité face à l’infection.
▬ Je sais. Dis-tu alors simplement en continuant de manger le caramel sur ta pomme du bout de ton doigt humide. Mais c’est comme ça que je t’aime. Ça te parait presque normal de dire une telle chose … pas une seconde tu ne songes à un éventuel double sens, a une signification toute autre que celle que tu donnes toi-même à tes mots. Tu te dis simplement que si Finn n’était pas bizarre, ça ne serait tout simplement pas Finn, et que toi, c’est comme ça que tu l’avais rencontré, comme ça que tu avais appris à la connaître et comme ça que tu avais appris à l’apprécier, aussi.
Tu finis par te redresser un peu, attrapant la pomme par son bâton, tu viens en croquer un nouveau morceau.
▬ A quelle heure tu seras libre ? Je peux te rejoindre ici ce soir, si tu veux. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Un bazar ordonné. On croirait entendre ta mère quand tu lui reproches de ne jamais rien retrouver à la maison à cause de son organisation. L’espace d’un instant, tu te demandes si tous les scientifiques sont comme ça, avec une logique parfois bien trop difficile à cerner. Probablement. D’ailleurs, tu agites la tête, sans quitter ton sourire avant de te concentrer sur la dégustation de ton fruit couvert de sucre.
Une nouvelle fois, tu essaies de partager ta sucrerie avec Finn, en lui tendant simplement l’assiette. Il est gourmand, tu le sais, et puis surtout, tu te vois mal manger le fruit en entier sous son nez sans même en proposer un morceau, ça fait aussi partie de ton éducation, c’est comme plus fort que toi. Et tu es ravie, quand il accepte finalement. Quand il approche, souriant, tu tends un peu plus l’assiette, t’attendant a ce qu’il vienne simplement croquer dans la pomme. A ta grande surprise, il se contente de passer un doigt sur ta peau tâchée par le caramel pour y récupérer le sucre rouge, avant de le porter à sa bouche. Et ce simple geste te fait subitement rougir plus que jamais. Il s’éloigne, il retourne à son travail, et toi, tu restes là, assise, figée, l’assiette entre les mains à fixer droit devant toi.
▬ O-Oui, c’est certain. Tu secoues la tête, et puis finalement, tu sautes de nouveau au sol, tu reposes l’assiette sur un coin de table pour observer ce qu’il est en train de faire.
Tu es toujours troublée. Mais tu fais tout pour que ça ne se voit pas, t’efforçant d’être la plus naturelle, la plus normale possible. Il n’est pas aisé de parvenir à te chambouler, pour ainsi dire, mais ce simple geste y était parvenu sans grande difficulté, et ce n’est que lorsqu’il se remet à parler travail que tu reprends une complète contenance, que tu te remets droite. Tu inspires, expires.
▬ Deux heures je dirais, un peu moins. En tirant à fond, et de manière assez régulière. Tu t’approches encore un peu de la table pour te pencher sur l’équipement à ton tour. La gâchette me semble un peu molle par contre … Et pour imager, tu tends la main pour venir l’actionner. Heureusement, les bonbonnes sont réellement à sec. J’ai du mal à doser, ce serait plus simple si elle était un peu plus dure. Tu relèves un peu la tête. Il est tout à toi.
Et puis tu recules légèrement, en soupirant.
▬ J’ai hâte de voir ça, t’auras qu’à me faire signe quand tu voudras que je teste ça. Tu reviens à ta pomme, passant un doigt dans le sucre épais pour le porter à ta bouche. Tu as l’air songeuse, pendant un petit moment. Ça te dit de faire ça ce soir ? Le caramel, je veux dire. Si … si tu as du temps, évidemment. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu sursautes, au moment même où lui sursautes, où il recule, tu ne peux t’empêcher de sursauter et tu manques même de laisser tomber l’assiette où se trouve ta précieuse pomme rouge et tu plisses les yeux, lui lançant un regard des plus interrogateur. Parfois, même si tu l’appréciais, tu avais du mal à saisir les réactions de Finn. Quand tu avais posé la question à ta mère, elle t’avait tout simplement dit qu’il était un peu différent, original, mais que tenter de comprendre certaines de ses réactions était vain, ou plutôt bien trop fatiguant pour que tu te permettes ne serait-ce que d’essayer. Ça avait eu le mérite d’être clair, alors, parfois, tu ne te formalisais tout simplement pas de sa façon de faire, d’agir, de réagir, mais d’autres fois, c’était plus fort que toi et tu lui lançais ce même regard que tu arbores actuellement, celui qui ne demande qu’à saisir. Même si tu sais que c’est inutile.
Il a accepté de t’apprendre à faire du caramel, c’est un début. Mais pour ce qui est de partager la pomme, c’est autre chose. Il prétexte avoir déjà de la nourriture plein les pommes – ce qui est probablement vrai, comme toujours – et il s’éloigne, pour finalement se rendre compte que son doigt saigne, qu’il est entaillé, alors de ton côté, à la hâte, tu poses l’assiette pour rapidement attraper un tissu bien propre, et tu reviens vers lui tandis qu’il passe son doigt sous l’eau.
Sans même prendre le temps, ou la peine de le prévenir, tes doigts passent autour de son poignet et tu ramène sa main humide vers toi. Son doigt saigne encore légèrement, alors, tu viens simplement enrouler le tissu autour de ce dernier, des gestes relativement doux histoire de ne pas lui faire mal.
▬ Ça fait longtemps que tu ne m’avais pas appelée comme ça … Tu n’as même pas lever les yeux de son doigt, maintenant, tu es occupée à attacher le tissu, tant bien que mal histoire que ça tienne un minimum. Cependant, tu as souris. La première fois que tu avais entendu ça, tu avais été relativement surprise, mais tu n’avais rien dit. Toi qui n’étais pas particulièrement fan des surnoms que l’on pouvait te donner, tu étais pourtant restée silencieuse ce jour-là. Tu devrais faire gaffe avec tous ces trucs, ils sont super dangereux tes tiroirs, tout est mélangé.
Et tu lâches sa main, avant de t’éloigner à nouveau, tu récupères la pomme, et tu te hisses sur une des tables pour t’y asseoir. Là, tu attrapes le fruit par le bâton, et tu viens croquer dedans avec appétit. Le goût à la fois sucré et fruité se propage dans ta bouche et tu laisses échapper une espèce de « mmh ! » tout en finissant de mâcher ce que tu as dans la bouche.
▬ Ce que c’est bon ! T’es sûr que t’en veux pas un petit bout avec moi ? Les lèvres encore teintées du rouge du caramel coloré, tu lui souris en tendant légèrement l’assiette devant toi. 2981 12289 0
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu n’as pas pu t’empêcher d’avoir ce petit sourire satisfait, lorsque Finn avoue comprendre pourquoi tu gaspilles aussi d’air à chaque fois que tu utilises ce matériel. C’était l’une des raisons qui faisaient que tu l’appréciais, et surtout que tu appréciais travailler avec lui plutôt qu’un autre. Tu ne savais pas trop pourquoi, exactement, mais il avait toujours été d’une extrême gentillesse avec toi, et puis, il n’avait jamais été celui qui te faisais la morale, non plus. Plusieurs fois, tu t’étais dîtes que son amitié avec ta mère n’était pas étrangère à tout ça, après tout, elle t’avait toujours dit, depuis que tu avais commencé à travailler ici, que Finnley avait toujours été pour elle un ami et un collègue précieux, sur lequel elle avait toujours pu compter, même lorsqu’elle se sentait seule, ou déprimée, il avait toujours été là. En somme, il était comme un ami de la famille, quelque chose comme ça, probablement.
Mais ton attention n’appartient bientôt plus qu’à cette fameuse pomme que tu contemples un bon moment. Et tu as beau fouiller dans ta tête à la recherche du potentiel nom de cette jolie sucrerie, rien ne vient, tu ne sais plus, ou tu ne sais pas, tout simplement.
▬ Tu voudras bien montrer comment tu as fait ? Probablement pour avoir la possibilité d’en refaire une pour ta mère, et une pour ta petite sœur aussi.
Tu l’attrapes finalement par le bâton qui est planté bien au centre, et tu le fais tourner entre tes doigts, délicatement, en prenant soin de ne pas la faire tomber.
▬ Une pomme d’amour … Tu répètes, sans quitter le fruit coloré des yeux. Tu penches même légèrement la tête sur le côté avant que ton regard ne glisse à nouveau vers Finn. Il est de dos, occupé à faire tu ne sais pas trop quoi alors, tu reposes simplement la pomme dans l’assiette, et tu la prends avec toi pour venir t’appuyer contre le meuble, à côté du tiroir qu’il est en train de fouiller avec application. Tu la manges avec moi ? Je veux dire, on partage ? Tu veux bien ?
We will fight just to survive #Karhlya&Finn Tu n’as pas à te plaindre bien longtemps. A peine as-tu prononcé son prénom que Finn apparaît, et tu n’as pas besoin de lui demander une seconde fois qu’il s’occupe immédiatement de t’aider à retirer les sangles autour de te taille et de tes cuisses. Subitement, tu te sens bien plus légèrement, et tu te mets à sautiller sur place, comme pour retrouver ton équilibre naturel, sans cet équipement, et sur la terre ferme surtout. Enfin, tu viens poser tes coudes sur la table où l’équipement se trouve désormais pour observer le scientifique qui s’affaire déjà à nettoyer ce dernier avec application.
▬ Comme d’habitude. Je suis plutôt hors de portée des marcheurs avec ce truc, du moment que je reste à proximité d’arbres ou de bâtiments. Et tu hausses les épaules. Pour le moment, tu n’avais pas eu le moindre souci avec cet équipement dehors. Il te permettait de te déplacer rapidement, avec aisance et surtout, plus ou moins en sécurité. Par contre, les bouteilles sont vides, j’ai dû faire le dernier kilomètre à pied. Mais ça, c’était de ta faute, encore une fois. Tu te débrouiller encore assez mal pour doser la quantité d’air que tu dépensais.
Et puis, tu te redresses lorsqu’il te parle d’une surprise, et tandis qu’il continue de s’occuper de l’équipement fraîchement rapporté, tu te diriges vers la fameuse armoire. Tu commences à avoir tes marques ici, mine de rien. Depuis que tu t’es portée volontaire, il y a plusieurs mois, depuis que tu as commencer à tester cette fameuse arme, ce laboratoire c’est devenu comme une seconde maison … tout simplement parce que tu y passes énormément de temps. Du coup, tu sais exactement de quelle armoire il te parle. Et tu l’ouvre rapidement pour y découvrir, sur l’étagère du milieu, bien en évidence et trônant dans une assiette un pomme bien rouge, recouverte d’un caramel bien épais et rougeoyant.
▬ Incroyable ! Tu attrapes l’assiette avec précaution pour revenir vers la table est l’y déposer. Tu prends le temps de l’observer, d’en respirer l’odeur sucrée. J’en avais vu une, il y a longtemps, un peu avant que l’épidémie n’arrive. Mon père m’avait promis de me faire goûter.
Et il n’en avait jamais eu l’occasion, finalement. Aujourd’hui, il n’y avait plus de foires, ni de fêtes foraines et ces fameuses pommes n’étaient tout simplement plus trouvables alors en voir une ici, devant toi, et pour toi te faisais évidemment plaisir. Si plaisir qu’un sourire ravi s’était installé sur ton visage et ne semblait plus vouloir le quitter.
▬ C-Comment est-ce que ça s’appelle ? Ça, tu ne l’avais jamais su. Ou alors, tu ne t’en souvenais tout simplement plus du tout. Où est-ce que tu l’as trouvée ? Non. Attends, c’est toi qui l’a faite ?
We will fight just to survive #Karhlya&Finn C’est maman qui avait eu des nouvelles lorsque tu étais rentrée. C’était comme ça, c’était ton rituel à toi, et personne n’avait son mot à dire là-dessus sous peine de s’attirer tes foudres. Tu faisais ton boulot correctement, et tu ne manquais jamais de venir faire le moindre rapport, encore moins de rapporter les armes que tu avais eu l’occasion d’emmener pour des tests sur le terrain. Mais ça passait avant le fait de rassurer ta mère, parce que sortir, tu le faisais déjà contre sa volonté et tu savais bien qu’elle s’inquiétait à chaque fois qu’elle te savait dehors.
Et aujourd’hui, tu vois, tu étais en retard. La notion d’horaire était devenue relativement subjective – elle l’avait toujours été pour toi, mais ta mère continuait d’essayer de se repérer dans la journée de manière plus ou moins précise – mais tu savais que tu avais au moins une heure de retard lorsque tu avais pointé le bout de ton nez au laboratoire. Tu y étais arrivée pratiquement à bout de souffle, tout ça parce que tu n’avais pas pu utiliser le matériel que tu te trimbalais pourtant toujours accrocher à la taille. Plus d’air dans les bonbonnes. On allait probablement encore te reprocher d’avoir été trop gourmande en acrobaties et tu répondrais surement encore que toi, tu faisais bien ton boulot et que si tu y allais à fond, ou presque, c’était toujours pour tester le matériel au max de ses capacités. La vérité ? Tu t’amusais bien trop avec ce prototype. Une véritable révolution que tu avais certes encore un peu de mal à garder en main, mais qui, tu le pensais vraiment, allait changer beaucoup de choses lorsqu’il serait totalement au point.
▬ Je suis de retour ! Tu lances ça en entrant dans le bâtiment principal, luttant déjà sur les boucles des sangles pour essayer de retirer l’équipement qui devait être rechargé, et corrigé sur quelques points sans doute. Faudrait voir à faire quelque chose pour ces foutues sangles, c’est une galère à retirer.
Et finalement, tu abandonnes, prenant appui sur la grande table, au centre de la pièce en soupirant, et en croisant les bras sur ta poitrine. Tu ne vois personne dans le laboratoire, et ta patience étant très limitée, tu te mets rapidement à grogner un peu.
▬ Hé, Finn, t’es là ? Tu peux me débarrasser d’ce machin ? C’est pas que c’est lourd mais un peu quand même.
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