"Psst. Hé, toi là. Tu veux savoir un truc ?" ✘ Artiom.

Nom ⇝ Mikhalovitch. On l’appelle jamais par son nom, trop compliqué selon certains. Prénom ⇝ Artiom, il l’aime bien ce prénom.  Surnoms ⇝ Sale petit con. Emmerdeur. « T’as b’soin d’une info ? Va chez Artiom ! » Quoi ? C’est pas considéré comme un surnom ?  Age ⇝ 20 ans. Date & lieu de naissance ⇝ Le 3 mars 1999 à Saint-Pétersbourg en Russie.Métier & Occupation ⇝ C’est avant tout un aide-cuisinier pour les rations, mais c’est aussi une sorte d’« espion », il n’y a pas de terme propre à ce qu’il fait : il en sait trop sur le district et sur les gens. Situation ⇝ Il vit avec un père probablement veuf qui est cuisinier (il prépare surtout des rations pour le peuple, en fait). Artiom est un célibataire pour qui la drague est une seconde peau. Orientation ⇝ Pansexuel. Au moins, il a le choix parmi cinq-cents personnes.  Groupe ⇝ Live. Malgré sa bonne humeur et ses blagues incessantes, Artiom est un pessimiste. Pour lui, c’est la fin de l’humanité car il n’y aura jamais de solutions contre les infectés et l’infection en elle-même.

– Comment est-ce que vous décririez Artiom Mikhalovitch ? demande un homme de la milice, l’air intéressé.
Le « barman » ne comprend pas pourquoi ils sont là, ces types. Il les observe, un peu méfiant et termine de nettoyer un verre qui persiste à demeurer poussiéreux. Le vieillard finit par soupirer.
– L’est con, Artiom. Vous voulez savoir quoi d’plus ?
Il ajoute rapidement :
– ‘Fin, l’est pas qu’ça ce petit crâneur. Il a beau être con, l’est sympa. Quand j’étais malade, son père lui a d’mandé de m’amener une soupe. Artiom, il parle beaucoup. Beaucoup trop. Il s’fait frapper par les filles qu’il drague, parce que bon sa technique elle est pas très bonne. C’est un hyperactif j’crois aussi, j’le vois jamais rester en place et il fait qu’dire des conneries à longueur de journée. Mais faut pas croire aux apparences, hein !
Le milicien hausse un sourcil, attendant une explication.
– Il est malin ce p’tit, chuchote l’homme, forçant les soldats à se rapprocher. Il a tout un stock de renseignements dans sa tête. Vous voulez savoir un truc qu’vous êtes pas supposés savoir ? Allez chez lui ! J’sais pas si c’est très légal, par contre. J’espère que j’l’ai pas foutu dans la merde.
Sa dernière phrase est presque dite dans un murmure, se sentant coupable. Puis, il reprend son attitude de bonhomme grognon et continue :
– S’il avait une mère, j’pense qu’il serait plus responsable. J’dis pas qu’son père l’a mal éduqué ou quoi, bon d’accord il gueule pas mal sur lui, mais ça reste quelqu’un d’bien. L’est pas morte sa maman, hein, précise-t-il face à l’air curieux de l’un des miliciens. Elle a quitté son mari, ‘fin son ex du coup, et à mon avis la p’tite dame doit être morte à l’heure qu’il est.
Le silence est pesant. Le barman finit par soupirer.
– C’bon ou vous avez encore besoin d’détails ?
– Non, ça ira. On veut juste le surveiller, comme vous le dites, c’est pas « très légal » ce qu’il fait.
Merde, songe le vieillard qui dégluti.