Les seuls morts à craindre c'est ceux qui marchent!

La maison se trainait une sinistre réputation. Au point que personne n'osait y entrer d'après les rumeurs. Stupide complet. Après tout y avait ptet des trucs dedans qui valaient le coup! Ce qui m'intéressait, dans l'immédiat, c'était des vêtements. Outre le fait que les miens commençaient à puer et que j'avais pas de changes ou de quoi les laver, le pantalon que je portais en plus de ma jupe devenait trop fin et fragile pour me protéger efficacement. Oui, je sais ça protège pas des morsures. Mais c'est comme les gants à l’hôpital pour éviter les... ES? AS? Je sais plus de quoi qu'elle causait, Bloody, mais bon, voilà. Ca protège qu'elle disait. Et faute d'avoir les moyens d'en "acheter" au marché (en soit, si, j'pourrais, mais faudrait échanger une de mes précieuses cartes SD!), j'en cherche ou je peux.

Pour autant, je ne suis pas totalement folle. Pas de fumée sans feu, n'est-ce pas? Et là, ma crainte, c'est que l'infection du Hawkins, là, ben il l'aie pas attrapé dehors. Oui, oui, je parle bien de l'hypothèse qu'il y aie un zombac à l'intérieur. Les humains sont loin, très loin d'être infaillibles. Et la règle de base, c'est quoi? En cas de danger, toujours surveiller ses arrières. Voilà pourquoi j'attends devant la maison, qu'Ilya me rejoigne. Je lui en ai parlé la dernière fois. Et je lui ai fait miroiter que si la maison était viable, ptet bien que je pourrais y installer ma piaule et pas squatter chez lui toutes les semaines ou presque. Ni dormir où je peux, surtout qu'il commence à faire frais. Je fredonne en l'attendant, la tête baissée sur le sol sec. Y a même pas d'empreintes dans le sable autour de la maison.

"Viens je t'en prie, c'est ton amie aussi... C'est l'élixir de mes délires, je t'aime mélancolie!"

Sourire d'ilya :

"J'ai comme une envie ♪ De voir ma vie en l'air ♫ Comme une idée triste ♪ Chaque fois que l'on me dit...♫

La musique ne m'empêche en rien d'être attentive à mon environnement. Avoir les yeux baissés non plus, d'ailleurs. Alors quand je perçois une présence qui s'approche de moi, je me tends. Danger? Pas danger?J'ai la main non loin de mon couteau. J'ai beau n'avoir rien de valeur sur moi mon MP3 ne comptant pas puisque n'ayant pas de batterie ou autre, je sais que je ne suis pas à l'abri d'un crétin en manque de "tendresse", ou même de quelqu'un décidant qu'il est plus simple de me dérouiller pour me prendre mes vêtements que de se bouger le c... pour aller s'en chercher seul. Allié. Ilya. Mes épaules se détendent. Je suis pas assez cruche pour m'imaginer que quand il est là, tout va pour le mieux, comme dans les histoire qu'Eva racontait aux "princesses" quand on était plus petites. Je sais juste que c'est une personne qui n'essaiera pas de me tuer. Ou de me demander ce que je ne peux offrir.

"Et moi je dit qu'une sauvage née ♪ vaut bien d'être estimée.♫ Bonjour Ilya. après tout elle fait souvent la nique ♪ aux trop bien cultivées. ♫ Et toc!

Si je me tais après cette parte de la chanson, la musique ne s’éteint pas pour autant dans ma tête. Un salut de la tête à l'adulte, et je remonte la tête jusqu'à voir son menton. Et le reste, bien sur est dans mon champs de vision, comme son sourire pas du tout habitué et très maladroit. Un autre signe de tête, un sourire vague, et je sors de ma ceinture mon lance pierre et mon couteau, que j'attache ensemble avec l'aisance de l'habitude. Un peu comme les garçons avaient l'habitude de tenir ensemble couteau et arme à feu pour pouvoir se défendre au CAC en cas de. A la différence que mes mains sont un peu trop petites pour tenir dans la même main le couteau et le lance pierre. Un tour de bande velcro autour de ma main et mon arme est bien en place, j'ai peu d chances de les perdre. Ok. Je suis prête. J'ouvre la porte de la maison avec la même prudence qu'à l'extérieur, même si je doute qu'il y aie un infecté juste derrière. On s'en serait rendu compte, depuis. Et j'entre, sachant qu'Ilya couvre mes arrières. Le laisser passer premier? C'est moi qui est voulu venir. C'est moi qui prends les risques. Sinon, c'est pas juste. La maison est vraiment immense. Aussi grande que le bus en surface. Et il n'y a que 3 personnes qui y vivaient, même pas tout le temps?

"C'est du gachis... Autant de place, comme ça..."

On dirait les maisons d'Avant. T'exagère, les maisons d'avant elles sont encore plus grandes! Est-ce qu'on ne pourrait pas... Je ne sais pas, défaire les murs pour renforcer les barricades? Ou peut être que c'est compliqué? Bah de toutes façons je ne suis pas là pour ça. Des vêtements. peut-être de la bouffe, mais j'y crois pas. En tout cas j'entends pas de bruits suspects.

"Tu entends quelque chose?

Je chuchote. Par réflexe. Parce que mine de rien, j'suis pas tranquille, les rumeurs, même si je les critique, influencent mon imagination...

A première vue, rien dans le salon, ni dans l'entrée. Et s'il y a un zombie dans cette maison, il erre pas en liberté: Il serait sorti depuis longtemps. On se sépare, de part et d'autre de l'escalier. Au russe la cuisine, à moi le salon. Une table, des étagères et des figurines en verre. Sérieusement, si c'est pas du gachis, ça. On ne sait plus en faire grand chose, du verre, faute d'avoir assez de chaleur pour le fondre. Par contre, je trouve un vase rempli de billes parfaitement rondes en verre. Enfin, je trouve... Le vase trone sur la table, avec ses billes bleuté, et ses fleurs en tissus fâné plantées dedans. Je transfère la vingtaine de billes dans ma sacoche. On dirait vraiment une maison de l'ancien temps qui date seulement d'il y a 8 ans, comme si les hastings avaient cherché à garder leurs décorations de maison et leurs trucs inutiles, comme si des colifichets effaceraient des zombies. Comme s'ils faisaient de leur mieux pour ignorer les zombies. Stupide. Les zombies ne disparaitront pas en fermant les yeux très fort! Maintenant ils sont morts, et leur maison semble ne rien contenir d'utile pour lutter contre les zombies. Pourtant il y a eu des trucs hein? Il y a dans un coin, un sac, je sais que c'est un sac de golf. Il avait le même. Mais un sac vide, avec des vieilles traces de sang, comme s'il en avait coulé de plus haut. Le zombie-golf, le nouveau passe temps classe de l'apocalypse! Il y a aussi un vaisselier à moitié vide. Il y a eu des objets à cet endroit, mais ils ont disparus depuis longtemps et la poussière est homogène. Par contre, je trouve une demi douzaine de livres qui portent sur la permaculture, les serres et les plantes. Et ils ont souvent été lus. A ramener aux zones est, je dirai.

Quand Ilya me rejoint, j'ai transféré toutes les jolies billes dans mon escarcelle. qui est pleine à craquer. Je lui montre la seule que j'ai gardé en main, et la place dans mon lance pierre, avant de relever brusquement la tête vers l'étage. Je laisse Ilya me précéder dans les escaliers, puisqu’il est, je sais, plus agile au corps à corps que moi. Et inversement, je suis plus à l'aise à distance avec mon lance pierre. Je lui indique juste de placer ses pieds sur les bords de l'escalier. Pour faire moins de bruit.Toujours être silencieuse. Les marches sont en bois, et grinceront moins, comme ça. En silence, je le suis. Un autre bruit nous guide vers la chambre. Et un crash. Un animal. Je sais pas ce que c'est, mais quand il voit Ilya il s'enfuit. Et encore il l'a jamais vu au réveil! Un tir de lance pierre, et la bille bleu s'écrase juste sous le nez de la bestiole, lui coupant l'accès à la fenêtre par laquelle il contait fuir. Et le rabat vers Ilya.

"Le diner!"