[terminé] question de vie ou de mort. (Theresa)

question de vie ou de mort

Theresa & Kelsier

Oui. Maintenant, Kelsier, tu peux bien le dire, l’admettre, l’accepter aussi, tant qu’à faire : cette fille, elle te rend dingue. Et dans tous les sens du terme. Elle te bouscule. Elle te renverse. Et puis, ce qu’elle peut t’énerver, au point d’avoir envie de la frapper, la jeter, de l’envoyer loin de toi et à la fois, non. T’es à l’envers. Parce que, si tu as envie de t’en éloigner, si pendant un instant, tu te dis qu’il faut que tu rentres, que t’as juste envie qu’elle se dépêche, parce que tu veux rentrer, parce que ça te donnera l’occasion de l’abandonner à la porte pour continuer ta vie. Ouais. Sauf qu’elle provoque, bon sang et toi, tu craques. Tu fonds sur elle. Encore. Et si la veille, tu étais finalement bien plus doux, cette fois, il n’en est rien.

Tu ne sais même pas si tu peux appeler ça un baiser, à ce stade, parce que sa bouche, plus que l’embrasser, tu la prends, tu viens la chercher, la kidnapper. Et cette étreinte est brutale, autant de ton côté que du sien, est plaquée contre ce mur, et ses mains dans tes cheveux viennent agresser ton cuir chevelu, ça tire, et puis elle te mord la lèvre, et le baiser que vous échangez prends un goût métallique, à cause de ton sang.

Elle veut ta peau. Tant mieux. Très bien. De toute façon, tu n’as pas le temps de réagir à ça, parce qu’elle revient te chercher, et elle cesse de t’attaquer, elle ne fait que t’attirer à elle, et toi, quand elle vient te dire qu’elle te veut, tu ne peux pas t’empêcher de venir prendre plus, de venir embrasser son cou, de mordre sa clavicule, puis sa mâchoire tandis que tes mains n’aspirent déjà plus qu’à atteindre son corps, sa peau. T’en as envie. T’as envie de lui donner ce qu’elle veut. D’ailleurs, l’une de tes mains à déjà trouver le chemin pour se faufiler son haut, et elle remonte doucement, elle caresse sa peau, glisse dans son dos.

Et puis subitement, tu t’arrêtes. Comme ça. Tu la relâches, tu la laisses retomber au sol, sur ses pieds, et tu recules, et d’un revers, tu essuies le sang sur ta lèvre. T’es à bout de souffle.

▬ Compte pas sur moi pour t’offrir ce plaisir après tout ça.

Ouais. C’est complètement à double sens, ce que tu viens de dire là. Et tu te détournes, et tu viens t’occuper de cette foutue chaise pour récupérer ce qu’elle voulait dessus avant de lui donner.

▬ On rentre maintenant.

question de vie ou de mort

Theresa & Kelsier

T’as soufflé du nez. Alors, non, tu n’as pas ris à gorge déployée, mais tout de même. Tu as soufflé du nez, lorsqu’elle a avancé que son plaisir, elle irait le chercher ailleurs. Ça te fait rire, en fait. Tu es loin d’être prétentieux, Kelsier, mais tu vois bien que tu l’as assez déstabilisée pour qu’elle en vienne à des moyens de défenses d’aussi piètre qualité. Tu as gagné. C’est tout ce que tu retiens, que tu sors gagnant de cette joute qui dure depuis le début de la journée, sans que tu ne saches réellement pourquoi, au fond, parce que tu es loin de comprendre cette fille, et que franchement, dans l’état actuel des choses, tu ne fais rien non plus pour ne serait-ce qu’essayer.

Pas un mot, lorsqu’elle arrache cette béquille de fortune de tes mains. Tu te contentes de l’observer, tes yeux ne la lâchent pas lorsqu’elle se met à déambuler, le corps tendu par la rage. Oh, elle trouvera probablement le moyen de te faire payer, c’est même évident, tu t’y attends, n’empêche que ça n’enlève rien à la satisfaction du moment et lorsqu’elle ouvre à nouveau la bouche, t’agite la tête un instant, tu reprends tes affaires dans lesquelles se trouvent les fameuses seringues, et tu reprends la route. Tu pourrais faire l’enfant, tracer, comme elle te l’a dit, mais tu n’en fais rien. Tu ne ressens même plus la colère, tout juste une espèce de frustration un peu désagréable.

En fait, maintenant, tu n’aspires qu’à rentrer, et à te reposer. Laisser retomber la pression. Récupérer, histoire d’être en plein possession de tes moyens pour la prochaine fois où elle se retrouvera sur ton chemin.