[terminé] question de vie ou de mort. (Theresa)

question de vie ou de mort

Theresa & Kelsier

Sous tes doigts, elle se cambre, et tu sens son dos former ce creux dans lequel ta main glisse aussitôt. Toi qui avais fermé les yeux, tu les gardes maintenant bien ouverts, pour la regarder, pour te délecter de la moindre de ses réactions. Si elle essaie de te parler, elle n’y parvient pas, tu l’interromps de tes lèvres lorsque ces dernières viennent embrasser sa peau en feu. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire, même lorsqu’elle t’attire à elle, encore plus, quant à toi, maintenant que tes deux mains sont libres, elles viennent se poser sur ses hanches, de chaque côté, et tu la maintiens ainsi, contre toi alors que ton visage à glisser contre sa gorge. Lorsqu’elle t’éloigne un peu, lorsque son front vient s’appuyer contre le sien, tu soupires légèrement.

Et puis, un « shht » s’échappe de tes lèvres et l’une de tes mains remonte le long de ses côtes avant de venir se saisir de sa mâchoire. Tes doigts dégage son visage, viennent remettre une mèche rousse derrière l’une de ses oreilles et puis, tu ne sais pas bien ce qu’il se passe, dans ta tête, mais lorsque tu te rends compte que ses yeux brillent, que les mots qu’elle prononcent la touche autant, tes bras viennent l’enserrer plus fort encore, et tu te redresses un peu pour délicatement la faire basculer, la déposer au sol, sur le dos tandis que tu viens te glisser au-dessus d’elle, appuyé sur l’un de tes genoux, et sur l’un de tes coudes pour te maintenir et éviter de faire reposer ton poids sur elle.

▬ Je sais comment rester en vie … Un murmure, rien qu’un murmure. Tu le sais, que tu ne peux tout simplement pas promettre de ne pas mourir, parce que, tu es bien incapable de prédire ton propre avenir. Ta vie s’achèvera peut-être demain, si tu ne fais pas attention. Je ne mourrais pas avant de t’avoir fait cocher au moins la moitié de ta liste.

C’est trop, déjà bien trop. Et pourtant, ces mots, tu avais envie de les lui dire, parce que tu veux te persuader de pouvoir y arriver, mais parce que tu veux parvenir à la rassurer, au moins un petit peu, et quoi de mieux que ta détermination et ton envie de vivre, pour ça ?

Tu finis par te pencher un peu, toujours appuyé sur le plancher pour ne pas lui faire mal, tu viens poser ta tête juste au-dessus de sa poitrine, et tu souffles.

▬ Arrête de t’inquiéter … détends toi, juste pour ce soir.

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Theresa & Kelsier

Tu sais à quoi se ressemble, de loin. Tu es là, au sol, au-dessus d’elle, la tête pratiquement enfouie dans sa poitrine, pourtant, Kelsier, tu sais toi, que tu ne lui prendras rien à moins qu’elle ne te le demande. En revanche, tu ne peux pas nier que tu en as envie, maintenant. Envie de la toucher, de l’embrasser, si tu ne te retenais pas un minimum, tes mains seraient déjà passées sous le tissu de son haut pour caresser sa peau. Sauf que tu n’es pas comme ça. Tu n’as aucune envie de te comporter comme un animal que le corps d’une femme rend fou. Alors tu te contentes d’être là, de l’avoir contre toi, d’être contre elle, de sentir que la chaleur de vos corps se mêlent.

Et pourtant, Kelsier. Dieu sait à quel point chacun de ses mots, chacun de ses gestes te poussent à la faute. Si tu ne faisais que l’écouter, si tu succombais à ses appels, tu aurais probablement déjà fondu sur elle sans aucune retenue parce que, tu ne penses plus qu’à ça, lui faire oublier. Et tu émets ce grognement, à peine audible, une sorte de frustration probablement qui s’envole immédiatement lorsqu’elle te demande de l’embrasser. Là, tu relèves la tête, vivement, et tu l’observes un instant. Première fois … premier baiser. Elle t’avait pourtant déjà dit, que l’une des choses de sa liste était de tomber amoureuse mais étrangement, tu ne t’étais même pas imaginé une minute que Theresa soit encore si … pure. Ça te fait réfléchir, un instant, mais c’est plus fort que toi de toute façon, et tu ne te fais pas prier pour venir chercher ses lèvres.

Tu pourrais t’en vouloir. Probablement que tu t’en veux un peu, sur le moment. Parce que tu es comme tu es. La douceur est loin d’être ta principale qualité et en ce moment, tu es dans un état tel que finalement, c’est loin d’être ta priorité alors oui, tu viens l’embrasser avec un peu trop d’empressement, presque fiévreux à l’idée de prendre ses lèvres, et tu n’es pas ce genre d’homme qui embrasse avec délicatesse, pour s’arrêter ensuite et attendre une potentielle suite, une réaction. Non, toi, quand tu quittes ses lèvres, c’est pour laisser ta bouche glisser sur sa mâchoire, sa gorge, et tu ne t’arrêtes que lorsque tu arrives là, juste au-dessus de sa poitrine.

▬ Désolé … Tu t’en rends compte, que tu vas probablement trop loin, et c’est justement parce que tu te dis que tu ne veux pas dépasser la limite, que tu ne veux pas aller trop loin ici, maintenant, dans ces conditions, que tu finis par basculer, et te laisser tomber à côté d’elle, sur le sol, une main posée sur ton ventre tandis que tu souffles un grand coup.

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Theresa & Kelsier

Il te faut souffler, respirer, inspirer et expirer, plusieurs fois, le temps de reprendre un souffle à peu près normal. Tu t’es étalé sur le sol, le dos contre le plancher froid, le regard fixé sur le plafond que tu distingues finalement à peine dans la pénombre. A un moment, tu te demandes quand est-ce qu’il a commencé à faire si noir … Et puis tu soupires une fois de plus, et tu tournes la tête lorsque tu entends la voix de Theresa. Tu sens bien, qu’un truc ne vas pas. Autant dans le son de sa voix, que parce qu’elle te remercie sans que tu ne saches exactement pourquoi. Et tu n’as pas vraiment le temps de répondre, de poser la moindre question, elle glisse sa main dans la tienne, elle t’annonce qu’elle est fatiguée et toi, tu n’oses plus dire un mot de peur de la déranger pendant qu’elle essaie de dormir.

Ce n’est qu’au bout d’une heure, au moins que tu bouges légèrement, tu te tournes vers elle, et tu constates qu’elle s’est déjà endormie alors que toi, malgré ta fatigue, ton épuisement, ton effort du jour, tu en es toujours à t’agiter sur le sol, dans la poussière, sans parvenir à sombrer dans le sommeil. Tu te dis que demain matin, il te faudra sans doute t’excuser, pour de vrai, pour de bon, parce que tu as été faible, ce soir, que si tu n’avais pas eu un peu de lucidité, tu aurais pu te laisser aller à tes pulsions, à l’appel de son corps – ou du moins, ce que tu t’es imaginé être un appel, dans ta faiblesse - …

Pour la dixième fois, environ, tu changes de côté. Et ce n’est qu’en fixant finalement un reste de boîtes de conserve empilées, du moins tu le penses, que tu finis par t’endormir, enfin.

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Theresa & Kelsier

Tu ne sais pas, ce qui te réveilles. Toi qui avais eu tant de mal à sombrer, ton sommeil s’était finalement fait bien lourd, si lourd que non, tu n’avais rien vu, rien entendu, tu ne l’avais même pas senti bouger, tu n’avais pas réagi. Et tu ne sais pas non plus combien de temps après son départ tu t’éveilles enfin, tout ce que tu sais, c’est que tu te réveilles en sursaut, que tu te redresses à la hâte et que le temps d’ouvrir les yeux, de les frotter pour y voir plus clair, tu t’aperçois enfin que l’endroit est vide.

Il te faut un petit moment. Le réveil est difficile, et le contrecoup de tes efforts de la veille se fait sentir avec violence dans chacun de tes muscles. Pourtant, tu finis par te lever, par tituber, et plusieurs fois, bêtement et en vain, tu appelles son prénom. L’un de ses poignards est toujours là. Un seul. Son sac en revanche à disparu, et lorsque tu regardes dans le tien, c’est pour t’apercevoir que les seringues d’adrénaline s’y trouvent toujours, avec tout le reste. Tu fronces alors les sourcils … étrangement, tout est fermé. Les fenêtres. La porte. Le meuble placé devant cette dernière s’y trouve d’ailleurs encore, il n’a pas bougé. Alors, sans comprendre pourquoi exactement, tu es pris de panique, tu jettes ton sac sur ton épaule, tu pousses le meuble pour dégager la porte et tu sors, à la hâte. Pendant un moment, tu espère la trouver dehors, tout simplement, peu importe la raison. Mais ce n’est qu’une illusion. Elle n’y est pas.

Et là, Kelsier. Tu fais la pire des choses quand on se trouve dehors, dans ta situation, seul et manquant cruellement de force, tu te mets à l’appeler, à hurler son prénom, encore et encore. Et pour rien, en plus, parce que tu n’obtiens aucune réponse et qu’il te faut ensuite plusieurs longues minutes pour te remettre à réfléchir, vraiment, pour de bon. A regarder le sol pour y déceler des traces … et tu sais quoi ? Tu en trouves, des traces. Des traces récentes, dans le sable. Des traces de pas. Tu exclus le fait que ça puisse être un marcheur, peut-être un peu arbitrairement, et tu te contentes de les suivre, dans l’espoir peut être fou de remettre la main sur Theresa. Et tu marches. Tu marches. Tu ignores la douleur qui martèle ton corps, un peu partout. Tes muscles qui te paraissent être en compote. Tu avances, comme la veille, en mettant ton corps et ton esprit à l’épreuve parce que là, tu es tout simplement bouffé par la peur, et l’angoisse.

A un moment, les traces te paraissent étranges. Tu te baisses, tu t’avances jusqu’à cet arbre et là, là oui, tu reconnais l’une des chaises que tu avais vues, dans la maison la veille. Elle est en morceau, sans que tu ne comprennes pourquoi, mais tu en ramasses un, puis deux morceaux que tu rejettes au loin avant de te lever, tu t’apprête à reprendre ton chemin mais … non, tu t’arrêtes, encore, et c’est en regardant bien autour de toi que tu la vois, tu la vois à peine, mais tu la vois, tu vois ses cheveux roux en premier lieu et puis tu distingues sa silhouette en contrebas. Et pendant un instant, tu la crois morte. Alors tu te précipites en bas, sans réfléchir plus que ça, tu te jettes à genoux dans l’eau, près d’elle, tu l’attrapes, tu la serres contre toi, tu la secoues légèrement, tu passes les doigts sur son visage.

▬ Dis moi que tu vas bien, réponds-moi. Theresa ! Elle ne peut pas te lâcher, pas comme ça. Tu ne sais même pas ce qu’il lui a pris de partir comme ça, sans toi, mais tes questions, elles seront pour plus tard, parce que merde, Kelsier, c’est déjà la seconde fois que tu la récupères à peu près dans le même état…

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Theresa & Kelsier

Tu la serres contre toi, suppliant, et tu sais quoi ? Finalement, il ne te faut pas si longtemps pour comprendre qu’elle est en vie, qu’elle respire encore. Tu le sens. Et puis tu l’entends, et tu ne peux pas retenir ce soupir de soulagement.

▬ Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne voulais pourtant pas lui demander des comptes aussi rapidement, mais lorsque ses mots à elle te parviennent, tu ne peux pas réellement t’en empêcher. C’est ce que je suis en train de faire, sauver une vie. Ta vie. Idiote.

Mélange de colère, de frustration, de peur et surtout, d’incompréhension. Voilà ce qui t’anime. Voilà ce qui vient crisper tes traits, te tendre. Elle est partie, elle a quitté la maison dans laquelle vous vous étiez réfugiés tous les deux, elle t’y a laissé, avec tes seringues, et tu ne sais même pas pourquoi, ni dans quel but. Tu n’y comprends rien, Kelsier. Tu te demandes si c’est à cause de ce qui a pu se passer entre vous la veille, si le responsable, c’est toi, si ton empressement, ton envie, n’avait pas finalement été la goutte d’eau, si elle n’avait pas pris peur. Peur de toi.

Et ça tourne dans ta tête. Une véritable torture psychologique. Tu restes là, tu la tiens dans tes bras, et tu ne dis rien, tu n’ajoutes rien parce que tu ne sais même pas par où tu pourrais commencer. Et quand elle se lève, c’est encore pire bon sang, parce qu’elle te perd complètement. Toi ? Prendre froid. C’est elle qui est trempée. Elle, qui se trouve désormais dans un état des plus déplorable.

▬ Quoi ? Et tu lèves les yeux, tu la suis du regard lorsqu’elle se met à grimper le fossé, à la hâte. Elle va te rendre dingue, tu ne sais même plus où tu en es, ce que tu dois dire, comment tu dois réagir. Elle t’épuise. Ton corps était déjà si fatigué, et ton esprit baisse maintenant en énergie. Mais où est-ce que tu vas ? Elle rentre, probablement, parce qu’au final, avec tout ça, vous n’être plus si loin que ça du District.

Et tu te lèves, tes nerfs en pelote, tu te mets à grimper, toi aussi, tu l’imites. Tu manques de force, mais tu as tellement de hargne, maintenant. Tout ça, ça te met les nerfs, ça te donne envie de frapper tout ce qui t’entoure. Et c’est ta hargne qui te conduit à être le premier en haut, et tu l’attrapes, sans ménagement, tu saisis l’un de ses bras pour la tirer et la faire grimper jusqu’à toi avant de te redresser.

▬ Ne refais jamais une chose pareille, est-ce que c’est clair ?! Tu parles trop fort. Tu cris. En fait. Ta respiration est saccadée. Et le pire, c’est que tu te contiens, bon sang. Parce que là, tu es au bord de la crise de nerfs. On rentre maintenant. Je dois déposer les seringues au centre et j’ai assez perdu de temps comme ça.

Dur. Blessé, aussi, probablement. Et tu réajustes ton sac pour te remettre en route, en te disant, en te répétant même que cette fille-là, elle était complètement folle, assez pour te rendre toi-même complètement fou.

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Theresa & Kelsier

Oui, tu es passablement énervé. Bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement, de toute façon ? Elle vient tout de même de faire sacrément peur, encore une fois, et sérieusement, Kelsier, les émotions fortes dans ce genre là, ce n’est vraiment pas fait pour toi. Alors tu t’imposes, tu rugis tel un véritable lion qui cherche à asseoir une certaine … domination. Pas que tu cherches à contrôler cet esprit libre qu’est Theresa, cependant, loin de là, juste que chassez le naturel, il revient au galop et que ta tendance à conduire les choses, à les diriger est revenue se mettre là, en avant, entre vous deux. Peut-être parce que tu sais maintenant qu’il n’y a que lorsque tu diriges les choses, que tu les calculs que ça fonctionne. Cet échec, si cuisant, il passe mal. Vraiment mal.

Et tu te remets en route, pour éviter d’envenimer les choses de mettre le feu aux poudres de ton côté, comme du siens, sauf que ce ne serait pas vraiment elle, ni ce que tu as vu d’elle jusqu’ici, si elle avait simplement abandonné, si elle s’était contentée de te laisser faire. Alors elle hurle, et lorsque tu te tournes vers elle, probablement pour lui dire vulgairement de la fermer, son poing vient percuter ton visage et la douleur irradie ta mâchoire. Oh, elle n’en reste pas là, elle vient s’accrocher à toi, une véritable furie qui te crache sa haine, ou du moins ça y ressemble, au visage, elle te secoue avant de reculer. Et, évidemment, toi, tu as le sang chaud. C’est bien connu. Et il lui suffit d’évoquer vos échanges de la veille pour … perdre pied. Et avant même que tu ne t’en rendes compte, ta main part, et tu frappes à ton tour. Une gifle. Parce que tu sais quelle force tu peux avoir, déployer, et que tu n’as aucune envie de la blesser. Mais tu frappes fort, si fort que tu te sens obligée de la rattraper, par l’un de ses poignets, histoire d’éviter qu’elle ne bascule en arrière.

▬ Maintenant, on est à égalité. Un souffle, un soupire. Ne me dis plus jamais ce que j’ai à faire, ne décide plus jamais à ma place si tu ne veux pas que je le fasse pour toi. Tu la relâches, ta main passe sur ta mâchoire que tu fais bouger plusieurs fois, pour faire passer la légère douleur. Quant à « ça » … tu avais le contrôle total sur moi, et non l’inverse, tu n’avais qu’un mot à dire.

Et cette fois tu t’éloignes, oui. Pour de bon. Parce que tu n’as aucune envie de t’étaler davantage, et parce que tu sais que ce vieux bonhomme attends toujours, et qu’il ne tiendra pas indéfiniment.

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Theresa & Kelsier

Partir en premier, tu parles. Tu n’en crois pas un mot, et c’est que tu es bien remonté, là, maintenant, alors franchement, tu n’as plus la moindre envie de l’écouter, que ce soit pour te débiter des excuses ou pour continuer de s’agacer, tu estimes déjà en avoir bien trop entendu de sa bouche et tu ne réclames à présent que le silence. Cette fille, elle a un sacré culot. C’est tout ce que tu parviens à tirer de tout ça, au final.

Et peu importe sa cheville. Sa chute. Son état. Tu sais quoi ? Tu traces. Tu ne lui accordes ni un regard, ni ton aide. Rien. Tu as bien vu ce que t’avais apporté d’être gentil, d’être patient, de lui offrir ton temps et surtout, ton énergie. Rien que des ennuis, et une mâchoire toujours douloureuse. Tu es même en train de te dire que tu sais maintenant à quoi t’en tenir, et que tu devais être bien fatigué, la veille, pour t’être imaginé une seconde, juste une, qu’elle et toi, ça pourrait donner quelque chose. Juste, quelque chose. Et tu es même étonné qu’elle ose encore te demander quelque chose une fois de retour à la maison. Tu ne réponds que par un soupire, et puis, du regard, tu cherches l’une des deux chaises qui se trouvait là. Ouais. Avant de te souvenir que tu en avais retrouvé le débris, dehors, contre cet arbre. Et tu t’apprêtes à lui dire de se débrouiller toute seule, du coup, parce qu’après tout, c’est sa faute. Sauf qu’elle approche, tu ne l’as pas même pas vu amorcer un pas dans ta direction, pourtant la voilà juste devant toi, hissée sur la pointe des pieds. Elle te glisse quelques mots, et puis, elle repart, comme ça. Elle retourne à ses occupations et toi, ouais, toi tu enrages encore davantage.

Tes yeux se posent sur elle, en train de lutter pour dégager sa chaise et tu balances la tête, lentement, de gauche à droite. Aucun sens. Rien de tout ça n’a de sens, de toute façon. Tu as l’impression qu’elle joue avec tes nerfs, et mine de rien, ça marche. Elle titille. Elle ne fait que ça. Et toi, t’es pas assez fort, à ce niveau, pour juste laisser couler. Alors d’un pas, tu la rejoins, et de toute ta violence, tu attrapes l’un de ces poignets pour l’arracher à ce qu’elle est en train de faire. Tu l’envoies contre le mur, et puis tu viens contre elle, sans aucune retenu, tu te saisis d’elle et tu la hisses d’un bras pour la décoller du sol.

▬ Ne joue pas avec moi, la Luciole.

Et toujours sans la moindre délicatesse, tu viens prendre ses lèvres. Tu l’embrasses … avec une certaine brutalité, sans amour, sans passion non plus, ce n’est qu’animal, une envie, un désir brutal.