L'invasion zombie a échoué et j'y ai contribué. J'ai participé à l'effort de guerre, une première expérience avec des hauts et des bas et si j'apprends de mes erreurs, je suis quasiment sure que ça ne console pas spécialement celles et ceux que j'ai certes soigné mais dans la douleur, la leur, de douleur ! En même temps, s'ils avaient moins mal, ils pourraient participer davantage à mon apprentissage de future docteure.
Je ramène donc les blessés légers à l'infirmerie et regarde l'un d'eux avec air faussement contrarié.
"Dites, vous pourriez éviter de salir avec votre sang, c'est une infirmerie ici, pas un abattoir."
L'autre s'excuse comme s'il agonisait, rha les hommes, les petites natures. Ca va voit bien qu'ils ne subissent les douleurs menstruelles. Non, ça se voit bienqu'ils ne subissent mes douleurs menstruelles !
"Ca ira pour cette fois. Zou, une petite piqure anti-coagulante, ça va ralentir le débit du sang et je vais panser tout ça."
La piqûre dans la fesse bien sur !
"Il préfère s'assoir sur la fesse droite ou la gauche pendant les deux prochaines heures ? Trop tard c'est fait."
Dis-je avec un grand sourire. De toute façon, je pique toujours à gauche, c'est le coté du cœur, hihi. Ceci fait, je panse donc je suis, je me sens de bonne humeur moi.
"Bon pour le service !"
Une tape au postérieur, sur le fesse gauche bien sur, et le patient se sauve sans demander son reste. Et là je suis dans un bon jour. Gentille, oui, très gentille avec juste une nature un petit sadique sur les bords mais dans la joie et la bonne humeur, du moins les trois quarts du mois ! Le prochain blessé est plus sérieux, il doit garder le lit. C'est un "habitué" alors il tremble à l'idée de rester jusqu'à la semaine prochaine. La fameuse semaine des "ragnagnas". Comme on dit, ca va saigner mais pour l'heure, je suis toute guillerette et confectionne un plâtre pour sa cheville, sauf que le dossier a indiquée la mauvaise jambe alors j'en fais un autre.
"Comme ça, il aura deux chevilles neuves !"
Pas de jalouse. En attendant que ça sèche, je regarde qui est mon prochain patient quand une voix timide résonne sous moi. Je regarde donc vers le bas et la première chose que je vois, ce sont mes nibards évidemment, qui rendent ma blouse blanche une taille trop petite mais la voix est encore plus bas. En l'occurence, il s'agit du petit blessé, celui qui attendait jusqu'ici en chantonnant. J'avais fait comme si je ne l'avais pas repéré mais c'était par "jeu". Un patient heureux, ça ne devrait pas durer !
"Ah, mais c'est toi qui es tombé de haut !"
Je regarde le sang sur son bras, sa blessure ne saigne plus mais je l'avais déjà vu sur place, je lui réponds qu'il sera le prochain. Le patient suivant a une poche de glace sur la tête, il se plaint alors brusquement de vertiges et tourne de l'oeil, s'étalant sur le lit le plus proche avec une telle précision heureuse que ça me met le pou à l'oreille. Bah quoi, un pou ça peut parler autant qu'une puce.
"Oh non ! Vite, du bouche à bouche !"
Je m'exclame en faisant un clin d'oeil au petit avant de me pencher sur "l'évanoui" et de lui pincer le flanc, ce qui le fait se redresser en glapissant de douleur.
"Ah c'est du reluisant ! (c'est du propre) Pervers ! On fait comme dans l'infanterie, on se casse ailleurs ! (on se tire ailleurs)."
Le pervers parti sans demander son reste, je fais s’asseoir le garçon prénommé Richie et dénude son bras avant de l'examiner. C'est une blessure par couteau, propre et net, il n'y a pas de risque d'infection mais je suis étonnée qu'il n'exprime pas sa douleur parce qu'il devrait avoir mal et pas qu'un peu.
"Tu as reçu un coup de couteau à l'épaule, ça ne te fait pas mal ?"
Je pose la question en désinfectant la plaie, ce qui devrait le faire réagir en principe et pourtant, ça n'est pas le cas.
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